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Stambouli, reculer pour mieux stopper
Dauphin du Bayern Munich en Bundesliga, Schalke 04 pourra une nouvelle fois compter sur la troisième meilleure défense du championnat lors de son déplacement à Mayence ce vendredi soir. Et si les Knappen sont aussi solides derrière, c'est en grande partie grâce à Benjamin Stambouli, passé de joker au milieu de terrain à titulaire en défense centrale en un été.
20 mai 2017. Titulaire sur la pelouse d’Ingolstadt pour la dernière journée de la saison, Benjamin Stambouli est prié d’aller prendre sa douche avant ses petits copains après un plaquage sur Pascal Groß dans la surface de réparation. Ou comment terminer en beauté une saison passée entre le banc des remplaçants et un poste de milieu défensif où ses prestations n’ont guère enthousiasmé les supporters de Schalke 04, pas vraiment convaincus par les 8 millions d’euros crachés par les dirigeants des Knappen lors de l’été 2016 pour déloger l’ancien Montpelliérain des griffes du Paris Saint-Germain. Près de dix mois après ce carton rouge, la situation a totalement changé pour Benjamin Stambouli, désormais titulaire à part entière au poste de défenseur central.
Pas une nouveauté pour Stambouli
Arrivé l’été dernier en remplacement de Markus Weinzierl sur le banc de Schalke 04, Domenico Tedesco est à l’initiative de ce changement de poste. Un coup de folie ? Pas vraiment si l’on en croit Henri Stambouli, directeur du centre de formation de Montpellier et accessoirement père de Benjamin : « C’est un poste qu’il a déjà occupé dans le passé à Montpellier. Il connaît le poste, donc je ne suis pas surpris. L’entraîneur l’a essayé en défense centrale en début de saison, car il trouvait que Benjamin était très bon lorsqu’il était face au jeu avec sa qualité de relance. » C’est donc au sein d’une défense à trois, aux côtés de Naldo et Matija Nastasić, que Benjamin Stambouli retrouve du temps de jeu et le goût de la victoire puisque Schalke, après un dernier exercice bouclé à la dixième place, s’est installé sur le fauteuil très prisé de dauphin du Bayern Munich.
De son côté, l’éphémère joueur de Tottenham, qui enchaîne une deuxième année consécutive dans un même club pour la première fois depuis son départ du MHSC en 2014, s’éclate dans une équipe qui aime poser le jeu et repartir de l’arrière avec Stambouli et ses 81,4% de passes réussies à la baguette. De quoi obliger les adversaires à élaborer un plan anti-Benjam’ à en croire son paternel : « Les autres équipes ont analysé le jeu de Schalke, et systématiquement, ils bloquent Benjamin, en mettant deux attaquants sur lui pour l’empêcher de jouer, en venant le tacler. » Coéquipier de Stambouli pendant quatre saisons à Montpellier, Gary Bocaly n’est, lui non plus, pas surpris de l’adaptation du Marseillais de naissance au poste de défenseur central : « Benjamin a toujours été très polyvalent. Il pouvait jouer au milieu comme en défense sans que l’on voit la différence. On a très vite senti qu’il pouvait très bien faire une carrière aussi bien en défense centrale qu’en milieu défensif. Et puis il aime défendre, c’est un vrai défenseur dans l’âme, un battant. »
Un destin à la Benjamin Pavard ?
International espoirs à quatorze reprises, Benjamin Stambouli n’a, pour le moment, pas entendu Didier Deschamps prononcer son nom en début de conférence de presse. Pourtant, un autre Benjamin, lui aussi titulaire au poste de défenseur central droit en Bundesliga, est venu passer une tête à Clairefontaine en novembre dernier. Et si Pavard a eu le droit à ses deux matchs amicaux, Stambouli aussi à le droit d’y croire : « En équipe de France, ça va être compliqué pour Benjamin en défense centrale, car Didier Deschamps aime avoir des joueurs qui mesurent au moins 1,86 m, ce qui est plutôt important lorsqu’on joue avec une défense à quatre. Mais, pour moi, Benjamin aurait peut-être une carte à jouer au poste de latéral. D’autant plus que c’est un poste auquel il a déjà joué » , rappelle Henri Stambouli.
C’était notamment le cas à Montpellier où les 180 centimètres de la Stamb’ ont parfois dépanné lorsque Garry Bocaly ne pouvait répondre à l’appel. Désormais à la tête d’une société qui produit du rhum pétillant, le champion de France 2010 est partagé concernant la faculté de Stambouli à jouer dans le couloir droit : « Lorsqu’il a joué à droite, il n’a jamais démérité, bien au contraire. Il a démontré qu’il pouvait tenir son poste, mais j’avoue que je le préfère quand même dans l’axe. » Et ce n’est pas son entraîneur à Schalke, Domenico Tedesco, qui va venir dire le contraire puisqu’il ne l’a toujours pas utilisé en piston droit cette saison. À moins qu’il attende la troisième année de Stambouli pour le faire, histoire de continuer sa série allemande : un an, un nouveau poste.
Par Steven Oliveira
Propos de Garry Bocaly et de Henri Stambouli recueillis par SO