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15 choses à savoir sur la Supercoupe d’Europe
Presque aussi ancienne que la C3, la Supercoupe d'Europe, qui verra s'affronter Liverpool et Chelsea ce mercredi à Istanbul, trace officiellement sa route depuis l'exercice 1973-1974. Et promène dans son sillage un bon paquet de records, de matchs aux scénarios insolites et d’anecdotes splendides. L'occasion de se pencher sur quelques faits marquants de l'histoire de la compétition. Histoire d'avoir les clés pour briller en société, au moment de poser son popotin sur le canapé, pour assister à ce duel 100% anglais.
Concept Orange
C’est un journaliste néerlandais du quotidien De Telegraaf, Anton Witkamp, qui a eu l’idée de la compétition, pour montrer que la mainmise des clubs bataves sur le sport roi au début des années 70 ne pouvait faire l’objet d’aucune contestation. Son idée ? Créer un tournoi disputé en un duel aller- retour, où le vainqueur de la C1 affronterait celui de la C2 (feue la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe). « Entre 1970 et 1974, Feyenoord et l’Ajax avaient remporté quatre victoires consécutives en Coupe d’Europe. Les deux clubs tenaient à confirmer qu’ils pouvaient être considérés comme les meilleurs clubs du continent » , expliquait le bonhomme.
Problème : les Glasgow Rangers, derniers vainqueurs de la Coupe des Coupes en 1972, sont alors suspendus de compétition européenne par l’UEFA. Une sanction décidée suite à l’envahissement de terrain avant le coup de sifflet final qu’avaient provoqué les supporters écossais à Barcelone, où se disputait la finale de la C2, cette année-là. Qu’à cela ne tienne, De Telegraaf se passe de la bénédiction de la fédération européenne et organise la première Supercoupe d’Europe officieuse les 17 et 24 janvier 1973. Et évidemment, c’est l’Ajax qui empoche le trophée, après l’avoir emporté 3-1 à l’aller et 3-2 au retour.
Chiarugi, premier de cordée
Le premier buteur officiel de l’histoire de la compétition est le milanista Luciano Chiarugi, alors que la première édition de la Supercoupe d’Europe encadrée par l’UEFA se tiendra l’année suivante, début janvier 1974. Elle oppose l’Ajax (qui vient de perdre Cruyff, transféré au Barça en début de saison), au Milan de Gianni Rivera. Un lever de rideau qui voit le Diavolo l’emporter au match aller à San Siro, grâce à un pion pas dégueulasse de l’attaquant Luciano Chiarugi, qui justifie parfaitement son surnom de « Cavallo pazzo » (le cavalier fou), en crucifiant les Ajacides en contre (voir à 5 minutes 10).
L’Ajax, première fessée
Il n’a pas fallu attendre longtemps pour rester baba devant la première démonstration de la compétition. Tout au plus une semaine, pour être précis. Après s’être fait piéger par Milan lors de la grande première du tournoi, l’Ajax va joyeusement démembrer les Lombards au match retour à l’Olympisch Stadion. Un massacre 6-0, où les Rossoneri seront dépassés de bout en bout par l’alchimie collective batave.
Liverpool, deuxième fessée
Toujours au rayon boucherie, on peut aussi citer le triomphe 6-0 de Liverpool face à Hambourg, en match retour de Supercoupe UEFA 1977 (7-1 sur l’ensemble des deux matchs). Avec notamment un triplé de Terry McDermott, qui enfile trois pions d’affilée et réalise alors le premier coup du chapeau de l’histoire de la Supercoupe de l’UEFA.
La malédiction teutonne
Seule consolation pour les Hambourgeois, les clubs allemands semblent comme maudits dans la compétition, avec seulement une victoire en huit participations. Seul le Bayern avait disposé de Chelsea en 2013, la première Supercoupe qui s’est décidée aux tirs au but (2-2, 5-4 tab).
