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Alessandra Bianchi : « C’est une Italie sympa »

Propos recueillis par Alexandre Pauwels
Alessandra Bianchi : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>C’est une Italie sympa<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Alessandra Bianchi est « la » spécialiste du football italien. Depuis pas mal d’années, la belle fait partie du panorama médiatique français, avec des expériences au Canal Football Club, sur RMC ou encore i>Télé. Récemment, on a pu l’apercevoir comme chroniqueuse dans 100% Euro sur M6. Et forcément, la voilà contente de retrouver sa Squadra Azzurra en finale de l’Euro. De quoi dresser un premier état des lieux.

Que penses-tu du parcours de la Squadra Azzurra à cet Euro ? Du scandale pré-compétition à la finale, c’est un parcours atypique…Atypique pour les autres, oui, mais pas pour nous. Si on pense à 2006, on voit qu’il y a quand même des affinités par rapport, effectivement et malheureusement, aux scandales qui explosent juste avant le début d’une compétition. Si on veut essayer de trouver un côté positif, on pourrait dire que dans les difficultés, quand on se retrouve contre le monde entier, l’équipe trouve une cohésion et une force de caractère. Mais bon, autant éviter les scandales, franchement (rires). Je répète, si on veut positiver, on peut dire que dans les difficultés, on arrive à se booster, et pour ça, le travail du sélectionneur est énorme, il a réussi à créer un groupe soudé en très peu de temps. C’est donc le parcours d’un groupe de joueurs qui petit à petit a pris conscience de sa force, sur le terrain comme au niveau mental.

Comparativement, que penses-tu de celui de l’Espagne ? Bien évidemment, le parcours de l’Espagne est très différent, avec toute la pression qui peut exister autour d’une équipe obligée de gagner, quelque part. Pendant des années, l’Espagne était la surprise que tout le monde attendait. Maintenant, elle a une certaine culture de la gagne et répond présente sur cette compétition.

Ne trouves-tu pas qu’il y a un certain paradoxe dans cette finale : l’Espagne, c’est à la base une équipe réputée offensive, l’Italie défensive. Or, sur la compétition, c’est l’exact contraire…L’Italie est offensive, et cela tient aussi au championnat italien, qui a changé. La moyenne de buts par journée est souvent plus élevée que sur les autres championnats. C’est aussi l’empreinte du sélectionneur Cesare Prandelli, qui déjà, lorsqu’il était à la Fiorentina, prônait un football offensif. L’Espagne a surtout un jeu basé au milieu de terrain et, si l’équipe à une défense de fer, elle n’a pas d’attaquant transcendant, du moins sur cet Euro. Et pourvu que ça dure (rires).

La mentalité de la Squadra Azzurra a évolué, donc. L’œuvre de Cesare Prandelli. Il a cette image de coach « romantique », acquise à la Fiorentina, qui marque une rupture dans la tradition des sélectionneurs italiens.Disons que Prandelli est avant tout un sélectionneur qui veut gagner par son image, celle d’une Italie sympa, très correcte sur les terrains. En cela, il a réussi. Il transmet énormément de sérénité, avec son calme sur le bord du terrain, ce calme qu’il a même dans les moments difficiles et qu’il transmet à ses joueurs. Il est très différent d’un Lippi, qui avait d’autres méthodes pour motiver les siens. Prandelli a énormément travaillé et a aussi réussi à canaliser Balotelli et Cassano, deux talents pas faciles à gérer. Il se rend compte de l’importance du résultat, mais respecte l’attente.

