Comment ça va Pascal, vous êtes où là ?
Ça va très bien. Je n’ai pas encore trouvé de club. Je discute avec des clubs en ce moment. Là, je suis au Maroc. On discute. Je suis libre, sans contrat.
C’est quoi cette histoire de problème cardiaque à Lausanne ?
Ouais, c’était pas sérieux, mais c’est du passé.
Vous pouvez nous en dire un peu plus ?
C’était juste après le dernier match à Bâle. J’avais senti une douleur à la poitrine et ils m’ont amené à l’hôpital. Ils m’ont fait une intervention et tout allait bien. J’ai fait ma rééducation à Bordeaux et voilà. Le problème, c’est qu’il y a un journaliste en Suisse qui a écrit que j’avais fait un arrêt cardiaque, alors que ce n’était pas ça du tout. Et une fois que c’est écrit, avec Internet, on ne peut plus rien faire, c’est écrit. Du coup, aujourd’hui, quand je discute avec les clubs, que je suis prêt à signer, ils me font faire des tests, où tout va bien, mais ils se disent toujours « Est-ce que ça ne peut pas revenir ? » Et ça complique un peu les choses.
Vous vous êtes rabiboché avec ce journaliste ?
Il demande toujours à mon agent de revenir me parler. Mais je n’ai rien à faire avec lui, moi. Si t’écris un truc comme ça, tu demandes à la personne, pour savoir, pour mieux se situer. Ça a causé du tort à ma famille. Ils voulaient tous se déplacer en Suisse pour savoir ce qu’il se passait avec mon cœur. C’était n’importe quoi, ils ont eu peur. Tout le monde pleurait à la maison, même les enfants. Mais bon, c’est le passé. C’est ce que je me dis. J’ai 33 ans. J’ai encore 2-3 ans de football dans les jambes. Plus, ce sera difficile. Il y a plein de jeunes qui poussent, je cours plus comme avant. Après, je peux me mettre en 10, tranquille, ou redescendre d’un cran. T’es juste là pour éclaircir le jeu. Quand t’as l’expérience, tu peux courir un peu moins, ou mieux.
Donc tout va bien aujourd’hui ?
Tout va bien. J’ai un gros cœur. Toujours. (rires). Mais avec cette histoire de cœur, je n’ai plus le droit de boire. Enfin, si. Un verre de vin au repas. Mais ce n’est pas dur ça. La santé d’abord. Mais si on m’avait dit pas de sexe, là, ça aurait été un gros problème. L’alcool, c’est rien, même si j’aimais bien le champagne.
Vous suivez toujours les clubs français ou c’est loin pour vous, ça ?
Si si. J’ai regardé le match de Saint-Étienne en Coupe d’Europe à la télé. Et ouais, au Maroc, on retransmet les matchs de Saint-Étienne, hein !
Et vous allez rester au Maroc, au fait ?
Il fait tout le temps beau ici, un temps magnifique. Moi, ça pourrait me plaire de jouer ici. Il faut juste un temps d’adaptation et puis voilà.
Vous en pensez quoi de cette équipe de Saint-Étienne ?
Ils ont toujours eu des bons joueurs, voire des grands joueurs. Il y a toujours eu une bonne équipe là-bas. Après, je ne connais pas tant que ça les joueurs actuels parce que je n’ai joué qu’avec 2 joueurs de l’effectif actuel : Loïc Perrin et Ruffier, le gardien. J’avais joué avec lui à Monaco.
Quand j’entends le mot Parc des Princes, je pense au titre de 1999 avec Bordeaux, c’est automatique
C’est devenu une équipe très solide de L1 ces dernières années. Cela vous étonne ?
Non, pas du tout. Ils sont toujours dans les 10 premiers. Après, le problème, c’est que je ne pense pas qu’ils ambitionnent la première place ou la seconde place. Eux, ils veulent être dans les 5. Ils font du recrutement juste pour être dans les 5 premiers, pas pour être premiers. Après, ils n’ont pas autant d’argent qu’à Paris. Ça joue beaucoup.
Et ils ne vous ont pas appelé pour jouer la première place, Pascal ?
Non, non. C’est mon équipe, c’est mon club hein, mais je ne crois pas. Et je n’ai pas demandé à ce qu’ils me donnent une place. En décembre, j’ai failli signer là-bas. J’étais entre les deux clubs. Je m’entraînais avec Saint-Étienne, et Lausanne voulait me faire signer de suite. Cela a traîné un peu avec Saint-Étienne et il fallait que je trouve quelque chose. Donc j’ai dit oui à Lausanne. En fait, à Sainté, il y avait 5 joueurs que le club voulait vendre, mais ils sont finalement restés. Donc bon… Ça s’est mal goupillé. Je me suis dit que le temps de rester sans club, ce n’était pas bon. Donc j’ai signé à Lausanne.
Cet été, vous avez gardé la forme ?
