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Loïc Nego : « On va titiller les Girondins »
Formé à Nantes, champion d'Europe U19 en 2010 en compagnie de Griezmann, Lacazette et Bakambu, passé par l'AS Roma sans y jouer, Loïc Nego a 26 ans et s'apprête à disputer son dixième match de Coupe d'Europe. Ce sera jeudi, face à Bordeaux, sous les couleurs des Hongrois du Videoton FC. Et cela le ravit.
La vie est douce à Székesfehérvár, la ville où réside le Videoton FC ?Sûrement, mais je vis à Budapest, qui n’est située qu’à cinquante kilomètres, avec ma femme et mes enfants, parce que mon fils est scolarisé à l’école française. Budapest est une très belle ville. Les gens ne connaissent sûrement pas tous les lieux, même s’ils connaissent de nom, mais c’est vraiment un endroit extraordinaire. Et puis à une heure de route, il y a le lac Balaton. Franchement, c’est pas mal, il y a beaucoup de choses à visiter.
La personne qui a rédigé ta fiche Wikipedia a écrit qu’en signant en Hongrie, après ton passage raté à la Roma, tu avais misé « pour la première fois de [ta] carrière sur le jeu et non sur l’argent » . Tu es d’accord avec ça ?
C’est clair que je ne suis pas venu en Hongrie pour prendre de l’argent. Mais ici, j’ai repris goût au football en jouant régulièrement. Après, je gagne bien ma vie. Ma femme et mes deux enfants ne manquent de rien, même si ce n’est pas la Russie ou la Chine.
Avant de venir en Hongrie, l’argent prenait une place plus importante dans tes choix de carrière ?J’étais jeune, je n’avais pas la même réflexion qu’aujourd’hui. Ni le même entourage.
Après ton début de carrière encourageant à Nantes, pourquoi avoir choisi de rejoindre la Roma ?Je n’avais pas assez réfléchi. Je me suis mis des bâtons dans les roues, en ne pensant pas aux conséquences en cas d’échec. Mais bon, j’ai appris de cette expérience. Aujourd’hui, je vais mieux et j’en suis content.
Maintenant que tu as enfin trouvé la stabilité au Videoton, ton but est de t’installer en Hongrie, ou de retenter le coup dans un championnat plus prestigieux ?Je suis concentré sur le match contre Bordeaux, mais voilà, on est en plein mercato. J’ai un manager qui s’occupe de moi, j’ai des pistes, mais je ne vais pas m’exprimer là-dessus. L’important, c’est que je sois performant durant 95 minutes, à chaque fois que l’on fait appel à moi. Mais pour vous répondre clairement, je ne compte pas passer ma vie en Hongrie.
Tu pourrais donc quitter le Videoton dès cet été ?Il ne me reste qu’un an de contrat, le club fait tout pour me prolonger. On verra. Je n’ai pas envie de me précipiter, comme j’ai pu le faire par le passé. Ce n’est pas parce que c’est une période un peu délicate que je vais commencer à faire n’importe quoi. Je me donne à fond, je reste sérieux, professionnel, et je ne pense qu’au match contre Bordeaux. Mon avenir ne me perturbe pas.
Il y a un championnat dans lequel tu rêves d’évoluer ?J’ai des contacts avec des clubs de Ligue 1, et je serais ravi de revenir en France, c’est un de mes objectifs. J’ai quitté ce championnat alors que j’étais en pleine ascension, j’ai une histoire à terminer.
Les clubs avec lesquels tu es en contact sont plutôt des clubs de haut de tableau ?Ça, c’est confidentiel.
Tu comptes sur ce match contre Bordeaux pour te montrer ?J’essaie de donner le meilleur de moi-même à tous les matchs. Mais ce match contre Bordeaux sera une très, très belle exposition. Pour nous, c’est une superbe affiche, plus que pour les Girondins. On aura tous la grinta, on jouera notre chance à fond.
Comment tu as réagi lorsque tu as découvert que vous alliez affronter les Girondins ?Je savais qu’il y avait une chance qu’on tombe contre Marseille ou Bordeaux, et je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que ça allait arriver. Et ça me fait super plaisir, j’ai plein d’amis qui vont faire le déplacement, la famille aussi.
Tu suis toujours le championnat de France ?J’ai beIN Sports à la maison, je ne rate pas un match de Ligue 1. Si on joue le week-end, j’enregistre les matchs.
En Hongrie, que sait-on de cette équipe des Girondins ?C’est un club historique, les gens connaissent. Celui qui ne connaît pas Bordeaux, soit il vient de naître, soit il n’a rien à faire dans le football. On sait que ça va être un gros match, qu’il va falloir être à plus de 200% pour passer.
À combien estimes-tu les chances de Videoton de passer ?Je ne peux pas vous dire, mais ce qui est certain, c’est qu’on va les titiller. Ils ne s’en sortiront pas facilement.
Tu crains qui, à Bordeaux ?Je connais personnellement Thomas Touré, c’est tout. Et globalement, je ne crains personne. Et mes coéquipiers non plus. On a des joueurs d’expérience, comme Ianique Stopira, notre latéral gauche qui a joué la CAN avec le Cap-Vert, ou Roland Juhász, qui a participé à l’Euro en France, qui savent gérer ces gros matchs.
Dans ton couloir, tu auras probablement François Kamano en face de toi. Alors, même pas peur ?C’est un très bon joueur, mais je ne suis pas mauvais non plus. Ça va être un bon match.
Quel a été le discours de Marko Nikolić, ton entraîneur ? Il a insisté sur quels points, pour faire déjouer Bordeaux ?On a commencé à travailler tactiquement, sur ce qu’on va mettre en place pour ce match, mais tranquillement, on n’a pas peur. On abordera ce match comme tous les autres, en essayant de ramener un bon résultat de là-bas. Mais on sait que ça ne va pas être facile.
Habituellement, quel est le style de jeu du Videoton ?Vous verrez ça jeudi. On est une équipe joueuse, qui aime se créer des occasions. Vous comprendrez que je ne peux pas vous en dire plus.
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