Matchs avortés
Trois éditions de la Supercoupe d’Europe ont été zappées par les clubs censés les disputer, depuis la création de la compétition. En 1974, le Bayern Munich et le FC Magdebourg ne pouvaient pas se mettre d’accord sur une date pour disputer les matchs. En 1981, Liverpool snobait le Dinamo Tbilissi, prétextant ne pas avoir le temps de caser cette double confrontation dans son calendrier sportif. Enfin, en 1985, le trophée n’est pas disputé, car Everton, qui aurait théoriquement dû affronter la Juventus, est, comme les autres clubs anglais, interdit de compétition européenne suite au drame du Heysel.
Guerre des Balkans
L’édition 1991 de la compétition s’est disputée en un seul volet, un match où Manchester United l’emportait un à zéro face à l’Étoile rouge de Belgrade. La rencontre retour devait théoriquement se jouer, mais la guerre de Yougoslavie a amené l’UEFA à annuler le match en Serbie.
Un OM à terre
L’édition 1993, disputée en janvier 1994, aurait, elle, du voir l’OM affronter Parme. Sauf que c’est finalement le Milan AC, vaincu par les Olympiens en finale de C1, qui a défié les Parmesans (vainqueurs 2-1 sur l’ensemble des deux matchs). Le club phocéen avait en effet été suspendu par l’UEFA, à la suite de l’affaire VA-OM.
1999, année charnière
Depuis 1998, la Supercoupe de l’UEFA se dispute en une seule rencontre, et non plus dans une configuration aller-retour. Par ailleurs, depuis la suppression de la Coupe des coupes en 1999, la Supercoupe d’Europe voit s’affronter les vainqueur de la C1 et de la C3. C’est donc la Lazio, qui avait glané la dernière édition de la C2 en 1999, qui a remporté face à Manchester United la dernière Supercoupe de l’UEFA opposant le vainqueur de la Ligue des champions à celui de la Coupe des coupes (victoire 1-0 des Laziali, but de Salas.)
Séville, loser modèle
C’est le FC Séville qui co-détient avec le Barça le record du nombre d’éditions perdues dans l’épreuve (quatre). Les Sévillans se sont même inclinés lors de trois années consécutives en Supercoupe de l’UEFA, en 2014 et 2016 face au Real (2-0, puis 3-2), et en 2015 face à Barcelone (5-4).
Grand guignolesque
La raclée infligée par la Juventus au PSG lors du match aller de la Supercoupe 1996 (1-6, au Parc des Princes) a inspiré aux Guignols de l’info l’un de leurs sketchs les plus mythiques, où Luis Fernandez se paie la tronche d’un Michel Denisot sous Xanax. Et ça n’a pas pris une ride.
La griffe du Djib’
Djibril Cissé est le meilleur buteur français de l’histoire de la compétition, avec deux pions plutôt vilains inscrits avec Liverpool face au CSKA Moscou, en 2005. N’en déplaise aux esthètes, le Djib’ a permis aux siens de l’emporter trois buts à un.
Un trône pour huit buteurs
D’ailleurs, la compétition compte historiquement huit co-meilleurs buteurs, avec trois banderilles inscrites dans le tournoi : Radamel Falcao, Terry McDermott, Lionel Messi, les anciens ailiers droit et gauche d’Anderlecht François Van Der Elst et Robert Rensenbrink, l’ex-Ajacide Arie Haan, Gerd Müller et Oleg Blokhine.
Mario Party
Le Real Galactique de Raul et consorts s’est cassé les dents sur Galatasaray, lors de l’édition 2000 du tournoi. La faute à Mario Jardel, auteur ce soir-là d’un doublé qui offrait alors au club stambouliote ce qui est encore aujourd’hui le dernier trophée continental de son histoire.
Bataille d’Angleterre
Ce Liverpool-Chelsea est le premier match de Supercoupe de l’UEFA opposant deux clubs anglais. Auparavant, on avait pu assister à des affiches 100% italiennes (Parme-Milan en 1993, Milan-Sampdoria en 1990) et espagnoles (Séville face au Real et au Barça en 2006, 2014, 2015 et 2016 et l’Atlético de Madrid face au Real en 2018).
Par Adrien Candau