0-2 : Les hommes du Président

Une victoire, et les Girondins sont en huitièmes. Laurent Blanc a sorti son traditionnel 4-2-3-1 façon Champion’s. Qu’importe, le Bayern a la possession. Mais le Bayern ne s’en sert pas très bien. La domination est stérile. Van Gaal a disposé ses bonshommes en 4-4-2 trapèze. Klose et Luca Toni sont devant, Pranjic et Tymoshchuk sur les flancs, dans l’axe opère la paire d’esthètes Van Bommel – Schweinsteiger (entre lui et Tymoshchuk… manquerait plus que le Bayern recrute Chygrynsky…). En parlant de cafouillage, au milieu d’un modèle du genre devant les cages girondines, Ciani, sur sa ligne, dévie de la main une frappe teutonne, de manière involontaire certes, mais l’arbitre aurait vraiment pu siffler pénalty. Il ne l’a pas sifflé, parce qu’il ne l’a justement sans doute pas vu. Un peu chanceuse, surtout sérieuse, la défense bordelaise tient le coup. Et se permet même quelques sorties. Long coup franc de Wendel, Yo Gourcuff, étrangement seul au second poteau, place une tête gagnante. Cinquième but pour les Marins de Bordeaux en C1, cinquième but sur coup de pied arrêté. On appelle ça une fixette. Mi-temps. 1-0 pour les Bordelais, moins dominateurs, moins porteurs de la balle, moins joueurs, mais plus efficaces. Les hommes du Président ont fait le plus dur, marquer les premiers.

Action–réaction. Entrée du numéro 10 bavarois pour le numéro 18, soit Robben pour Klose. De suite, l’entrée de l’homme de verre se fait sentir. Arjen est venu prendre la place de neuf et demi ; la pression de Munich se fait intense. Une première percée du Luca Toni Danza, une seconde de Van Bommel, une troisième de Schweinsteiger. Sortie de l’arrière gauche de Munich, Braafheid pour Mario Gomes. Un latéral pour un attaquant, passage en 3-5-2 ; Van Gaal joue l’attaque. L’entrée de l’ancien blessé du Real a vraiment tout changé. Le Bayern n’arrête plus. Les Français subissent un véritable siège, mais parviennent toujours à résister. Cedric Carrasso veille sur les siens. Il reste vingt minutes. Les Girondins parviennent à sortir la tête de l’eau. Sur un coup-franc de Gourcuff dans la boîte, un frisson caresse les travées de l’Allianz Arena. Sur un autre, le meneur bordelais se retrouve en position de frappe mais rate, le stade respire. Le Bayern espère toujours revenir, et fait son maximum pour. Mais le maximum de ce Bayern ne s’avère pas suffisant pour prendre le dessus pour ce Bordeaux-là. La preuve, il va tuer le match. Long ballon de Fernando, Chamakh s’en va marquer le second but, aux dépens de Badstupper, Butt et de tout le Bayern. Victoire girondine à Munich. Bordeaux a 10 points, Bordeaux est qualifié pour les huitièmes.

Laurent Blanc peut être fier de ses hommes. Très fier. Sereins, sérieux, réalistes, gagnants : ensemble, ils forment une équipe de haut-niveau.