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0-0 mémorables (2e) : Les leçons tactiques de France-Italie 1998

Par Maxime Brigand

Qui a dit que les matchs nuls sans but étaient forcément ennuyeux ou inutiles, voire les deux ? Voici cinquante raisons de penser le contraire, avec des rencontres privées de tremblement de filet qui ont pourtant marqué l'histoire du football. Numéro deux : le France-Italie mythique de juillet 1998.

#2 - France-Italie, 1998

France – Italie

Coupe du monde, Quart de finale, 3 juillet 1998

C’est Christian Vieri, un homme habitué à défoncer des portes et que Cesare Maldini considérait comme un « autre fils » , qui le dit : « Honnêtement, si tu joues dix fois ce match, il y a dix fois 0-0. » Il y a pourtant ce drôle de type, ce mec qui déteste les projecteurs, qui a passé sa vie à souffrir et dont les histoires se finissent quasiment toujours de la même manière : mal. Roberto Baggio aurait dû être l’un des meilleurs joueurs de tous les temps, est certainement devenu le meilleur Italien de son sport, mais reste aussi cet individu à l’armoire à trophées quasiment vide : une Coupe de l’UEFA remportée avec la Juve en 1993, deux championnats d’Italie soulevés avec la Vieille Dame et avec le Milan, une Coupe d’Italie en 1995…

« Si tu y penses, c’est étrange, mais c’est comme ça. Il m’a juste manqué la victoire… » Roberto Baggio

Si ces quelques médailles sont le signe que Baggio n’a pas tout raté, elles ne disent pas tout du destin d’un héros devenu plus célèbre pour ses échecs que pour ses succès. Interrogé par So Foot dans un salon de l’aéroport de Milan au printemps 2013, il ne disait pas autre chose : « Si tu y penses, c’est étrange, mais c’est comme ça. Il m’a juste manqué la victoire. » Alors, Roberto Baggio a appris à encaisser et à passer au-dessus des saletés, de ce tir au but manqué en finale de la Coupe du monde 1994, de ce souvenir le posant là, au milieu de l’une des deux surfaces de réparation du Rose Bowl de Pasadena, les mains posées sur les hanches et le regard dans le vide.

Jeune adulte, il était pourtant surnommé Guillaume Tell, en référence à l’un de ses passe-temps favoris : placer des coéquipiers sur une ligne de but, leur poser une pomme sur la tête et les faire voler de la ligne des seize mètres. Puis, Baggio a chuté, s’est relevé, et a chuté de nouveau, passant sa vie à lutter contre un corps capricieux. Peu importe, il possédait ce truc en plus, ce pouvoir de jouer avec les aiguilles. « Quand j’étais petit, je jouais du matin au soir. Tu t’entraînes, tu joues, tu t’entraînes. Alors plus tard, quand une action passe, tu l’as déjà vécue ailleurs. Tu l’as déjà vécue mille fois. C’est pour cela que quand je me rapprochais des buts, j’avais l’impression que le temps ralentissait. Parce que j’étais sûr de ce que je devais faire. J’étais très lucide. J’avais les idées claires. » Une certitude dans toute cette histoire : le 3 juillet 1998, sous le soleil de Saint-Denis, Roberto Baggio savait aussi ce qu’il avait à faire.

Le football de l’époque, le 4-4-2 et le pressing avaient pourtant essayé de le faire disparaître, mais Baggio, qui ne vivait que pour « amuser les gens » , est comme le lapin d’un magicien : il finit toujours par réapparaître. Lors du mondial 1998, Cesare Madini ne sait pas trop quoi en faire. Titulaire face au Chili et au Cameroun, Roberto Baggio cède ensuite sa place à Alessandro Del Piero. L’Italie rêve d’une association des deux hommes, mais Maldini n’y voit aucun intérêt. Résultat : Baggio est remplaçant lors du huitième de finale contre la Norvège, ce qui pousse deux supporters à se coller au grillage du stade Vélodrome pour gueuler sur le sélectionneur de la Nazionale. Cesare Maldini a beau entamer un débat, il ne déroge pas à ses idées et lâchera quelques jours plus tard ceci : « Si je devais refaire ce Mondial, je le jouerais exactement de la même façon. »

