- CAN 2013
Top 10 : Ces Blancs qui ont joué une CAN
Forcément, les Caucasiens n'ont pas été nombreux à fouler les prés africains durant une Coupe d'Afrique des Nations. Pourtant, ils ont marqué la compétition quelque part. Certains sont même détenteurs de records. Et pour ne pas s'embourber l'esprit, on a même laissé de côté Santos et Clayton, les Brésiliens de Tunisie.
1 – Neil Tovey (Afrique du Sud)
Dans une vie idéale, « Makoko » aurait pu (dû ?) être le penchant de François Pienaar dans la charnière de l’équipe des Springboks, championne du monde de rugby 1995. Sauf que Neil n’était pas très doué de ses mains. Ni de ses pieds d’ailleurs. Il s’est donc incrusté dans une défense centrale pendant cinq ans. Suffisant pour devenir le premier capitaine blanc à gagner une CAN (1996). Un geste fort. Unique dans un continent si particulier et dans un pays qui l’est tout autant, particulièrement après la fin de l’Apartheid. Le genre de mec qui laisse une trace dans l’Histoire. Pour l’éternité.
2 – Mark Fish (Afrique du Sud)
En 1996, Fish a 22 ans quand il remporte la CAN. On le compare alors à Alessandro Nesta. À tel point que le poisson arrive jusqu’à Rome où la Lazio le recrute. Après une brillante carrière aux Pirates d’Orlando, on se dit que le défenseur des Bafana Bafana a les reins suffisamment solides pour exploser en Europe. C’est le cas, il va s’éparpiller. Comme le soldat Morales cher à Didier Bénureau. Bolton, Charlton, Ipswich, que du low-cost. Sa carrière pathétique en Europe ne le coupe pas de son pays où il demeure une référence avec le génial Lucas Radebe.
3 – Hans Vonk (Afrique du Sud)
Le monde des gardiens de but se divise en deux catégories : ceux qui ont encaissé dans le même match un CSC de Pierre Issa et un but de Christophe Dugarry et ceux qui ont gardé les bois d’une équipe de football africaine en ayant la dégaine d’un quaker. Hans, lui, appartient aux deux catégories. Il est d’ailleurs le seul à pouvoir se vanter de tels exploits. De ses deux CAN disputées avec l’Afrique du Sud (2000 et 2002), Vonk ramènera une médaille de bronze (2000) et une place de quart de finaliste deux ans plus tard. Du haut de son double mètre, le portier a fait le boulot. Tout en sourire forcé.
4 – João Ricardo (Angola)
Pour les puristes, le gardien de but de l’Angola s’appelle João Ricardo Pereira Batalha Dos Santos Ferreira. Ouais, c’est hyper long. Ancienne colonie portugaise – à l’instar du Mozambique – l’Angola a pu compter sur les déçus de la Seleccao comme João Ricardo, qui a fait de Luanda, sa ville de naissance, son pays de cœur. Pendant dix ans, le portier va enquiller les sélections avec les Palancas Negras alors qu’il évolue au Portugal. Pas forcément exceptionnel dans les bois, c’est sans doute pour ça qu’il ne participe qu’à une seule Coupe d’Afrique des Nations, à 36 ans et sans club. Une sorte de miracle permanent.
5 – Eric Tinkler (Afrique du Sud)
Quatre CAN au compteur (de 1996 à 2002) avec la même coupe de cheveux. Celle de Pierre Laigle couleur Jérémy Mathieu. Un mec pas commode comme L’Arme Fatale 2 a si bien su les porter à l’écran quand il s’agissait de matérialiser les diplomates sud-africains. Un vrai milieu de terrain besogneux, adepte du coup d’épaule et des coups tout court. Autant dire que la créativité et la liberté technique n’entraient pas dans ses compétences. Peu importe, le type a su être au bon endroit au bon moment pour remporter un titre historique pour son pays. L’honneur est sauf.
6 – Paulo Figueiredo (Angola)
Petit milieu de terrain de poche à la carrière dictée par le Guide du routard (10 clubs, 4 pays), Paulo aura attendu l’âge canonique de 33 ans pour avoir l’honneur de disputer une CAN avec le maillot de l’Angola. On est en 2006 et l’Angola a le malheur de tomber dans la même poule que le Cameroun, le Togo et la RDC. Forcément, les types sont éliminés au premier tour. Pas grave, Paulo Figueiredo a réalisé son rêve. Il peut rentrer chez maman le sourire aux lèvres.
7 – Pierre Issa (Afrique du Sud)
Pas de mauvaise blague. Merci. Pierre a quand même joué à Chelsea. À son CV, outre son magnifique doublé dans le mauvais but un soir de juin 1998, le défenseur central peut se vanter d’avoir disputé trois phases finales de CAN, mais pas celle victorieuse de 1996. Qui peut en dire autant ? L’armoire à glace a même formé, par moments, une charnière centrale 100% blanche avec son homologue Mark Fish. De quoi attirer la curiosité de la planète football dans une compétition où la rigueur des schémas défensifs égalait la qualité de certaines pelouses.
8 – Bradley Carnell (Afrique du Sud)
Avec un poil de réussite et plus de chance, Bradley aurait pu faire une grosse carrière. Le milieu de terrain s’invite dans les taules sympathiques de la Bundesliga : Stuttgart, Borussia Mönchengladbach ou encore Karlsruher SC. Une médiatisation qui lui vaut une participation à la CAN 2002 avec l’Afrique du Sud. Une compétition où les ouailles de Carlos Queiroz tombent sur le pays organisateur malien en quart de finale. Le rêve de Bradley tourne au cauchemar. Il ne reviendra plus jamais et terminera sa carrière avec 41 sélections au compteur. Et zéro trophée.
9 – Glen Salmon (Afrique du Sud)
Un seule participation au compteur pour cet attaquant. Dans son sac à surprises, une belle médaille de bronze en 2000. Avec une carrière très courte (3 sélections), l’avant-centre de Groningue a tenté d’apprendre le métier derrière le fessier de Benny McCarthy. En pure perte. Au final, personne ne se souvient vraiment de lui. Monde de merde.
10 – Claude Le Roy (un peu partout)
Sept CAN au compteur, toutes sur un banc de touche, pour le « sorcier blanc » . Si les Français sont aussi nombreux sur les bancs africains, ils le doivent en grande partie à la mèche rebelle de Claude Le Roy. Lui, le précurseur. Vainqueur en 1988 avec le Cameroun, le blondinet s’est aussi essayé avec le Ghana, le Sénégal et la RDC. Aucun entraîneur n’a disputé plus de phase finale que lui sur un banc de touche africain. Le José Mourinho africain. L’élu. Big up, Claude.
Par Mathieu Faure