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ACTU MERCATO

Ligue 1 : À chacun son mercato

Par Régis Delanoë
7 minutes
Ligue 1 : À chacun son mercato

2 septembre, fin du marché des transferts. L'heure est aux bilans, avec une Ligue 1 globalement assez frileuse, crise oblige. Dans le détail, qui a fait quoi ? Quelles ont été les stratégies privilégiées par les 20 pensionnaires de l'élite française ? Petit tour d'horizon.

Les équipes « qu’est-ce qu’on fait ? On se risque sur le bizarre ? »

Rennes, Toulouse, Évian TG, Montpellier

Parce que le tout venant a été piraté. Amorcée cet hiver, l’internationalisation de l’effectif du Stade rennais s’est poursuivie cet été. Au dernier décompte, il y a désormais 15 pays représentés dans le vestiaire breton. La famille Pinault, actionnaire du club, n’étant pas du genre à faire de gros chèques, il a fallu tenter des « coups » : le défenseur mozambicain Mexer, le buteur autrichien Hosiner, le Brésilien de Suisse Pedro Henrique, l’espoir macédonien Zajkov… Dans le même esprit, Toulouse se la joue auberge espagnole avec deux tiers de l’effectif de nationalité étrangère. Tendance confirmée avec les recrutements récents du Roumain Grigore, du Brésilien Matheus, du Serbe Pešić et du Malien Doumbia. À ranger aussi dans cette catégorie, on retrouve Évian TG, un habitué de l’exotisme, qui n’hésite pas à tenter de gros paris en provenance d’Europe de l’Est ou de Scandinavie. La filière Europe du Nord a encore été privilégiée (Nielsen, Juelsgaard), avec une touche des Balkans (Ninković, ex-Étoile rouge), un soupçon de hype (Tejeda le Costaricien) et la relance Kelvin, dernier arrivé en provenance de Porto. Enfin, toujours dans cette catégorie, on peut inclure Montpellier qui, en plus de deux valeurs montantes de L1 (Bérigaud et Lasne), s’est risqué à un recrutement de Sud-Américains, bien que ça ne lui réussisse pas trop ces derniers temps (pour toi, Herrera) : le Suisso-Argentin Dylan Gissi, le Péruvien Jean Deza et bien sûr la star paraguayenne Lucas Barrios, qui tente de relancer une carrière qui part bien en quenouille depuis quelques saisons.

Les équipes « je vais prendre un peu de tout, vous me faites un sac ? »

Caen, Guingamp, Lorient, Metz

Dans cette catégorie, on retrouve les clubs qui ont choisi de ne pas choisir, préférant panacher leur recrutement, histoire d’éviter le plantage complet. Objectif ? La recherche d’équilibre dans l’effectif, entre jeunes talents et joueurs expérimentés. Il en est ainsi de Caen, qui espère se maintenir en ayant gardé l’ossature du groupe monté de L2 la saison passée, renforcé par un bouquet composé de vétérans pour servir de guides (Vercoutre, Féret), d’un espoir à la relance (Raspentino) et d’éléments de talent des étages en dessous (Imorou, Da Silva, Adéoti, Bazile). Formule un peu différente pour Guingamp qui, disputant la Coupe d’Europe, a décidé d’internationaliser un peu plus que d’ordinaire son effectif avec l’arrivée en masse de Danois (Schwartz, Jacobsen, Lössl). Et avec ceci ? Du porteur d’eau qui maîtrise le foot français (Baca, Angoua, Cardy) et trois arrivées provisoires : Pied, Yatabaré (Sambou remplace Mustapha) et Sylvain Marveaux. L’amour est dans le prêt. Pas très loin de là, au sud de la Bretagne, le FC Lorient fait sa révolution en douceur, avec la même recette qu’à l’époque de l’ancien chef cuistot Christian Gourcuff : beaucoup de bons plans en provenance de L2 (Mesloub, Le Goff, Jeannot, Bellugou), un élément d’expérience pour donner du liant (Mostefa) et une petite folie à la finition (Jordan Ayew). Il manque juste un peu de paris étrangers, comme à l’époque Joel Campbell. Enfin Metz, pour son retour en élite, a décidé de surprendre son monde en faisant venir de drôles de loustics : Serguei Krivets le Biélorusse, Juan Falcon le Vénézuélien et les Argentins Federico Andrada et Jose Luis Palomino. Pour équilibrer la chose, quelques éléments connaissant bien la L1 ont aussi débarqué : Modibo Maïga et Guirane N’Daw, de retour en France, ainsi que Cheick Doukouré, passé par Lorient la saison dernière.