« Ils étaient beaux et perdants. Et puis, les Français sont venus chez nous et ont appris le cynisme. Ils se sont mis à nous ressembler. » Emanuela Audisio

Soit en avançant dans une sorte de 3-5-2, celui qui se déplie contre l’équipe de France en quarts de finale ayant cette forme : Pagliuca dans les buts ; une ligne Cannavaro-Bergomi-Costacurta pour le protéger ; Maldini dans le couloir gauche, Moriero dans le droit, Di Biagio pour jouer les poumons, Dino Baggio et Pessotto à ses côtés ; Alessandro Del Piero et Christian Vieri devant. Roberto Baggio est de nouveau sur le banc et n’en sortira qu’à la 67e minute pour remplacer Del Piero. Là encore, il savait ce qu’il avait à faire. Mais là encore, le destin lui est revenu dans les dents comme un boomerang. À croire que tout était écrit ainsi, que Baggio ne serait jamais un sauveur… « Je n’ai jamais dépassé cet épisode du tir au but raté contre le Brésil et je ne le dépasserai jamais. J’ai appris à vivre avec. J’essaie de ne pas en souffrir, en tout cas pas plus que ce que j’ai déjà souffert. Mais à chaque fois que j’y pense, ça revient… » Et à l’heure de l’apéro, cet après-midi de juillet 1998, tout est revenu : à la 102e minute de la rencontre, à la suite d’un mauvais placement de Desailly et au bout d’un service clinique d’Albertini, Baggio a envoyé sa volée à côté du poteau de Barthez. Au ralenti, évidemment.

Les monstres et la maison

La veille de ce France-Italie, Aimé Jacquet, lui, est dans sa chambre de Clairefontaine. Seul. Il tourne et cherche le plan parfait pour contrer cette Squadra glaciale, invaincue lors des six quarts de finale de Coupe du monde qu’elle a eu à disputer au cours de son histoire. L’Italie est un repère pour Jacquet : c’est à Naples, le 16 février 1994, que l’ancien entraîneur de Bordeaux s’est dépucelé sur un banc international avec une victoire (0-1, Djorkaeff). C’est aussi dans ce pays voisin que la plupart de ses cadres évoluent – Zidane et Deschamps à la Juve, Thuram à Parme, Djorkaeff à l’Inter, Desailly au Milan – et que d’autres jokers (Candela à la Roma, Boghossian à la Samp) gambadent. Si bien que dans un papier d’avant-match, le Corriere dello Sport s’inquiète – « Nous avons enfanté des monstres » – là où, dans La Repubblica, Emanuela Audisio poursuit : « Ils étaient beaux et perdants. Et puis, les Français sont venus chez nous et ont appris le cynisme. Ils se sont mis à nous ressembler. » Il y a de ça, bien sûr, mais aussi une réflexion nationale plus profonde, Jacquet ne souhaitant pas plaire, mais plutôt voir « un football de combat » . Un football qui passe par un équilibre permanent et une équipe capable d’encaisser toutes les bourrasques possibles et imaginables. Cadeau, malgré tout : pour ce quart de finale, Jacquet récupère Zidane, de retour après deux matchs de suspension.

