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- OM-Sporting (4-1)
Antonio Adán, le gardien du Sporting qui a offert la victoire à l’OM
Catastrophique pendant les 23 minutes d’OM-Sporting (4-1) qu’il a disputées, Antonio Adán, le portier et capitaine des Leões, est le grand artisan de la première victoire olympienne de la saison en Ligue des champions.
Nul ne sait à quoi pouvait bien penser Antonio Adán dans le car du Sporting. À 35 ans, le natif de Madrid s’est évidemment déjà retrouvé coincé dans les bouchons. Cela a déjà dû lui arriver ado, lorsqu’il se rendait aux entraînements du Real, son club formateur, celui qui l’a vu débuter chez les pros il y a plus de dix ans. Même chose un peu plus au sud de l’Espagne, à Séville, lorsqu’il a gardé les cages du Bétis pendant cinq ans, et à Lisbonne où il s’est affirmé comme la valeur sûre au Sporting depuis 2020. Mais quand on n’y est pas habitué, se retrouver encerclé de bagnoles un mardi soir dans la deuxième ville la plus embouteillée de France, ça peut faire peur. Visiblement, Antonio Adán a eu les jetons. Pire : il a décidé de tout envoyer valser. Finalement, c’est l’OM qui se frotte les mains.
Bienvenue dans un cauchemar
Dans un Vélodrome désert, le plan était pourtant parfait. Au bout de 57 secondes, le Sporting ouvre le score et n’est pas loin de faire le break quelques minutes plus tard. Comme à Francfort (3-0) ou face à Tottenham (0-2), le destin d’Adán aurait voulu qu’il se dirige vers un tranquille et troisième clean sheet. Mais lorsque l’on veut tout foutre en l’air, sachez-le : on le peut. La première boulette arrive à la 13e minute : Adán a le temps, trop le temps, de relancer un ballon en apparence anodin. Le mètre 69 d’Alexis Sánchez ne lui fait pas peur, à tort. Son dégagement est contré par le pied haut du Chilien, et l’OM recolle au score. La confiance de l’expérimenté gardien s’effondre subitement, comme un château de cartes. Trois minutes plus tard, Adán a encore les pieds qui tremblent. Son renvoi plein axe est puni par les Olympiens, qui profitent via Amine Harit de son placement hasardeux pour reprendre l’avantage. Le bouquet final n’est pas loin, car oui, il manquait cette sortie hasardeuse devant Nuno Tavares (pourtant à la lutte avec un défenseur portugais). Mauvaise lecture du jeu, mauvaise lecture de la trajectoire du ballon, Adán touche le jackpot en déviant la course du cuir de la main en dehors de sa surface tout en percutant son défenseur. Davide Massa arrête le carnage, adresse un carton rouge au portier espagnol et permet aux fans du Sporting de souffler un bon coup.
Karius, Buffon et… Adán
Lorsque le temps additionnel démarre sur les coups de 20h58, Antonio Adán est seul. Il est là, assis sur un strapontin blanc de l’enceinte marseillaise, mordant son survêt’ et broyant du noir. Sans lui, son Sporting a vu l’addition se saler de minute en minute pour terminer à 4-1. Jamais un club français n’en avait passé quatre à un adversaire portugais dans l’histoire de la Ligue des champions.
Ces dernières années, Loris Karius avec Liverpool en 2018 ou Gianluigi Buffon avec le PSG en 2019 restaient dans les mémoires des pires prestations de portiers dans la compétition reine. C’est là qu’est finalement le véritable exploit d’Antonio Adán : désormais, dans ces moments de grande solitude pour les hommes gantés, on pensera aussi à lui.
Par Andrea Chazy