Les équipes « j’ai passé mon été à jouer à Football Manager »

Marseille, Saint-Étienne, Monaco

Paraît-il que ce serait l’un des plus beaux coups de ce mercato : hier, l’OM a officialisé l’arrivée du grand espoir brésilien Doria en provenance de Botafogo. Le défenseur a été l’une des révélations du dernier tournoi de Toulon. Il est très attendu. Trop ? Gare tout de même à ne pas s’enflammer. Souvenez-vous de l’arrivée de Christian Giménez… Reste que le mercato marseillais a de quoi plutôt séduire sur le papier, avec aussi les recrues Alessandrini, Barrada et Batshuayi, qui ont déjà montré depuis le début de saison qu’ils pouvaient apporter un vrai plus à l’équipe. Pour Ricky van Wolfswinkel en revanche, ce n’est pas encore ça. Mais le nouveau renfort hollandais de l’AS Saint-Étienne (une des trois seules recrues du club avec Monnet-Paquet et Théophile-Catherine – on aime les noms à rallonge chez les Verts) est précédé d’une excellente réputation, sur la pelouse autant qu’en virtuel. Et puis sinon, il faut bien évoquer le cas de Monaco, difficile à entrer dans une case car dépouillé par Jorge Mendes. Les arrivées à l’ASM cet été se nomment Stekelenburg (valeur sure du jeu FM), l’espoir rennais Tiemoué Bakayoko, acheté une blinde, et les Portugais Wallace et Bernardo Silva. Pour le coup, l’ASM est plus en mode « j’ai tellement passé mon temps à jouer à Football Manager que j’en ai oublié de recruter pour de vrai » .

Les équipes « Kiabi, la mode à petits prix »

Bastia, Bordeaux, Reims, Nice

Là, on est dans la catégorie des équipes qui ont cherché à recruter malin sans avoir à sortir le chéquier. C’est le cas de Bastia, qui a recruté massivement des joueurs libres (Brandão, Peybernes, Pino, Maboulou, Ayité) ou sous forme de prêt (Gillet, Areola, Ba, Tallo, Tembe, Ongenda). Le début de saison semble montrer que ça peut fonctionner. Même premier bilan, en encore plus enthousiasmant, pour Bordeaux, qui n’a pas déboursé des fortunes pour s’attacher les services de Khazri, Contento, Pallois et Ilori. Un recrutement ciblé et peu coûteux qui passe déjà pour une réussite. Concernant Reims en revanche, il y a matière à plus s’inquiéter. Pas un rond n’a été dépensé en indemnités de transferts et ça se ressent pour l’instant. Malgré les arrivées de Moukandjo ou Bourrillon, l’équipe champenoise inquiète en ce début de saison. À voir si les derniers arrivés, Mavinga et N’Gog, peuvent apporter un plus. Enfin dans la catégorie des équipes peu dépensières, citons aussi le cas de Nice, avec moins de 2 millions dépensés pour Hult (Elfsborg) et Pléa (Lyon). Les autres recrues (Diawara, Pouplin, Vercauteren, Carlos Eduardo) sont arrivées libres ou en prêt. Puel paraît pour l’instant avoir du mal à faire mieux que la fin de la saison dernière, terminée au bord de la relégation…

Les équipes « nos recruteurs avaient des jours de RTT à récupérer »

PSG, Lille, Lyon

Trois des équipes du haut de tableau ont décidé de jouer la stabilité. Un choix subi par les contraintes économiques pour Lyon, en pleine déprime et qui risque de vivre une saison pénible avec pour seules recrues Christophe Jallet et Lindsay Rose, plus Mohamed Yattara de retour de prêt. Pour Lille, deux petites satisfactions tout de même au cœur d’un été bien calme : avoir enfin récupéré le Sochalien Corchia et avoir réussi à conserver Origi une saison de plus. La troisième arrivée, le jeune Marcos Lopes en prêt, c’est du bonus. Enfin s’agissant du PSG, habitué ces dernières saisons à des recrutements spectaculaires, il n’y en a eu qu’un cette fois-ci : celui du Brésilien David Luiz, acheté une fortune pour remplacer son compatriote Alex. Avec Aurier arrivant pour pallier le départ de Jallet, ça fait un recrutement light pour une équipe rodée qui a tellement de marge sur la scène nationale qu’elle peut concentrer toutes ses forces sur son grand objectif européen.

Les équipes « je peux pas, j’ai piscine »

Nantes et Lens

Le FC Nantes et le RC Lens avaient tous les deux une bonne raison de ne pas recruter : ils ne pouvaient pas. Le premier est toujours puni suite à l’affaire Bangoura, tandis que le deuxième a vécu un été pourri à attendre désespérément la thune promise par ce cher Mammadov. Thune qui n’est jamais venue, il va falloir composer avec l’effectif déjà en place la saison dernière.

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