Zinédine Zidane est la caution créativité de Jacquet, l’homme à placer dans un cadre à part : « Si je veux qu’il soit le maestro, il faut le sécuriser, donc trois hommes au milieu de terrain. » Le joueur de la Juventus est l’halogène de la bâtisse du sélectionneur tricolore, qui évoque alors « la construction d’une équipe comme la construction d’une maison. D’abord, des fondations : la défense. Ensuite, la cuisine, c’est le mouvement, c’est le milieu de terrain, c’est la vie quotidienne. Puis, il y a les attaquants, c’est le toit. Il y a des toits à deux pentes et des toits plats. » La veille du quart de finale, une question revient de partout : Aimé Jacquet va-t-il ressortir son schéma à trois milieux de l’Euro anglais (Deschamps, Guérin, Karembeu à l’époque) et muscler son organisation ?

« Chaque jour, je me disais : « Putain, ces mecs-là peuvent nous faire passer à la trappe. Fais attention… » » Aimé Jacquet

En conférence de presse, il en parle vaguement – « L’Italie a un bloc défensif extrêmement performant, une science du contre et il y a les coups de poignard que peuvent décocher ses attaquants » , « La France possède bien son football, la différence se fera dans la patience, le sang-froid et, sûrement, grâce aux joueurs exceptionnels que possède chaque formation » – et Desailly, lui, se mouille : « Vu comment nos deux milieux récupérateurs ont terminé le match contre le Paraguay, ce ne serait pas forcément un mal… » Un temps évoqué, la possibilité d’aligner Boghossian est finalement écartée, tout comme la piste menant à Patrick Vieira : ce sera Christian Karembeu. L’objectif est alors de contenir les contres italiens et de protéger un Zidane qui manque de rythme. Le choix est également fait d’aligner Djorkaeff plutôt qu’Henry : la France va patienter avant de piquer. Du moins, c’est le programme, même si Jacquet a peur : « Chaque jour, je me disais : « Putain, ces mecs-là peuvent nous faire passer à la trappe. Fais attention. » »

« Sur le plan tactique, c’est fabuleux »

Reste que dès les premières minutes, c’est à autre chose que l’on assiste : les Bleus ne sont pas venus pour temporiser, mais pour maîtriser. Maîtriser l’Italie ? Bonne blague. Pourtant, sur la première relance de Pagliuca, l’organisation française est tout de suite identifiable : Desailly enfile des menottes aux chevilles de Vieri, alors que Thuram, de son côté, s’occupe du cas Del Piero. Laurent Blanc, lui, est libre et doit aider la France à sortir les ballons. Il est « la plaque tournante de l’équipe » selon Jacquet, l’homme par qui tout commence et, au bout de deux minutes de jeu, il faut voir le sauveur du match contre le Paraguay sortir balle au pied et trouver Zidane sous le nez de Pessotto avant de jouer avec Djorkaeff qui retrouve ensuite Blanc dans le rond central. Ce schéma sera répété à plusieurs reprises et permet aussi de comprendre le plan défensif d’une Italie qui cherche alors à isoler Zidane via un marquage individuel imposé par l’un de ses coéquipiers à la Juve, Gianluca Pessotto. L’efficacité du 4-3-2-1 tricolore dépend alors d’un élément central : si Deschamps est souvent laissé libre par la Nazionale, il doit être en mesure de trouver des relais, ce qui ne va pas être le plus simple dans un premier temps, et le capitaine va parfois être sauté dans la construction. Cela n’empêche pas les Bleus d’être dangereux et, sur un coup franc rapidement joué par Djorkaeff dans le dos de Maldini, Zidane force d’abord Pagliuca à se coucher là où Petit oblige ensuite, sur le corner suivant, le portier de l’Inter à décoller du sol pour sortir sa tentative de lob. L’Italie est étouffée et n’arrive pas à sortir le ballon, avant tout parce qu’elle n’arrive pas à trouver une profondeur lui permettant de gagner des mètres, Thuram transformant rapidement l’après-midi de Del Piero en cauchemar.

