Alors, ce premier match en Ligue 1, ça t’a impressionné ?
Franchement, toute la semaine, les journalistes m’ont demandé si j’avais la pression, si j’allais avoir le trac et tout ça. Et à chaque fois, je répondais : « Non, je pense pas, mais bon, on verra bien le moment venu, peut-être que ce ne sera pas la même. » Et bah honnêtement, pas du tout. Ça a été un match comme tous les autres, je n’ai rien ressenti de particulier.
Pas même au moment de rentrer sur la pelouse pour l’échauffement ?
Non, même pas. Alors que, pour le coup, je pensais vraiment que j’allais être surpris par l’ambiance du Parc des Princes. J’étais certain que ça allait être compliqué pour parler avec mes coéquipiers, pour qu’on se comprenne bien et tout, et en fait non, c’était plutôt tranquille pour ça. Ce qui m’a le plus impressionné, en revanche, c’est de voir tous les supporters aux abords du stade quand on est arrivés, ça, ça m’a beaucoup surpris.
À aucun moment, tu t’es dit : « Putain, ça y est, je suis en Ligue 1 » ?
Si, quand j’ai vu la pelouse pour la première fois (rires). Un vrai billard. Là, ok, j’ai réalisé qu’on avait changé de catégorie, rien à voir avec certains champs de patates que j’ai pu connaître dans ma carrière. Mais à part ça, rien de particulier, non.
J’ai foiré deux relances du gauche, mais en observant en face, j’ai vu que David Luiz en avait foiré quatre de son côté.
Et le fait de côtoyer toutes ces stars ?
Bah non, pas plus que ça. J’ai toujours dit que ça restait des mecs comme nous, ce ne sont pas des dieux, hein. En plus, quand tu vois un mec à la télé, tu t’imagines toujours qu’il est grand, costaud, tu l’idéalises un peu, quoi. Mais je peux te dire que quand t’es en face de Thiago Silva qui fait 1m70, tu n’es pas du tout impressionné. Au moment de leur serrer la main, j’ai fait comme je fais tout le temps, quel que soit l’adversaire : je les ai tous regardés de travers (rires). Histoire de montrer qu’on n’est pas là pour rigoler.
Sur le terrain, comment ils se sont comportés avec vous ?
À la perfection ! Franchement, ils étaient super cools, personne ne nous a pris de haut, ils nous ont respectés en jouant leur jeu et en mettant le pied quand il fallait le mettre. À ce niveau, ça a été une bonne surprise, les gars se sont super bien comportés.
Et en matière de football, tu n’as pas été spécialement surpris par leurs qualités ?
La première question qu’on m’a posée hier, c’est « avez-vous senti un monde d’écart ? » Et clairement, je dirais que non. Alors certes, sûrement qu’ils n’ont pas fait le match de leur vie, peut-être qu’on les a un peu fait déjouer, mais il n’empêche que non, je n’ai pas l’impression que l’on ait été ridicules. En ce qui me concerne, j’ai foiré deux relances du gauche, et je me suis dit : « Putain, tu ne peux pas te le permettre » , mais en observant en face, j’ai vu que David Luiz en avait foiré quatre de son côté. Alors voilà, on fait tous des erreurs, et de là à dire qu’il y a un monde d’écart, je n’ai pas trouvé.
Il y a bien un joueur qui t’a plus impressionné que les autres, non ?
Impressionné, c’est un bien grand mot. Mais disons qu’il y en a un que j’ai particulièrement apprécié, c’est Thiago Silva. Le mec joue simple, il n’hésite jamais à dégager s’il faut dégager. Je trouve qu’il y a très peu de déchet dans son jeu, il m’a bien plu.
Sur l’action où je retiens Lucas par le col, j’ai l’impression qu’il est monté sur son scooter et qu’il me dit « Ciao »
Bon, tu n’auras pas attendu longtemps avant de prendre ton premier carton ?
(rires) Eh non, malheureusement. En même temps, il va beaucoup trop vite, lui (Lucas, ndlr). Sur l’action où je le retiens par le col, j’ai l’impression qu’il est monté sur son scooter et qu’il m’a dit « ciao » . Et puis il fallait bien que je lui montre comment on joue en CFA (rires).
Il y a eu une image marquante, c’est lorsque vous vous êtes tous regroupés juste avant le coup d’envoi de la seconde période. Pourquoi avoir fait ça à ce moment-là ?
Pour montrer qu’on n’avait pas l’intention d’abandonner. On voulait montrer qu’on était encore concentrés et solidaires. Peu importe que l’on avait deux buts de retard, on comptait bien jouer le coup à fond. Voilà ce que l’on voulait faire passer comme message.
Rétrospectivement, tu es quand même content de cette prestation ?
Oui et non. Certes, on est contents d’avoir tenu le coup au maximum contre le PSG sans prendre le bouillon. Après, on n’est jamais content de perdre, quel que soit l’adversaire. Une défaite, ça reste une défaite, contre le PSG ou n’importe qui, tu ne peux pas t’en contenter.
Est-ce que le fait d’avoir tenu le coup contre la meilleure équipe du championnat vous donne de l’espoir pour la suite du championnat ?
Ça ne veut pas dire grand-chose. Ok, là, on n’a pas pris une branlée et on a plutôt tenu le coup, mais ça ne veut pas pour autant dire qu’on va gagner tous nos matchs contre des équipes plus faibles qu’eux. Pour vraiment se faire une idée de notre niveau, il faudra attendre que l’on ait disputé une quinzaine de matchs. À ce moment-là, on pourra juger notre véritable valeur dans ce championnat.
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