Le premier match entre l’Italie et l’Espagne était remarquable d’intensité. Quel souvenir gardes-tu de cette rencontre, et qu’as-tu pensé de la prestation des deux équipes ?Un premier match est toujours difficile, la défaite est interdite. Et c’est aussi un test physique. Sur ce match, pendant 40 minutes, l’Italie a empêché l’Espagne de développer son jeu. De par sa créativité, sa vitesse et sa capacité à accélérer le jeu, qui ont vraiment gêné l’Espagne. Et puis, il ne faut pas oublier que l’Italie est la seule équipe à avoir marqué un but à l’Espagne dans la compétition. Quelque part, elle a montré la marche à suivre. C’est un bon souvenir que de voir l’Italie accrocher le champion du monde. Il s’agira cette fois-ci d’être aussi efficace sur 90 minutes.

Depuis ce premier match, l’Italie est montée en puissance et a changé de dispositif. T’attends-tu à voir un match différent ?Non, normalement, l’équipe sera la même que celle alignée contre l’Allemagne, les seuls doutes concernent les latéraux, Balzaretti et Abate. Sur deux matchs, l’Italie a évolué avec une défense à 3, mais elle se trouve mieux dans une défense à 4. La raison, c’est le positionnement de De Rossi, à la base aligné en défense, mais qui apporte beaucoup plus au milieu de terrain.

On s’attend à une sacrée bataille au milieu de terrain, justement. C’est là que l’Espagne produit son jeu, là que l’Italie devra être solide. Oui, il est certain que cette rencontre sera un match de milieu de terrain. Mais je pense que l’Espagne a aussi peur de l’Italie à ce niveau-là : Pirlo, Marchisio, De Rossi, c’est le secteur de jeu qui fait la grande force de l’Italie.
Ce match est également rempli de duels planétaires. Pirlo-Iniesta, Casillas-Buffon notamment. Le Ballon d’Or ne s’y cacherait pas, par hasard ?Buffon aurait pu gagner le Ballon d’Or en 2006. Mais pour un gardien de but, il est très dur de gagner cette récompense. Je ne vois pas dans ce match un duel de gardiens en course au Ballon d’Or, mais un duel de personnalités, de caractères. Aussi parce qu’ils sont tous les deux capitaines de leur sélection et qu’ils auront un rôle particulier à jouer.

On va parler un peu de Balotelli. Très critiqué au début de la compétition pour son manque de réussite, il a changé de statut depuis la demi-finale, non ? Est-ce que cet Euro va changer son image en Italie ?Quand tu permets à ton équipe de gagner, avec un doublé, par un geste magnifique, et que tu fais changer l’histoire, d’un coup, tu te retrouves au centre de l’attention médiatique, en Italie, mais aussi dans le monde entier. Les buts restent dans les têtes. Balotelli a réalisé un début d’Euro difficile, où on le sentait un peu seul. Je crois qu’il a désormais compris quelle était sa place dans le groupe. Puis, il est touchant de voir comme il se sent italien, son attachement au maillot, de par son histoire personnelle qui est bouleversante… C’est une réussite, qui sert de leçon. Balotelli est l’homme fort de l’Euro italien, et il a trouvé sa maison, c’est la Squadra Azzurra.

On sent deux approches différentes de la compétition, et donc de la finale : l’Espagne court après un triplé historique, l’Italie après le rachat suite à deux dernières compétitions ratées. D’accord avec ce constat ?L’Italie a échoué sur les deux dernières compétitions, mais elle a une tradition de la gagne, plus en Coupe du monde qu’à l’Euro, c’est vrai, mais une tradition de la gagne. Gagner serait pour l’Italie une façon d’entrer dans la légende. Le groupe s’est formé après un échec et a réussi à accomplir de grandes choses. En fait, l’Italie a une tradition de la gagne historique, l’Espagne une tradition de la gagne récente. Il s’agira pour les deux équipes de confirmer.

Du coup, quel est ton pronostic ?Je vois bien un 0-0 ou 1-1, avec prolongation et tirs au but. Un match avec beaucoup de qualité, mais aussi de peur. Pour l’Italie, il faudra sauver, ou plutôt libérer Pirlo dans le jeu pour attendre l’un de ses coups de génie.

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Propos recueillis par Alexandre Pauwels

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