Interrogé par France Football après la compétition, Aimé Jacquet est cash : « Sur le plan tactique, pour moi, la première mi-temps, c’est fabuleux. On les a complètement laminés, moi je peux vous le dire. On les a laminés, les Italiens. » Problème : comme face au Paraguay, les Bleus manquent de réalisme offensif. « Terrible pour un entraîneur » , soufflera Jacquet en 2006 dans So Foot. Terrible, d’autant que l’équipe de France n’arrive pas à gêner l’Italie derrière Maldini et Moriero, grâce aussi aux bonnes couvertures de Dino Baggio. Il est difficile de trouver de la profondeur, alors il n’est pas rare de voir Djorkaeff recentrer dans l’axe alors que Guivarc’h file se glisser entre un axial et un latéral, histoire d’étirer autant que possible la défense italienne. Cette position va lui permettre d’être trouvé par Deschamps et d’allumer ensuite un Pagliuca de nouveau solide. Si les Bleus sont aussi bien dans ce match, c’est avant tout grâce à leur pressing haut et à leur justesse technique. Reste que quand deux sœurs s’affrontent et se connaissent aussi bien, chaque détail peut faire basculer le scénario.

« Sur le plan tactique, pour moi, la première mi-temps, c’est fabuleux. On les a complètement laminés, moi je peux vous le dire. On les a laminés, les Italiens. » Aimé Jacquet

Un élément va être déterminant : la capacité de l’équipe de France à contrôler Di Biagio, dont les ouvertures systématiques pour Francesco Moriero posent d’énormes soucis à un Lizarazu souvent sur un fil sur le plan défensif. C’est notamment à la suite de l’une d’elles que Christian Vieri va se retrouver avec une occasion en or d’ouvrir le score de la tête : le coup de casque du bison sort finalement du cadre. Ainsi, comment faire décoller un match autrement lorsque les deux blocs défensifs sont aussi bien en place et n’offrent aucun espace à l’adversaire si ce n’est quelques-uns dans le cœur du jeu lorsqu’un Petit impérial laisse Di Biagio claquer une ou deux ouvertures ? Karembeu tente quelques projections dans les half spaces, mais Maldini le torture. De l’autre côté, Thuram continue de se régaler et l’alimentation de la paire Vieri-Del Piero est complètement coupée, ce qui est également favorisé par l’énorme travail défensif abattu par Guivarc’h. Bienvenue dans une guerre de centimètres.

Changement de ton et balle en or

Une bataille qui, à la 24e minute, est tout près de décoller lorsque l’attaquant auxerrois est trouvé côté gauche par Deschamps et s’en va rouler un pétard du droit, finalement hors cadre. Sur ce coup, c’est une montée de Desailly qui a permis le décalage, nouvelle preuve que les Bleus sont en conquête et non en attente d’un miracle : ils veulent provoquer le destin. À la demi-heure de jeu, le plan de Jacquet change doucement de forme et devient une sorte de 4-3-1-2 avec Zidane en dix et Djorkaeff un cran plus haut. Conséquence : Zizou est alors davantage trouvé entre les lignes, sort progressivement de sa cachette et brille avec sa tendance naturelle à se déporter côté gauche. Mais dans la foulée, c’est une secousse que les Bleus vont ramasser dans la tronche lorsque Dino Baggio va remporter un duel aérien avec Petit et trouver Vieri – pour une fois laissé libre par Desailly – qui décale alors Moriero avant d’être de nouveau trouvé Desailly. La suite est un une-deux réussi par Christian Vieri avec Del Piero et un missile envoyé par celui qui s’apprête à rejoindre la Lazio, sur lequel Barthez est de nouveau impeccable. Il est interdit à ce niveau de laisser le moindre espace entre la ligne du milieu et la ligne défensive, Jacquet le sait et change de regard pendant une dizaine de minutes, alors que les Bleus peinent soudainement à respirer. Avant la pause, Djorkaeff, habitué des buts claqués contre Pagliuca, réussit malgré tout un bel enchaînement avec Deschamps pour une conséquence sans surprise : une frappe hors cadre. Pas simple.

