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24 heures chrono

Par Quentin Ballue
6 minutes
24 heures chrono

Depuis 2019, Moncé-en-Belin accueille les 24 heures du foot, un tournoi de sixte en mode marathon. Plus de mille personnes étaient sur site lors de la troisième édition en juillet. Une compétition pour amateurs, mais pas pour petits joueurs, certains ayant bien du mal à passer la nuit. Plongée dans un événement qui grandit d'année en année et qui conjugue plaisir de jouer et convivialité.

La Sarthe avait déjà ses 24 Heures pour l’auto, la moto, le VTT, le basket, le roller et même la bille. En 2019, le foot a rejoint la liste grâce à une bande de potes de l’ES Moncé-en-Belin. Lancée autour d’un barbecue par une dizaine de bonshommes, l’idée a mûri puis s’est concrétisée avec la création de l’association des Joueurs de l’Entente sportive moncéenne, organisatrice de l’évènement. 250 joueurs étaient présents dès 2019 pour la première édition, puis 510 en 2020, et enfin 800 en 2021. « Certains venaient même de la région Hauts-de-France », précise le président de l’asso, Cyprien Gendron. Ils viennent chercher le partage, le plaisir, l’échange. On participe à un événement autour du ballon, on boit un coup, c’est vraiment toute une ambiance qui se crée. Comme un week-end entre potes. »

Joyeux Hunger Games

Deux jours durant, le complexe sportif Michel-Geoffroy de Moncé-en-Belin se transforme en un camping de festival. Plantées sur une zone d’herbe située juste à côté des trois terrains utilisés, les tentes, dont certaines à tonnelles, se retrouvent à essuyer par-ci par-là les frappes ratées, quand celles-ci ne finissent pas dans les haies des voisins. Une joyeuse communion sous le signe du ballon rond. À partir du samedi midi, sept joueurs s’affrontent sur un demi-terrain pendant dix minutes. Une phase de poules puis des play-offs, beaucoup de matchs, mais peu de sommeil. « On se lève à 5 heures le samedi et à partir de là, c’est quasiment du non-stop sans dormir jusqu’au dimanche soir. Une petite douche dans les vestiaires vers 2-3 heures du matin et ça repart directement, glisse Cyprien. Sauf si tu n’aimes pas les douches froides, puisqu’à force, il n’y a plus d’eau chaude. Au moins, ça va plus vite quand l’eau est froide ! » Et certains passent plus vite que d’autres par la case vestiaires. « En moyenne, cinq ou six équipes déclarent forfait dans la nuit. Il y a quelques blessures, la fatigue, les potes qui vont se coucher à 22 heures, ceux qui ont un peu trop consommé et qui ne sont plus en capacité de jouer… » Car oui, parmi les participants, des gros dormeurs oublient parfois de se réveiller pour disputer un match, quand d’autres font la fête jusqu’à ce qu’ils tombent un à un comme des mouches.

Vainqueur des deux dernières éditions, l’US Mansigné a un plan de bataille bien défini pour l’occasion. « On essaye de venir à 14 pour doubler les postes, explique Julien Pirottin, entraîneur-gardien de l’USM. Certains peuvent se reposer pendant que d’autres jouent, on n’est pas obligé de réveiller quelqu’un pour lui dire : « Habille-toi, on joue dans cinq minutes. » Même si on ne dort pas forcément, on se pose un peu, ça rigole, on joue aux cartes entre nous, au Skyjo principalement. C’est bon enfant. » Le club sarthois a quand même dû serrer les dents pour passer la nuit cet été. « J’étais de mariage, donc je suis arrivé pour les derniers matchs de poule au petit matin. On n’a pas forcément plus dormi, mais on a pu apporter un peu de peps aux gars. J’avais oublié mes pompes, mais un gars m’a prêté les siennes », se marre le capitaine Charly Coudroux. « On avait commencé à 12, mais un gars est parti à l’hôpital après une crise d’asthme, et un autre s’est fait une cheville. Un autre avait un repas de famille à une bonne trentaine de minutes de là, il est parti vers 19h30 et il nous a rejoints vers minuit. On a fait le dos rond », embraye Julien. Et Mathieu Cottereau, défenseur de l’US Bouloire, de résumer les choses : « C’est un peu comme un Hunger Game, tu commences à 14 et tu finis vite à 8 ou 9 au petit matin. »

La chenille, la tonnelle et l’andouillette

Après une grosse vingtaine de matchs, des 0-0 à rendre fier l’Atlético et quelques victoires aux penos, les Mansignéens ont conservé leur titre en s’imposant aux tirs au but contre La Suze, le titre féminin revenant par ailleurs à l’équipe des Pieds carrés. L’USM affiche donc une insolente réussite de 100% avec deux succès en deux participations. Mais l’essentiel est ailleurs. « On n’y allait pas vraiment pour gagner au départ, mais plutôt pour se faire plaisir entre potes et finir la saison sur une bonne note, confie Charly. D’ailleurs, on a énormément sympathisé avec Cancale, qu’on a battu en finale lors de notre première participation. Cet été, il y avait la finale de la Copa América à 2 heures du matin, on avait l’ordinateur portable pour regarder ça et quelques gars de Cancale sont venus nous rejoindre sous la tonnelle. On a partagé ça ensemble avec des bières, c’est vraiment convivial. » Présentes dans la compétition pour la première édition, les femmes ont elles aussi mis la main à la pâte. « Les filles ont mis pas mal d’ambiance, plus que les gars, se remémore Charly. Elles ont traversé les campings en chantant, c’est parti en chenille géante autour des terrains. » Une queue leu leu endiablée à huit heures du mat’, de quoi donner la banane au speaker de l’événement.

« Tu vois Patrick Sébastien ? Le speaker lui ressemble un peu, sourit Julien. Il parle beaucoup, parfois trop, mais il met l’ambiance, ça rigole, ça taille un peu quand il y a un loupé… Lors de notre première finale, il faisait un peu monter la pression au moment des tirs au but. Ça avait un peu chauffé l’énervé de notre équipe, il lui avait fait un petit signe après avoir mis le penalty de la victoire. Mais toujours dans une bonne ambiance ! » Et quand on parle de convivialité, la buvette est une épaule sur laquelle on peut allègrement se reposer. La suggestion, non pas du chef, mais du capitaine : « L’andouillette aux oignons et au vin blanc. Au petit matin, c’est génial ! » Autant en profiter puisque le dimanche après-midi, les artistes sont déjà tous tombés dans les bras de Morphée, éreintés. « C’était encore un bel événement grâce à nos 200 bénévoles et à une trentaine d’arbitres. On n’était pas totalement confiants pour l’éclairage, mais on a fait des tests en amont et on n’a pas eu de problème », se félicite Cyprien, bien heureux d’éviter une nouvelle coupure après celle de l’an passé. 56 équipes – 43 masculines et 13 féminines – étaient au rendez-vous en 2021. Elles seront 60 les 16 et 17 juillet prochains. Et cette fois, pas de mariage pour venir perturber les troupes. « Il y aura une tonnelle US Mansigné avec des flammes, on accueille tout le monde », lance Charly, tout en avertissant les néophytes dans un éclat de rire : « Il faut savoir gérer ses coups de mou. Ronaldo ne tiendrait pas, il n’a pas l’hygiène de vie ! » Maintenant que le cadre est posé, puisse le sort vous être favorable.

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Par Quentin Ballue

Photos : 24 heures foot / Lakhdar Hadjeri / FC Maurecourt

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