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Nantes reprend des couleurs
Ok, la Ligue 2 n’en est qu’à son quatrième acte, mais le FC Nantes a bien embrayé la chose. Surtout après une trêve estivale rythmée par les traditionnels grands chambardements qui ont amené, cette fois, Der Zakarian à reprendre du service sur les bords de l’Erdre.
Le temps d’une impression écran, tout bon supporter canari se met à rêver. Le FC Nantes est troisième, avec un doigt de pied en Ligue 1. L’image prête à sourire, puisque la cuvée présente n’en est qu’à son quatrième round. Sur les bords de l’Erdre, il se murmure pourtant que cette saison pourrait rimer avec ascension. L’ambition, elle, n’avait jamais vraiment quitté la cité des Ducs de Bretagne. Comme nous l’avait répété Adrien Trébel, « le FC Nantes est un club qui doit être en Ligue 1, il n’a rien à faire en Ligue 2. » Sauf qu’il y est ancré depuis plus de trois ans. Une éternité pour un fanion qui a squatté le haut niveau 44 printemps durant. Pour ne pas s’enraciner à cet échelon, la famille nantaise a définitivement tiré un trait sur le toque ligérien. Le retour au bercail de Michel Der Zakarian ou encore l’arrivée du badboy lensois Cichero vont dans ce sens.
L’incisif Der Zakarian
Pourtant, lors du dernier exercice, le FCN s’était dégoté un coach tout en délicatesse. Avec Landry Chauvin sur son banc, la Beaujoire retrouvait un semblant de jeu à la nantaise où dédoublements et fines touches de balle étaient de retour. Sauf que cette belle dynamique à domicile n’a jamais réussi à s’exporter loin de la Jonelière. Avec un parcours plus que chaotique hors de ses bases – et une piteuse dernière place à l’extérieur avec 12 déculottées –, les Canaris terminent neuvièmes. Alors, à l’intersaison, les grandes manœuvres sont de retour. Byebye Landry,welcome backMichel. Der Zak, pour les intimes, a pour lui de bien connaître la maison : il y a joué de 1980 à 1988, puis y a entraîné le temps d’une remontée en 2008. Trois feuilles de Ligue 1 plus tard, ce coquin de Waldemar Kita le vire. Pour le succès que tout un chacun connaît… De son côté, le natif d’Erevan s’éclate en Auvergne : de 2009 à 2012, il frôle l’ascension avec Clermont Foot à deux reprises.
Michel n’est pas rancunier. Chauvin filant à Francis-Le Blé, il reprend du service à la Beaujoire. Le Franco-Polonais a beau rassurer son monde en précisant que « c’était lui qui était demandeur » , il n’en reste pas moins que Der Zakarian est le huitième coach des Jaune et Vert en l’espace de cinq ans. Avec son contrat de deux ans, l’objectif est clair : faire remonter le FCNA en Ligue 1. Et fissa. La présaison durant, la différence entre les deux tacticiens se fait sentir. « C’est sûr qu’il n’hésite pas à nous dire quand quelque chose ne va pas. Au niveau du jeu, c’est surtout sur le plan défensif qu’il apporte sa touche » , avançait d’ailleurs Adrien Trébel. Du caractère bien trempé, Michel en a à revendre. Au soir d’une piètre sortie de route au premier tour de la coupe de la Ligue face à Angers (2-1), il se la joue incisif dans les colonnes de Presse Océan : « Si tu es tout le temps en dilettante, tu ne peux pas y arriver… Il faut leur rentrer dans la gueule, aux joueurs. »
Le diesel nantais
La poésie a, semble-t-il, fait vibrer les tympans des comparses du capitaine Olivier Veigneau. Après une mise en bouche et deux scores nuls (1-1 face à Istres, puis 0-0 à Nîmes), ils se décident à enclencher la seconde. Dans le rôle de la victime parfaite, ce sont les Mayennais de Laval qui s’avancent à La Beaujoire. 90 minutes sur le pré et un 3-1 dans l’escarcelle plus tard, les Canaris décollent enfin au classement. Le gros test, que Der Zakarian décrit lui-même comme un « dépucelage » , arrive lors du quatrième round de l’exercice et un déplacement, le péché mignon des Canaris. Tout en maîtrise, son onze s’impose 2-0 à Tours avec un doublé de sa pointe Djordjevic dont les dernières réalisations remontaient au 5 mars dernier… Pas de quoi fanfaronner toutefois puisque les gros morceaux que sont Monaco, Auxerre, Caen et Dijon n’ont pas encore croisé leur route. Mais les promesses entrevues laissent libre cours aux rêves les plus insensés des supporters de la Beaujoire : revoir leurs protégés dans la classe des grands.
Par Robin Delorme