La seconde période va, elle, changer de ton. De ton tactique, mais avant tout de ton physique, Guivarc’h faisant notamment exploser la pommette d’un Cannavaro intraitable. Le plan de Jacquet touche également ses limites puisqu’à plusieurs reprises, Petit et Karembeu, deux récupérateurs, se retrouvent en position de centre pour des résultats infimes. De son côté, Cesare Maldini cherche à faire évoluer la danse et lance Albertini pour sortir Vieri de son isolement, mais aussi gagner en capacité de projection. Réponse d’Aimé Jacquet dix minutes plus tard avec les entrées d’Henry et Trezeguet (à la place de Karembeu et Guivarc’h) là où Baggio vient aussi renforcer la Nazionale. L’objectif des Bleus, repassés en 4-2-3-1, est alors de piquer enfin dans la profondeur. Problème : Henry s’installe côté droit et ne va quasiment jamais faire la différence devant Maldini. La question est alors : pourquoi le jeune Monégasque ne s’est pas davantage projeté côté gauche, qui est son côté favori et où il ne va s’incruster qu’à deux ou trois reprises jusqu’à la séance de tirs au but ? L’autre casse-tête posé jusqu’à la fin de la rencontre est celui de la gestion du pressing plus haut des Italiens, favorisé par la position de Baggio, l’entrée de Di Livio et les relances moins sereines de Barthez, qui ne peut plus sortir les ballons aussi facilement sur les côtés, notamment sur celui de Lizarazu, pressé par Albertini.

Vidéo

À plusieurs reprises, l’Italie va également se retrouver en supériorité numérique dans l’entrejeu – merci les décrochages de Baggio –, et Desailly va ainsi devoir à plusieurs reprises sortir de sa zone pour colmater les trous. La France traverse la fin de match à l’italienne, est plus laxiste dans son cadrage et ne va exister que sur quelques contres permis par un excellent Deschamps dans les transitions lorsque la Nazionale n’enchaîne pas les fautes tactiques (Costacurta en sort notamment une belle). Dans cette évolution vers la prudence, on voit notamment en pleine prolongation Laurent Blanc monter comme face au Paraguay, puis se raviser après avoir testé la rigidité du bloc azur. Il faut donc attendre, regarder Baggio croquer une balle en or et laisser Barthez, souvent placé comme un second libéro, tenir son bloc. Puis, l’histoire : Djorkaeff qui refuse de défier Pagliuca, son pote de l’Inter, Lizarazu et Albertini qui manquent leur tir au but, Di Biagio qui trouve la barre de Fabien Barthez… Les monstres sont arrivés à maturation, Jacquet tient sa copie tactique référence, et Dino Baggio s’avance vers un micro : « Ils ont été irréprochables sur le plan de l’organisation. Ils nous ont gênés dans nos contre-attaques (Vieri a marqué la quasi-intégralité de ses buts ainsi durant la compétition, N.D.L.R.). On voit qu’ils ont beaucoup appris dans le calcio. » Le monde vient surtout d’assister à l’un des plus beaux 0-0 de l’histoire. Une histoire où, à la fin, c’est de nouveau Roberto Baggio qui pleure.

France (4-3-2-1) : Barthez – Thuram, Blanc, Desailly, Lizarazu – Karembeu (Henry, 65e), Deschamps (c), Petit – Djorkaeff, Zidane – Guivarc’h (Trezeguet, 65e). Sélectionneur : Aimé Jacquet.

Italie (3-5-2) : Pagliuca – Cannavaro, Bergomi, Costacurta – Moriero, D. Baggio (D. Albertini, 52e), Di Biagio, Pessotto (R. Baggio, 90e), Maldini (c) – Del Piero (Di Livio, 67e), Vieiri. Sélectionneur : Cesare Maldini.

Par Maxime Brigand

Propos de Christian Vieri tirés de Onze Mondial.

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