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1. FC Nuremberg, roi des nuls
Dix matchs nuls en seize rencontres de championnat permettent au 1. FC Nuremberg d'éviter la place de lanterne rouge. Mais en vrai, le mal est beaucoup plus profond: le « Club » n'a toujours pas goûté à la victoire cette saison. Et le temps commence à être long, très long..
On ne dirait pas comme ça, mais le 1. FC Nuremberg possède l’un des plus gros palmarès du football allemand: neuf titres de champion (dont huit avant 1963) et quatre coupes d’Allemagne. En outre, le « Club » est aussi très connu pour ses histoires cocasses: en 1969, les Franconiens descendent en deuxième division alors qu’ils étaient champions en titre. En 2007, nouvelle descente, mais en raflant la Coupe. Et cette saison, c’est une nouvelle anecdote du genre qui s’écrit: si Nuremberg n’arrivait pas à battre Schalke lors du dernier match de la Hinrunde (phase aller), il serait le seul club de Bundesliga à ne pas avoir gagné un match avant la trêve. Le constat est encore plus choquant quand on sait que le « Club » est la seule équipe des trois premières divisions allemandes à ne pas avoir ramené trois points d’un coup dans sa besace. Et c’est encore plus flippant lorsqu’on observe de plus près et que l’on se rend compte que le 1. FC Nuremberg est la seule équipe pro des trois premières divisions des cinq grands championnats à ne pas avoir goûté au succès. La tristesse absolue.
La scoumoune jusqu’au cou
Pas de victoire, certes, mais pas beaucoup de défaites non plus. Elles sont au nombre de six, ce qui est aussi bien qu’une équipe de milieu de tableau, là où Nuremberg aurait dû se situer. Trois défaites à l’extérieur, presque logiques (à Munich, à Mönchengladbach et à Leverkusen), et trois à la maison, synonymes de débandade: 0-1 face à Ausgburg, 0-5 face à Hambourg et 0-3 face à Fribourg, qui courait aussi après une première victoire avant cette 11e journée. Depuis, le 1.FCN est seul au monde, à se débattre avec ses matchs nuls. Pas si nuls que ça d’ailleurs, quand on voit que les Franconiens ont été capables de tenir la dragée haute à des équipes comme Dortmund et Wolfsburg. Mais voilà, tout porte à croire qu’en cette première partie de saison, la victoire ne veut pas d’eux. Surtout quand on voit le match à Hanovre. Un joli spectacle pour les fans et les téléspectateurs, une horreur tactique pour les coachs, et une rage sans nom du côté du « Club » . Grâce à Hlousek, Drmić et Nilsson, Nuremberg mène 0-3 à la mi-temps. À la 59e, Ginczek touche le montant pour la quatrième fois de la saison (la 13e fois de la saison pour le 1.FCN, record). À la 60e, Bittencourt réduit la marque. Puis en fin de match, tout s’accélère : Mame Diouf égalise à la 87e alors qu’il est hors jeu de deux mètres. Quelques secondes plus tard, Marcelo dévie malencontreusement une passe de Kiyotake, poteau pour Nuremberg. Et à la dernière minute de jeu, Diouf égalise suite à un cafouillage dans la surface consécutif à un coup franc. 3-3, la folie.
La colère de Schäfer
Forcément, les joueurs sont abattus après un tel match. Et en colère, à l’image du capitaine Raphael Schäfer. « Si l’arbitre avait eu des couilles, il aurait dû siffler à la fin des 90 minutes. Il ne peut pas laisser jouer trois minutes de plus et donner un coup franc aussi contestable. Combien de buts devons-nous marquer pour gagner un match? » Néanmoins, malgré ce nul vécu comme une défaite, l’entraîneur néerlandais Gertjan Verbeek (arrivé fin octobre en remplacement de Michael Wiesinger) veut y croire. « J’ai encore confiance en mon équipe, même si ça va être un long chemin jusqu’à la fin de la saison » . Il faudra trouver les bons mots, la bonne formule pour espérer s’imposer face à un Schalke 04 qui a aussi besoin de points pour la course à la Ligue des champions. Si Nuremberg ne parvenait pas à s’imposer, la Rückrunde risque d’être longue en Franconie. Car personne ne voit comment cela pourrait changer. Et puis ce sera la descente. Sans aucune forme de procès.
Par Ali Farhat