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Lille, le nouveau prophète
On l'attendait, c'est chose faite : Lille est champion de France. On l'attendait aussi, on attendra encore : le dernier relégué n'a pas encore dévoilé son identité. On l'attend toujours, le troisième larron qui accompagnera le LOSC et l'OM en C1 n'est pas encore connu. Championnat de déglingués.
Lille comme une évidence
Le sacre du jeu. On a beau l’avoir dit et redit, Lille s’est incrusté à la table des grands en devenant champion de France par le beau jeu. Un fait rare qui méritait un endroit idéal pour être dignement fêté. Ca sera donc le théâtre du Parc des Princes. Auteur d’un match nul intense sur la scène parisienne (2-2), Lille s’empare de l’Hexagoal une semaine après s’être fait offrir la Coupe de France. Dans le football, on appelle ça un doublé. Lille a gagné son premier titre de champion de France depuis 57 ans, soit la plus longue attente d’un club entre deux titres, ça force doublement le respect. Les ouailles de Rudi Garcia n’ont pas voulu attendre la dernière journée pour se payer une sacrée soirée. C’était au Parc et nulle part ailleurs. Surtout que le menu n’a pas changé d’un iota par rapport à la carte annuelle : du Landreau en apéro. De l’Obraniak en entrée. Du Sow en plat de résistance et surtout, aucun Hazard. Dans cette folie du samedi soir, on en oublierait presque le 22ème but de Moussa Sow qui file vers le titre de Pichici le moins plus rentable de l’histoire.
Lyon ne veut pas de la C1, Paris non plus…
A croire qu’une qualification en Ligue des Champions ne fait plus bander. Que ce soit Lyon ou Paris, les deux équipes font tout pour faire durer le suspense jusqu’au bout. Quand Paris flanche le mercredi à Bordeaux, c’est Lyon qui l’imite le samedi en se montrant incapable de tordre Caen à la maison (0-0). Dans une ambiance délétère où Claude Puel s’est fait refaire cinq fois son costard par la plèbe, les Rhodaniens n’ont jamais paru en mesure de désosser le promu caennais. Les Parisiens, eux, ont partagé les points avec le champion lillois (2-2). Pour le dernier acte, Lyon se rendra à Monaco qui jouera sa survie dans l’élite, Paris ira défier Saint-Etienne sans Nenê, Chantôme, Hoarau, Jallet et Tiéné, tous suspendus. Deux déplacements a priori difficile mais avec ces deux équipes, tout est possible, tout est réalisable, c’est le jeu de la vie.
Sochaux valide son billet pour l’Europe
Le jeu n’aura pas souri qu’aux Lillois. En moins de dix mois, Francis Gillot a transformé son équipe en véritable machine à spectacle. Moribonds depuis trois ans, les Sochaliens sont devenus la caution « divertissement » du championnat. Comme d’habitude Marvin Martin a délivré des caviars. As usual Ideye a claqué des pions. Et, pour une première fois depuis plus de quatre ans, Sochaux retrouvera l’Europe l’année prochaine. Et oui, les Lionceaux ont assuré la sixième place en pratiquant le plus beau jeu du pays avec les Lillois. Saint-Etienne n’a rien pu faire face aux débordements de Boudebouz, la vista de Martin et le sang-froid du duo Maïga-Ideye. Une victoire méritée (2-1) qui clôture un parcours à la maison presque sans faute (40 points en 19 matches, seul Lille a fait mieux). Ou comment une bande de footeux a réussi a rendre sexy une ville où la seule attraction locale prenait la forme d’une gastronomie rapide du nom de Quick. Autre bonne nouvelle, Francis Gillot reste une saison de plus pour entourer sa colonie de vacances.
La relégation, le bordel jusqu’au bout
Du jamais-vu. Ils sont encore six à pouvoir descendre : Monaco, Nancy, Brest, Valenciennes, Caen et Nice (on pourrait même y inclure Auxerre si on était vicieux). Le pire ? Ils ont tous entre 44 et 46 points. Jamais le championnat « d’en bas » n’avait semblé si difficile. Surtout que samedi soir, ils sont quatre à avoir gagné (Monaco, Nancy, Brest et Nice) pendant que Valenciennes et Caen ramenaient un point du Véldorome et de Gerland. Championnat de ouf. Vraiment.
A la fin des rencontres, chaque staff a sorti sa calculette pour faire ses comptes d’apothicaire. Rien n’y fait. Il faudra être solide le 29 mai. Surtout que le destin a programmé un délicieux Valenciennes-Nice qui sent le souffre. Mieux, Monaco, pourtant premier relébagle, peut se sauver en remportant son dernier match à la maison (contre Lyon) sans se carrer du résultat des autres. D’autant qu’une victoire monégasque, en fonction des autres matches, peut envoyer son voisin Niçois (pourtant 14ème) en Ligue 2. C’est la magie d’un championnat ou seulement trois points séparent le 18ème du dixième. Les Niçois, pourtant auteur d’un très bon match contre Lorient à la maison (victoire 2-0), sont les seuls à se déplacer dimanche prochain. Caen, Nancy, Monaco, Brest et Valenciennes joueront tous leur survie à domicile. Ca promet un multiplex de malade mental avec des larmes, des retournements de situation, des destins tragiques et du verbatim au coup de sifflet final. Pas besoin d’avoir un mec qui plante 40 buts en une saison pour rêver…
Par Mathieu Faure
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