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10 choses à savoir sur Al Ain FC
Al Ain est en demi-finale du Mondial des clubs, après avoir éliminé Team Wellington et l'Espérance de Tunis. Voilà dix choses à savoir sur cette équipe.
1. Merci les Anglais !
En août 1968, un groupe de jeunes hommes, amas hétéroclite de travailleurs soudanais, d’étudiants venus du Bahreïn et d’habitants d’Al Ain, voit débarquer dans le quartier du rond-point de l’horloge une armada de soldats anglais. Ces derniers, vestiges de la mainmise britannique sur les routes commerciales du pays, vivent leurs dernières années sur place : dès 1970, la découverte d’un puits de pétrole au cœur du pays va permettre à ce dernier de reprendre le contrôle de son destin. Mais à cette heure, les Anglais jouent au foot, et les hommes présents sur place ont sacrément envie d’y jouer. La légende raconte que la première victoire du Al Ain FC fut acquise ce jour-là, contre la mère patrie.
2. Attention à ce diable de Caio
En bon Brésilien qu’il est, Caio va vouloir briller face à River Plate. Et cela tombe bien, puisque l’ailier gauche brésilien est le meilleur joueur de cette équipe de Al Ain avec sa spéciale : accélération boltesque, centre millimétré ou frappe de maboule. Cette demi-finale de Coupe du monde des clubs va surtout permettre à Caio (24 ans) de se montrer aux yeux du monde après avoir été recalé des centres de formation de São Paulo, Santos ou Palmeiras. Il a ensuite été obligé de s’exiler au Japon, où il a joué pour l’équipe universitaire des Chiba Kokusai, avant d’intégrer les Kashima Antlers. Là-bas, celui qui se nourrissait exclusivement de riz au ketchup et mayonnaise a tout de même remporté le titre de rookie de l’année de J1 League en 2014. Recruté 3 millions d’euros par Al Ain en 2016, Caio s’est très vite adapté sur le terrain, mais découvre encore ce championnat qui l’a condamné à une amende de 272 dollars pour « coupe de cheveux non éthique » . Que Caio se rassure, lorsqu’il aura signé au Real Madrid, il pourra faire toutes les fantaisies capillaires qu’il veut.
3. Les Croates au pouvoir
Avant d’emmener la Croatie à la deuxième place de la Coupe du monde, Zlatko Dalić s’était mis les supporters d’Al Ain dans la poche après avoir remporté un championnat des Émirats arabes unis (2015), une coupe du Président (2014) et une place de finaliste de Ligue des champions asiatique (2016). C’est bien simple, en trois ans, Al Ain a grimpé de 213 places au classement mondial des clubs de football Database, passant de la 335e position à la 122e. De quoi lancer une belle histoire d’amour entre Al Ain et la Croatie, puisque l’actuel entraîneur se nomme Zoran Mamić. Oui, oui, le frère de Zdravko, ancien dirigeant du Dinamo Zagreb, condamné à six ans et demi de prison ferme par la justice croate pour corruption et malversations lors de transferts de joueurs.
4. Quelques têtes connues
Sept minutes. C’est le temps qu’il a fallu à Marcus Berg pour retirer sa chasuble, taper dans la main de son partenaire et d’inscrire le but de l’égalisation pour Al Ain face à Wellington en tour préliminaire de ce Mondial des clubs. Ce même Marcus Berg qui occupait le poste de numéro 9 de la Suède durant la Coupe du monde 2018 et qui s’amuse désormais à empiler les buts avec Al Ain (35 pions en 31 rencontres). Mais le géant suédois n’est pas le seul à rappeler quelques souvenirs aux amoureux du ballon rond, puisque Al Ain possède dans ses rangs le milieu Tongo Doumbia, passé notamment par le Stade rennais et le Téfécé. Et contrairement à Juan Quintero, Tongo Doumbia, lui, a joué plus de 14 matchs avec les Rennais.
5. Au sommet de la pyramide
Créé en 1973, l’UAE Pro-League, le championnat des Émirats arabes unis, a d’abord vu trois équipes s’affronter avant de s’ouvrir à d’autres. Arrivé dans l’élite en 1975, Al Ain a d’abord dû se contenter d’une médaille d’argent derrière Al-Ahli, avant de soulever son premier titre de champion l’année suivante. Quarante-deux ans et douze nouveaux championnats remportés plus tard, Al Ain est désormais le club le plus titré des Émirats arabes unis avec pas moins de huit titres nationaux remportés depuis 2000. Contre seulement six pour River Plate.