Oui, toujours, toujours. Comme ça, au cas où y a un truc, je suis prêt. Même à Saint-Étienne, j’ai gardé la forme en m’entraînant avec les anciens joueurs de Saint-Étienne derrière le stade. C’était intense, avec des petits jeux, des petites passes, tout ça. C’est bien pour le cœur. (rires)
Quand je vous parle du Parc des Princes, vous pensez immédiatement à quoi ?
C’est là-bas où j’avais marqué le but du titre avec Bordeaux. Donc quand j’entends le mot Parc des Princes, je pense à ça, c’est automatique.
C’est au Parc que Pascal Feindouno est devenu Pascal Feindouno ?
Peut-être. Ce sont surtout les gens autour du terrain qui disent des choses comme ça. Moi, j’écoute, j’entends, mais bon…
On peut dire que ça a lancé votre carrière ou pas ?
Champion de France à 17 ans et demi, avec que des grands joueurs, ça m’a motivé tout de suite, de jouer encore plus. Donc oui, en quelque sorte, ça m’a lancé.
JPP aussi vous a lancé, à Bordeaux, à vous garder à la fin des entraînements…
C’était magnifique. Je venais d’arriver et quand j’ai vu Papin, j’étais surpris parce que c’était celui que je voyais à la télé en Afrique et là, il était en face de moi, en vrai. Après les entraînements, il me gardait pour que je lui fasse des centres. Et lui, il faisait reprises de volée, bicyclettes. Et sur 10, il réussissait 8 fois. On n’échangeait pas les rôles. Tout ça, c’est pas pour moi. C’étaient de très bons moments.
En parlant de l’époque bordelaise, vous avez des nouvelles de Jean-Claude Darcheville au fait ?
Il est rentré au pays, en Guyane. Je suis toujours en contact avec lui et sa famille. On est très proches. J’étais même invité à son mariage en Guyane.
Je suis meilleur sur une piste de danse que sur un terrain de foot ! On dirait pas comme ça, hein ?
C’est comment un mariage en Guyane ? Différent de la métropole ?
C’est différent quand même. Ce n’est pas qu’on ne mange pas pareil, mais c’est la fête, les danses folkloriques… C’est magnifique.
Apparemment, vous, le mariage, c’est ce qui vous a remis dans le droit chemin. C’est vrai, ça ?
C’est vrai. Le mariage, ça calme quand même un peu, même si on est fou. C’est normal. En plus, avec les enfants, c’est normal, ça te calme. Avant, quand j’étais célibataire… Mais ça a changé.
C’est bien les boîtes de nuit à Saint-Étienne ?
Quand on est célibataire, c’est pareil partout. Tant que tu peux y faire la fête, tu fais la fête, quoi. Tu te poses pas de questions. La fête, c’est partout. Ce n’est pas qu’à Saint-Étienne, tu peux prendre l’avion, ou tu peux rester sur place et crier. Ça peut faire l’affaire. Ça m’est arrivé parfois de prendre l’avion, d’aller faire la fête et ensuite de revenir à Saint-Étienne. Pas tout le temps hein, mais ça m’est arrivé. J’ai fait plein de villes, plein de pays. Mais je n’ai pas un endroit précis à conseiller. Je ne m’en rappelle plus (rires).
Mais on se souvient sans doute de vous dans ces boîtes…
Ah oui ! Je n’avais pas un pas de danse en particulier, mais je sais que j’étais un bon danseur. Je suis meilleur sur une piste de danse que sur un terrain de foot ! On dirait pas comme ça, hein ? J’étais très très fort ! Quand je fais mes dribbles déhanchés, mes dribbles chaloupés, ça c’est la danse. Contrôle orienté, tout ça, ça c’est la souplesse (rires).
Depuis, c’est fini la boîte de nuit ou pas ?
De temps en temps, quand même. C’est pas interdit, hein. Il ne faut pas tout abandonner d’un coup quand tu te maries. Je suis très heureux en ce moment. J’ai 4 enfants, mais il me reste encore du temps. Tant que je peux, allons-y ! Après, il faut que ma femme soit d’accord. Je sais pas jusqu’où je peux aller, mais tant que je pourrai, je ferai.
Votre pronostic pour le match PSG / Saint-Étienne ?
Arf, c’est difficile. Saint-Étienne, c’est mon équipe, et Paris, c’est une très très grosse équipe, avec beaucoup de stars, mais quand t’es sur le terrain, tout est remis à zéro. Mais c’est Paris quand même, avec Cavani par exemple. Peut-être match nul, un bon 0-0 comme la Ligue 1 sait le faire ou une victoire de Paris 1-0.
À Paris, il y a un joueur qui ressemblerait à Pascal Feindouno ?
Non. Pascal Feindouno, c’est Pascal Feindouno. Il y a sans doute des joueurs meilleurs qu’un Pascal Feindouno et d’autres moins bons. Mais le même que moi, il n’y a pas.
Et sur la piste de danse, au PSG, il y a des Pascal Feindouno ?
Ah, je n’en connais pas beaucoup de Paris. Enfin si, il y a bien Zoumana Camara, que j’ai connu à Saint-Étienne. Mais ce n’est pas vraiment un bon danseur. Il est tout raide, comme un défenseur, tout raide.