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  • 25/11/1953
  • Le jour où...

Quand Guzstáv Sebes battait l’Angleterre à Wembley

Par Maxime Nadjarian
4 minutes
Quand Guzstáv Sebes battait l’Angleterre à Wembley

Le 25 novembre 1953, la Hongrie écrasait la toute puissante Angleterre (3-6), chez elle, à Wembley. Un « match du siècle » qui fera du « Onze d’or hongrois » la nouvelle meilleure équipe du monde. Avec Guzstáv Sebes aux commandes.

Dans chaque mine, il existe au moins une pépite. Un diamant brut, prêt à être taillé, pour que le monde entier se rende compte de sa valeur. Comme dans certaines équipes de football, par exemple. Dans celle des Sauvages Nomades, la pépite en question pointe le bout de son nez dans les années 1920. Elle s’appelle Guzstáv Sebes, est originaire de Hongrie et arrive à Puteaux, sur la rive gauche de la Seine, en 1924.

Guzstáv Sebes, des Sauvages nomades…

Alors qu’il bosse en tant qu’ouvrier à Budapest, sa ville de naissance, Guzstáv est déjà largement impliqué dans la cause des ouvriers. Pour preuve, il est un jour à l’origine d’une grève. Un acte qui lui vaut un licenciement expéditif et un aller simple pour l’Hexagone. Employé par Renault en tant que contremaître, le jeune homme a seulement 19 ans lorsqu’il intègre, du même coup, l’équipe d’ouvriers parisienne affiliée à l’ancienne FST (Fédération sportive du travail), renommée FSGT depuis (Fédération sportive et gymnique du travail).

Au sein de cette team, le jeune homme s’impose vite, très vite. Aussi bien par sa voix que par son influence sur le terrain. Posté à la pointe de l’attaque, Sebes devient vite un leader de l’équipe, et développe ses qualités de chef grâce à l’emploi qu’il occupe pour le constructeur automobile. Une aventure française qui, pour Sebes, ne durera que deux ans après être allé servir le Club olympique de Boulogne, ou CO Billancourt, autrefois fer de lance du sport patronal, l’année suivante. Pourquoi si peu de temps ? La raison est simple. Au fond de lui-même, l’ambition du communiste convaincu est illimitée. Ce dernier a en effet un objectif fixé en tête, et pas des moindres. Lequel ? L’équipe nationale de Hongrie. Rien que ça.

… à une médaille d’or olympique

Mais pour arriver à l’atteindre, Guzstáv Sebes a encore du chemin à parcourir en ce qui concerne le sport roi. Un besoin d’apprendre le football en profondeur. Et pour cela, quoi de mieux que de fouler directement le gazon, crampons aux pieds ? Alors, dès son retour au pays, en 1927, il joue pour le MTK Hungária FC, club de sa ville de naissance. Il y passera treize ans de sa vie, soit la grande majorité de sa carrière de footballeur. Une fois celle-ci terminée, le Budapestois décide de se consacrer à ce pourquoi il a toujours été fait, ce pourquoi il est enfin prêt : le coaching. Pour se chauffer, Guzstáv a envie de voir du pays, le plus vite possible, et commence par entraîner divers clubs de Hongrie, quatre plus précisément, de 1940 à 1946. Trois ans plus tard, c’est le régime communiste hongrois de Mátyás Rákosi qui le nomme à la tête des Magyars Magiques, en 1949.

Débute alors un règne sans partage de quatre ans pour celui qui sera surnommé « l’inventeur du football moderne » après sa victoire mythique sur l’Angleterre à Wembley (3-6) le 25 novembre 1953. Un « match du siècle » avec un score de tennis grâce à la part belle laissée à l’offensive par le coach et son fameux 4-2-4, ancêtre du football total des Pays-Bas des seventies. Un événement historique donc, puisqu’au moment du coup d’envoi, les Three Lions sont invaincus chez eux depuis le début de leur histoire face à une équipe du continent. La meilleure équipe du monde, en somme. Ce qu’ils aiment à dire en tout cas. À l’évidence, les 105 000 spectateurs présents à Wembley s’attendent à une victoire anglaise simple comme bonjour, mais repartiront de l’enceinte en ayant vu leurs protégés prendre une leçon. Aussi bien tactiquement que techniquement. De fait, Guzstáv Sebes vit une période magnifique de sa vie, la plus belle sans doute. Un bonheur parfait puisqu’il a sous ses ordres des footballeurs exceptionnels et qui resteront, eux aussi, dans l’histoire du ballon rond, tels que Ferenc Puskás, Sándor Kocsis ou Nandor Hidegkuti. Des footeux qui se feront même appeler le « Onze d’or hongrois » , du fait de leur invincibilité de trente-deux matchs à la suite – encore un record aujourd’hui – et qui iront jusqu’à disputer une finale de Coupe du monde en 1954 avec leur maestro sur le banc. Juste après avoir été médaillés d’or lors de l’édition 1952 des Jeux olympiques à Helsinki.

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Par Maxime Nadjarian

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