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Top 5 : Sankt Pauli
Club antifasciste et libertaire, Sankt Pauli redécouvre la Bundesliga depuis août. Entre impératifs économiques et football professionnel, l'autre club de Hambourg tente de préserver son style de vie alternatif, anticapitaliste et solidaire. Ce vendredi (20h30), le petit “Non established since 1910” accueille le grand Kaiserslautern dans son antre de Millerntor. Un stade où le supporter est chez lui, royal au bar. Bref catalogue des extras du Stadion hambourgeois.
– 1 / Lap-dancing dans les loges
Avant d’être un club de foot, Sankt Pauli est d’abord un faubourg de Hambourg, plus connu sous le nom de “Quartier rouge”. Couleur primaire faisant référence aux nombreuses boîtes à strip-tease, sex shops et prostituées qui y crèchent. Histoire de faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire favoriser l’économie locale tout en dopant les réservations des trente-neuf loges du Millerntor Stadion, le promu propose depuis le début de l’année l’option “Susis Show-Bar”. En référence à un club d’effeuillage du coin qui prête gentiment ses filles. Le principe est simple comme tout : les jours de match à domicile, les quelques pin-ups offrent pour chaque but marqué par St. Pauli, et en échange de quelques deniers, un show privé avec pole dance. Problème : le club alternatif a la deuxième pire attaque du championnat allemand : sept petits buts depuis le début de la saison à la maison. La mi-molle attendra la Zweite Bundesliga.
– 2/ La crèche en Südtribüne
Grâce à Sankt Pauli, le match du samedi soir ne s’interposera plus jamais entre papa et maman. Depuis deux semaines maintenant, le Millerntor fait office de crèche pour enfants. Dans une des ailes Sud, sur trois niveaux et 1385 mètres carrés, Karin Hlawa et ses collègues accueillent des enfants âgés de 3 à 6 ans. Baptisé “Piraten-Nest” ou refuge des pirates, l’établissement est ouvert du lundi au vendredi. Mais aussi, et c’est là que la maison pour enfants prend tout son sens, les soirs de match. Fini la nounou, la belle-mère ou la copine de secours ! Deux cent vingt places sont disponibles pour l’hébergement des bambins et une tribune leur est réservée. « Même les supporters du HSV sont les bienvenus » , s’emporte Karin. Dans la limite des places disponibles.
– 3/ La vigie pour personnes importantes
Qui suis-je ? Indice chez vous : du russe wiesima imenitaja persona. Je suis perché à cinq mètres au-dessus de l’herbe. Petit abri de bois, je regorge de curiosités et suis recouvert des titres de presse des années 60 à aujourd’hui. Je ne suis pas la cabane dans les arbres. Je suis, je suis… la tribune VIP de Sankt Pauli. Oublie la loge dolby surround avec siège en sky et hôtesse jupe ras la moule, ici c’est cinquante places pour vingt-sept assises. Sous chacun des sièges un fût de cinq litres de bière avec tuyau et pistolet et de la Currywurst à volonté distribuée à l’aide d’un train électrique qui fait le tour de la loge. Pour accéder à cet amas de tôle, pas d’ascenseur, cela va sans dire, mais un escalier mon bon monsieur. En résumé, être VIP à Sankt Pauli, c’est juste expérimenter la fête de la bière devant un match de Bundesliga.
– 4/ Priorité aux places “debout”
Sankt Pauli est un club de tradition. Dans le football, il n’y en a pas cent mille. Mais parmi toutes, la première, c’est qu’un match, comme quand papa venait te voir le dimanche matin, ça se mate debout, accoudé à la rambarde. Un us que les fans du club ont placé tout en haut de leur cahier de doléances. Malgré les exigences financières propres au monde du football professionnel, le projet de nouveau stade de 27 000 places -à livrer pour 2014- prévoit plus de places debout qu’assises. Dans la même logique, plutôt que de s’exiler le temps des travaux, le club a décidé de reconstruire tribune par tribune. Comme à Gaston Gérard, exactement !
– 5/ Toilettes individuelles
S’il y a bien un truc sur lequel Sankt Pauli se différencie des autres, c’est sur le water-closet, cabinet, petit coin, chiottes ou toilettes. Solidaire, le club ne faisait à l’origine aucune distinction entre le joueur et le supporter. Tout le monde était égal devant le pipi et le caca. Toilettes communes pour tout le monde. « Tiens, ça gaze Zlatan ? Dis donc, t’as pas mangé que des légumes aujourd’hui ! » . Mais le foot professionnel étant ce qu’il est ma bonne Dame, cette bonne habitude n’a pas pu durer. Le club n’a cependant pas succombé à la longue et glaçante pissotière de métal blanc. Grâce à la sagesse d’esprit de l’ancien président Corny Littmann, les supporters bénéficient de cabines séparées avec carrelage au sol et au mur. Petit plus de la maison, sur les carreaux figure le logo du club : une tête de mort.
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