- Premier League
- Liverpool/Manchester Utd (1-1)
Liverpool n’a pas tenu
Liverpool, qui gagne souvent à Anfield contre Manchester, pensait avoir fait le plus dur en profitant d’une grosse erreur de Giggs sur coup franc. Mais Ferguson avait prévu de faire mal en fin de match. Et comme d’habitude, son plan a marché.
Liverpool-Manchester United : 1-1 Buts : Gerrard pour Liverpool. Chicharito pour Manchester.
Pour présenter le match, Ferguson avait parlé de l’opposition la plus intense de la planète, devant Barça-Real. Un farceur, ce Sir Alex. Parce que même lui ne semblait pas vraiment y croire. Au coup d’envoi, il pensait plus au match de Ligue des Champions du milieu de semaine prochaine. Pour garnir son 4-4-2, il s’est passé de Nani, Rooney, Anderson, Chicharito, Carrick et Valencia, se payant le luxe de mettre Phil Jones, son jeune central, au milieu de terrain. Du côté de Liverpool, c’est le grand retour de Steven Gerrard. Pas fou, Dalglish le titularise, mais lui donne une position d’électron libre, deuxième attaquant derrière Suarez, ne se coupant pas de sa paire Lucas – Adam dans l’entrejeu. En gros, Ferguson lance une équipe bâtie pour presser partout avec Welbeck devant, et avec l’idée de faire rentrer ses lames les plus aiguisées en fin de match. En attendant, il faut se fader la première mi-temps. Et ce n’est pas un cadeau. La faiblesse technique est telle qu’il n’y a quasiment pas d’occasions, si ce n’est sur coup de pieds arrêtés, même si José Enrique a laissé sa vigilance au vestiaire pour pimenter la chose.
En seconde, on se dit que le seul joueur à même de faire lever les poils, c’est encore une fois Luis Suarez. Après tout, c’est lui qui provoque une main d’Evans dans la surface non sifflée et le carton jaune de Ferdinand qui le colle de près. Il fait même péter les plombs d’Evra qui essaie de le coincer dans les cages sur un corner. Mais aux deux-tiers de la partie, c’est Charlie Adam qui fait sensation, d’une percée plein axe caractérisée par deux double-contacts. Rio clôt le carnaval d’un petit coup. Il pense être tiré d’affaire mais sur le coup franc qui suit, Gerrard transforme pile à l’endroit où Ryan Giggs décide de se désolidariser du reste du mur. 1-0.
Les rentrées de Rooney, Nani et Chicharito ne semblent pas vraiment changer la donne. Mais c’est sous-estimer le Mexicain, dont la ressemblance avec Megaman est troublante. Sur un corner à dix minutes de la fin, Welbeck dévie au premier poteau pour Javier Hernandez qui exécute aux six mètres de la tête. Les Reds tentent de reprendre l’avantage sous la pression du Kop au courage, par Kuyt notamment, mais De Gea est vigilant. Il récidive même sur une frappe spontanée d’Henderson à 25 mètres cinq minutes plus tard. Et quand Suarez semble avoir une longueur d’avance sur le portier espagnol en toute fin de partie, c’est Wayne Rooney qui vient gagner son duel à la tête. Ferguson n’avait peut-être pas complètement raison : ce crunch n’est pas forcément plus important qu’un Real-Barça. Mais l’essentiel, c’est que ses joueurs l’ont cru.
Mario Durante