6. Envie d’un petit Coca Cola made in Al Ain ?
Tranquillement assis dans son hôtel, Karim Benzema commande un petit Coca Cola pour se rafraîchir. KB9 ne le sait peut-être pas, mais son Coca Cola a été mis en bouteille par Al Ahlia Group, le distributeur officiel de la marque américaine aux Émirats arabes unis et à Oman. Un groupe basé à Al Ain, à 25 kilomètres du Hazza bin Zayed Stadium, antre du Al Ain FC. Et si l’attaquant du Real Madrid n’est pas trop boisson gazeuse, il pourra toujours avaler quelques gorgées d’Arwa, bouteille d’eau produite aussi à Al-Ain par le groupe Al Ahlia et qui pourrait se traduire en français par « satisfait » . Alors santé.
7. Zoo Foot
Avis de « Stéphanie I » , daté du 30 décembre 2016 : « C’était magique : on a nourri des girafes et des perruches, on a vu de près des rhinocéros et hippopotames, les enfants ont fait un tour de dromadaire. » Un souvenir inoubliable procuré au zoo d’Al Ain, bijou de la région, grand de 900 hectares et fort d’une population de 4000 animaux, dont 30% sont en voie d’extinction. Si Quintero s’ennuie, il pourra ainsi louer une voiturette et observer un oryx d’Arabie, un mouflon à manchette ou encore un tigre albinos contre douze euros. Et, puisque la météo prévoit 27°C, un passage au Wadi Adventure, parc aquatique du coin et sa piscine aux vagues de trois mètres de haut, ravira tous ses pores. Avant bien sûr de terminer la journée au marché aux chameaux (ouvert tous les jours de 6h à 19h, sauf le lundi).
8. Une victoire en Ligue des champions…
Les clubs européens ont leur Ligue des champions, les clubs asiatiques ont leur… Ligue des champions d’Asie, organisée par la Confédération asiatique de football, l’AFC. Si les premières années de la compétition ont été dominées par les clubs israéliens, l’Hapoël et le Maccabi Tel-Aviv, l’édition 2003 a été remportée par Al-Ain, le sacrant ainsi meilleure équipe du continent. En finale, le Tero Police Football Club de Bangkok avait pourtant gagné le match retour 1-0, mais la défaite 2-0 à Al-Aïn leur avait déjà enfilé les menottes aux poignets.
9. Au bon souvenir de Bruno Metsu
Mais qui était à la tête du club entre un passage à l’OM et à Portsmouth ? Ce bon vieux Alain Perrin ! Mieux : Christophe Galtier était également entraîneur adjoint du club, pour une toute petite expérience de deux victoires et deux défaites, et un limogeage express en octobre 2004, neuf mois à peine après le renvoi de Perrin de l’OM. Difficile, il faut le dire, de succéder à Bruno Metsu, ancien sélectionneur du Sénégal lors du Mondial 2002 et légende du club qatari, qu’il a mené à deux titres de champions nationaux et la fameuse victoire en Ligue des champions de l’AFC.
10. Une affaire de famille
Attention, instant Scrabble : Mohammed ben Zayed Al Nahyane, ou « MBZ » pour les intimes, actuel président du club, n’est autre que le fils du cheikh Zayed ben Sultan El Hor Al Nahyane, fondateur des Émirats arabes unis (le 2 décembre 1971), et de fait son premier président. Jusque-là, ça va. Maintenant, la suite : à sa mort en 2004, c’est son fils cadet, frère de MBZ, qui reprend les rênes de la « présidence » du pays. Son nom ? Khalifa ben Zayed Al Nahyane. Mais la fratrie ne s’arrête pas là : leur troisième frère, Abdallah Ben Zayed, est l’actuel ministre des Affaires étrangères du pays. C’est donc probablement à lui qu’est revenue la tâche de calmer le jeu avec la France lorsque des citoyens qataris ont déposé le 21 novembre dernier une plainte auprès du pôle crimes contre l’humanité et crimes de guerre du parquet de Paris, accusant MBZ de « complicités d’actes de torture et disparition forcée » . Jolie formule.
Par Théo Denmat et Steven Oliveira