ACTU MERCATO
Neymar, rien de fair-play
Alors que les rumeurs gonflent et crédibilisent de plus en plus une possible arrivée de Neymar au Paris Saint-Germain, une question reste en suspens : comment le club de la capitale pourrait-il lâcher plus de 200 millions d’euros, soit le prix de la clause libératoire du Brésilien, tout en restant dans les clous du fair-play financier ?
Dans son costume impeccablement serré, Josep Bartomeu est soucieux. Lunettes sur le nez, le président du FC Barcelone réfléchit. Toute cette histoire autour d’un possible départ de Neymar commence sérieusement à l’agacer. Raison pour laquelle il souhaite refermer définitivement et publiquement le dossier en accordant une interview à Associated Press, l’agence de presse américaine. « Il n’est pas sur le marché, commence-t-il, en assurant vouloir garder à tout prix sa MSN. Il fait partie de l’équipe. Il fait partie de ce trident. » Mais là n’est pas le plus important. Avec cet entretien, le dirigeant catalan veut rassurer les supporters du club et faire comprendre aux fans de Paris que le bras de fer ne peut que terminer par un succès espagnol. Pourquoi ? À cause de la somme que coûterait le Brésilien, à savoir 222 millions d’euros, prix de sa clause libératoire (programmée pour passer à 250 millions en 2018). « Il a un contrat pour les quatre années à venir, rappelle Bartomeu. Ces clauses sont impossibles à activer, si l’on veut se conformer au fair-play financier. » Aussi simple que ça. Fin de l’histoire, donc ? Pas vraiment.
300 millions pour racheter son propre bail
Car si les propos du chef barcelonais ne sont pas faux, ses confrères parisiens ont déjà réfléchi à la question. Et ont plus d’un tour dans leur sac. En réalité, les billets, aussi nombreux soient-ils, ne seraient pas un problème pour le PSG. Oui, ce dernier est censé payer 222 millions d’euros s’il veut voir le Brésilien coller des buts à Strasbourg au Parc des Princes. Et oui, cela va à l’encontre des règles du fair-play financier. Mais les décisionnaires de la capitale auraient d’ores et déjà planifié la chose. Voici donc le plan machiavélique. Selon un journaliste brésilien d’Esporte Interativo nommé Marcelo Bechler, l’idée serait que la star rachète elle-même son propre contrat. Bien entendu, Neymar ne lâcherait pas son pognon pour pouvoir débarquer dans l’Hexagone. En fait, le Qatar (sans doute aidé par Nike et très chaud pour que le Sud-Américain symbolise sa Coupe du monde, en 2022) lui verserait pas moins de 300 millions d’euros de droit à l’image pour prêter son nom et sa gueule au Mondial.
Plus gros salaire au monde et quelques cadeaux
La suite ? Le PSG offrirait une prime à la signature tout bonnement incroyable à l’homme libre (ESPN parle de cent millions, soit le double de celle évoquée par la presse espagnole pour la prolongation de contrat de Lionel Messi) et un salaire de quarante millions nets annuels (soit le plus gros salaire de la planète pour un footballeur, Carlos Tévez, Messi et Cristiano Ronaldo émargeant respectivement à 38, 24 et 23,6 millions). Sans compter les 100 % de droits à l’image gracieusement laissés au joueur, à l’instar de Messi à Barcelone. Face à ce stratagème légal pas si compliqué à comprendre, mais qui doit encore être officialisé, le camp catalan ne peut évidemment pas s’aligner financièrement, lui qui avait accordé 40 millions d’euros de prime à son poulain en octobre 2016. Reste qu’André Cury, représentant du club au Brésil, continuerait de dialoguer en vue d’une éventuelle prolongation de contrat avec forte récompense économique. Belle baston de fric.
Par Florian Cadu