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Yohan Thuram : « Le maintien passe par le jeu »

Propos recueillis par Swann Borsellino
6 minutes
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Chez les Thuram, le foot est une affaire de famille. C'est au bout du fil, mais avec son fiston qui a visiblement envie d'en découdre avec son gardien de papa, que Yohann Thuram se confie après sa première moitié de saison en Ligue 1. Loin de la Guadeloupe et de Monaco, le portier de Troyes, auteur d'une bonne première partie de saison, espère décrocher le maintien.

On a beaucoup parlé des vacances des joueurs avant la trêve. Dans une situation aussi compliquée que celle de l’ESTAC aujourd’hui, est-ce qu’on arrive à profiter des vacances et des fêtes ?Couper est nécessaire. C’est la semaine de vacances qu’il fallait. Évidemment, tu penses aux résultats, mais sans vraiment y penser. Personnellement, je suis allé chez mes parents dans le Sud. Il y avait mon frère, ma sœur… On en a profité calmement, ça fait du bien. C’était une vraie semaine de repos. Je n’ai fait que dormir !

Après ta première moitié de saison dans l’élite, tu as ressenti une grosse fatigue ?J’étais fatigué, oui. Mais s’il y avait eu encore de la compétition, ça ne m’aurait pas causé de problème. Là, j’ai eu l’occasion de me reposer, alors j’en ai profité pour dormir ! Noël a été bon, j’en ai bien profité. Et puis moi, je n’ai pas de problème de prise de poids, alors ça va.

Revenons un peu sur ton parcours. Tu touches tes premiers ballons dans le 91, c’est ça ?Ouais. En fait, je suis né à Évry, dans l’Essonne. Ensuite, on est parti vivre dans le 52, dans la Haute-Marne, et après, à l’âge de 9-10 ans, je suis parti en Guadeloupe.

C’était comment, là-bas ?Je garde de très bons souvenirs, là-bas. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à vraiment jouer au foot, alors forcément, il y a des choses qui restent. Je garde notamment en tête les premières grandes amitiés. Et puis footballistiquement, tout est allé relativement vite. J’ai intégré les sélections de jeunes et en fait, avec cette équipe, on est allé à Vichy, disputer la Coupe nationale des 14 ans qui se déroule chaque année. Lors de la finale, tous les recruteurs sont présents. Dans l’ensemble, j’ai fait un bon tournoi. Ça a plu aux recruteurs de Bordeaux et de Monaco, qui ont commencé à contacter mes parents.

Comment tu en viens à choisir Monaco ?Les dirigeants de l’AS Monaco nous ont offert un billet pour venir visiter les infrastructures, à moi et mes parents. On est venu et on est tout de suite tombé sous le charme. Bordeaux est un grand club, qu’on est également allé visiter aussi, mais bon… Mon cousin Lilian, qui connaît encore des gens à la formation là-bas, m’a conseillé de rejoindre la Principauté. Dans la mesure où ça m’a tout de suite plu, sur tous les plans, c’est une sorte de choix du cœur.

Le passage de la Guadeloupe à la Turbie a dû être un sacré changement…Oui, c’est clair ! Au niveau climat, ça allait, je me rappelle, je suis arrivé au mois d’août, alors c’était moins difficile. Par contre, au niveau des coutumes, de la nourriture, c’est complètement différent. Après, je m’y attendais, et j’avais eu une année pour me préparer. Je savais que maman et papa n’allaient plus être derrière moi pour les devoirs et compagnie… C’était bien, mais j’ai connu des moments difficiles. Quand on est jeune et qu’on quitte le cocon familial, on ressent un manque. Mais dans ces moments-là, on s’accroche à ce qu’on est venu faire loin de la famille. La fierté de pouvoir faire quelque chose dans le football et de pouvoir apprendre. C’est une chance inouïe, pour un jeune guadeloupéen. Quand tu as un coup de moins bien, tu te dis que pas mal de jeunes de ton âge aimeraient être à ta place. Il faut se dire qu’on a une chance, en profiter et s’accrocher.

« Comme le dit le coach, l’expérience ça ne s’achète pas »

Et puis la concurrence est devenue rude, avec Flavio Roma et Stéphane Ruffier. Avec le recul, tu ne regrettes rien de ton parcours monégasque ?Moi, je ne regrette rien du tout. Je me sers de tout ce que l’on m’a donné pour avancer. Aujourd’hui, la page monégasque s’est tournée, mais je vais vous dire quelque chose : mes années de formation, ce sont les plus belles. J’ai connu des moments inoubliables, très marquants. C’était beau. Quand on a gagné le championnat CFA, c’était le top, vraiment. On avait une génération géniale, et chaque week-end, sur le terrain, on prenait vraiment notre pied tous ensemble.

Au final, tu découvres vraiment le haut niveau lors de ton prêt à Tours, en 2010.J’ai fait quelques entrées en professionnel avec Monaco. L’année suivante, j’ai été prêté à Tours. Là-bas, j’ai découvert le monde professionnel en tant que titulaire. Ça ne s’est pas forcément passé comme je l’ai souhaité, mais c’était très enrichissant, ça m’a fait beaucoup progressé. De toute façon, toute expérience est bonne à prendre. Positive ou négative. Le problème, c’est qu’il faut savoir comment le prendre. À Tours, j’ai bien commencé et j’ai mal terminé. Il faut remettre les choses dans leur contexte. Après, seulement après, tu avances. De toute façon, dans le monde du foot, tu sais comment c’est. Ça va très vite…

Ça va vite et, l’année suivante, tu te retrouves à jouer la montée avec Troyes. Cette saison, c’est un peu plus compliqué. Tu retiens quoi de votre début de saison ?On a appris de nos erreurs. Plus de la moitié de l’effectif est en découverte. On a connu un début de saison difficile. Maintenant on sait à quoi s’attendre. On avait un manque d’expérience, c’est ce qui nous coûtait parfois la victoire en fin de match. Comme le dit le coach, l’expérience ça ne s’achète pas. C’est du vécu. Il faut vivre pour apprendre à faire face.

On dit de Troyes que c’est une équipe joueuse qui a justement perdu pas mal de points à trop vouloir jouer. Avec l’urgence de points dans laquelle vous êtes aujourd’hui, tu penses que vous allez devoir mettre ça de côté ?L’objectif premier est de se maintenir. Mais on a une identité, on est une équipe joueuse, c’est comme ça. Ce que l’on doit changer, c’est notre mentalité, notre façon de jouer ne changera pas. C’est comme cela que l’on est monté et c’est comme cela que l’on a mis en difficulté plusieurs équipes. On ne va pas moins jouer, on va jouer avec plus d’expérience, avec plus de recul. On a appris à être efficace dans les moments clés de match. Au début et à la fin de chaque mi-temps. C’est là où on pêchait un peu et où on a été défaillants en début de saison. Ça allait un peu mieux en fin d’année 2012. On va essayer de repartir sur les mêmes bases.

Plus personnellement, tu réalises un bon début de saison dans les buts de l’avant-dernière défense de Ligue 1. Dans ces circonstances, tu arrives à te dire que tes débuts dans l’élite sont plutôt bons ?C’est compliqué. J’essaye de prendre beaucoup de recul par rapport à mes performances, car je sais que sans le collectif, on n’existe pas. Je me dis que je peux mieux faire, je ne me dis pas « Oui, j’ai été bon » . Certes, au point de vue personnel, j’ai fait un début d’exercice que je qualifierai de satisfaisant, mais ce qui m’importe, c’est de faire mieux et surtout : de rester constant.

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