- Premier League
- J16
- Wolverhampton-Arsenal (0-2)
Arsenal, espoir total
Leader surprise de Premier League avec cinq points d'avance sur Manchester City après sa nouvelle victoire à Wolverhampton, Arsenal peut croire à l'impensable cette saison : le titre de champion d'Angleterre, tout simplement.
Accélération de Gabriel Jesus, appel parfait dans la profondeur, transmission millimétrée, contrôle de l’extérieur, centre, goal… Oui, Arsenal pratique un joli football. Ce mouvement collectif, amenant à l’ouverture du score de Martin Ødegaard à la 54e minute lors de la victoire à Wolverhampton à l’occasion de la seizième journée de Premier League, en est une illustration supplémentaire. Mais aussi belle soit-elle, l’action de but caractérisée par des redoublements de passes et un jeu en peu de touches de balle n’est pas si rare. Et ce n’est pas ce qui tranche avec les saisons précédentes, loin de là. Ce qui est inédit ou pas vu depuis (très) longtemps, c’est plutôt que les Gunnersn’arrêtent plus de gagner. Jusqu’à quand, au juste ?
Teamwork around the box ?Slotted home by our skipper ? pic.twitter.com/DGD369qd15
— Arsenal (@Arsenal) November 13, 2022
Auteurs d’une performance sereine chez les Wolves, bien que derniers au classement, les Londoniens viennent de signer un septième succès sur leurs huit dernières rencontres de championnat et le douzième en quatorze matchs pour une seule minuscule défaite (concédée à l’extérieur, contre Manchester United). Résultat : la bande de Mikel Arteta compte désormais cinq points d’avance sur Manchester City, le champion en titre, et ses supporters vont pouvoir passer une Coupe du monde le sourire aux lèvres. Surtout, leur impatience de (re)voir leur club se battre pour les sommets va monter crescendo. Car cette saison, il y a peut-être quelque chose à faire et un titre à aller chercher.
La franchise d’Arteta, l’optimisme de Van Nistelrooy
Des cadors comme Chelsea ou Liverpool qui déçoivent, un Mondial en hiver et un exercice 2021-2022 forcément un peu bizarre avec une longue trêve de mi-novembre à fin décembre : il n’en fallait en effet pas plus pour voir des planètes que l’on espère bien alignées, à Arsenal. Surtout que les Gunners, impressionnants depuis cet été, montrent des progrès évidents et un équilibre complet quand ils débarquent sur les pelouses britanniques : meilleure défense du Royaume (onze buts encaissés, à égalité avec Newcastle), deuxième attaque la plus efficace (derrière les Sky Blues, avec 33 pions inscrits) et des cadres (l’espoir Gabriel Martinelli, le revenant Granit Xhaka, l’international français William Saliba, Bukayo Saka et ses six passes décisives, Jesus et ses cinq assists, Ødegaard et sa classe naturelle…) qui font mieux que tenir la baraque.
À tel point que le danger semble pouvoir provenir de partout, les éléments moteurs de l’effectif paraissant être à leur meilleur niveau au même moment. En conférence de presse après un triomphe encore maîtrisé sur le terrain de Chelsea et premier entraîneur de l’histoire des Canonniers à entamer un championnat avec neuf victoires en dix parties, Arteta n’a donc pas pu nier la réalité des choses : « Est-ce que nous sommes en course pour le titre ? Aujourd’hui, oui… » De son côté, Ruud van Nistelrooy (un des rares coachs à avoir battu le leader de PL cette saison, avec le PSV Eindhoven et en Ligue Europa) en a rajouté une couche dans des propos rapportés par Metro: « J’ai pu partager mon admiration pour Mikel. La façon dont il construit son équipe, la façon dont il la fait jouer, les joueurs qu’il a recrutés pour correspondre à sa philosophie… Si vous gagnez neuf fois en dix journées, vous êtes définitivement un prétendant au titre. Évidemment, l’équipe est très jeune, et c’est donc un défi. Mais ils ont l’effectif, la qualité et le manager pour ça ! »
Jeunes et ambitieux, parfois fiévreux ?
Au-delà de son inexpérience (24,2 ans de moyenne d’âge, ce qui en fait effectivement l’équipe la plus jeune du championnat), Arsenal va évidemment devoir franchir d’autres obstacles pour créer l’exploit. À commencer par le maintien des excellentes prestations sur le long terme, une qualité largement observée chez le concurrent mancunien ces dernières années. « Rêver du titre ? Regardez ce qu’a fait City depuis six ans, avec le meilleur entraîneur et la meilleure équipe du monde. Ils ont montré de la régularité dans chaque compétition, on doit respecter ça, a ainsi rappelé Arteta, toujours face aux médias. On progresse collectivement et on se rapproche de ce niveau, mais il y a encore beaucoup de chemin. En football, la vérité du jour n’est pas celle du lendemain. »
ARSENAL GO FIVE POINTS CLEAR OF MAN CITY ?? pic.twitter.com/kgsy9GPK4O
— ESPN FC (@ESPNFC) November 12, 2022
De même, le technicien espagnol a tenu à expliquer que son banc demeurait « trop réduit » pour afficher de hautes ambitions sur tous les tableaux à la suite de l’élimination en League Cup contre Brighton & Hove Albion : « Dès le premier jour, j’ai dit que nous avions une équipe limitée. Si tout le monde est disponible et que personne n’est blessé, tout va bien. Mais dès qu’il y en a… Nous savons ce que c’est, ce n’est pas nouveau et je l’ai dit le premier jour après la fermeture du marché des transferts. » De quoi se pencher sur le mercato hivernal, mais aussi sûrement prioriser les compétitions. Afin de conserver cet espoir total, au moins jusqu’aux joutes finales.
Par Florian Cadu