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Alejandro Arenas : « Atteindre un nouveau public plus jeune »
Alors que la Liga vient de signer un partenariat avec le réseau social Snapchat, Alejandro Arenas, représentant de la plateforme digitale, explique la manière dont le numérique transforme progressivement la consommation du football.
Comment est née cette association, et de quelle manière avez-vous réussi à convaincre la Liga ?Nous nous sommes basés sur les chiffres récents. En 2021, 200 millions d’utilisateurs ont consommé du contenu sportif sur l’application. Dans une logique d’expansion, il était donc naturel pour nous de nous concentrer sur le football au vu de sa popularité.
Et en quoi cela consistera ? Ce seront des mini-résumés de matchs, les actions fortes, les plus beaux dribbles chaque week-end ?Oui. Les utilisateurs du monde entier pourront profiter des moments forts de la semaine, des archives historiques, des coulisses, des meilleurs buts et arrêts de l’année, grâce à une fonctionnalité dédiée appelée LaLiga Show Time. Le partenariat prévoit également la création de différentes expériences, immersives pour la plupart, par le biais de fonctionnalités spéciales.
A fortiori, ces images seront accessibles gratuitement pour tout le monde ? Car en France, la Ligue de football bloque les vidéos de buts ou d’actions sur les réseaux sociaux en raison des droits d’auteur.En proposant leur contenu sur Snapchat, les ligues font le pari de toucher un nouveau public. De leur côté, les utilisateurs peuvent regarder leur sport préféré en accès libre. C’est une situation gagnant-gagnant, à la fois pour les ligues et les utilisateurs !
Mais le football n’est-il pas un marché trop différent de ce que proposent habituellement les réseaux sociaux ?Mais de nombreuses équipes se servent déjà des réseaux sociaux, et notamment de Snapchat, comme moyen de grande communication. Le PSG, le FC Barcelone, le Real Madrid et même l’équipe de France sont très actives sur Snapchat. Idem pour les footballeurs, qui communiquent désormais principalement via ces canaux. Cela fait également un moment que nous collaborons avec les diffuseurs télévisuels comme DAZN ou beIN SPORTS, ici en France, pour mettre en place tout cela. Tout ce qu’il nous manquait, c’était d’obtenir les droits d’un grand championnat européen, et la Liga était un choix évident.
Pensez-vous que cette idée pourrait s’ouvrir à d’autres championnats en Europe ?Ailleurs, c’est déjà le cas de la NBA ou de la NFL. Plus tard, nous espérons effectivement pouvoir compter de nouvelles ligues sur notre plateforme, et dans cette optique d’évolution, Snapchat représente un partenaire idéal pour les championnats européens souhaitant toucher une nouvelle audience.
Ces contenus courts seraient donc le futur du football ? On sait, par exemple, qu’Andrea Agnelli, président de la Juventus, s’est exprimé sur le manque d’intérêt des jeunes pour un match de 90 minutes. Il existe aujourd’hui un grand nombre de formats, de plateformes sur lesquelles les fans peuvent consommer du contenu sportif. De notre côté, on offre aux ligues de football l’un des moyens les plus efficaces de s’engager auprès d’une large audience, en pleine croissance, unique et non dupliquée de millennials et de « Generation Z » . Nous pensons donc que Snapchat transforme la façon dont les fans vivent le football.
N’y a-t-il pas un risque, pour la Liga, de perdre sa jeune audience à la télévision, qui ne regarderait plus les rencontres dans leur intégralité, mais qui attendrait simplement un résumé Snapchat pour voir les buts ?On dispose en moyenne de 347 millions d’utilisateurs quotidiens, dont beaucoup ne sont pas abonnés à la télévision ou ne la regardent pas. Nous pensons que Snapchat peut être un bon complément et qu’en diversifiant ses canaux de distribution, la Liga sera en mesure d’atteindre un nouveau public plus jeune.
Propos réaccueillis par Adel Bentaha