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Les ultras pailladins mettent en garde le PSG
C’est une première. Trois associations de supporters montpelliérains, Butte Paillade, Armata Ultras, Camarga Unitat, ont cosigné un courrier commun transmis au PSG réclamant le respect du règlement de la LFP concernant le matériel autorisé en tribune visiteur, a annoncé hier le site Allezpaillade.com.
Il faut dire que les Pailladins ont été échaudés par le déplacement à Paris la saison dernière, au cours duquel – comme nous avions pu le constater – ni tambours, ni mégaphone, ni même de grands drapeaux n’avaient pu pénétrer dans l’enceinte du Parc. « On avait même eu beaucoup de problèmes pour rentrer notre bâche avec le nom du groupe » , indique aujourd’hui Sylvain, leader de la Butte Paillade.
Depuis la saison dernière, le PSG impose des conditions draconiennes à tous les groupes de supporters visiteurs, interdisant tout ce qui pourrait mettre couleur et animation en tribune (mégaphone, tambour, drapeaux supérieurs à 1m50 et toute banderole). Du matériel pourtant autorisé dans les autres stades de l’Hexagone. Les supporters montpelliérains sont alors allés regarder de plus près le règlement de la LFP concernant les objets autorisés en parcage visiteur. Et il apparaît dans l’article 521, dressant la liste des objets interdits, que n’y figurent pas les tambours, mégaphone, ni même banderoles ou drapeaux tant que ceux-ci ne présentent pas un « caractère raciste ou xénophobe » ou « des fins politiques, idéologiques, philosophiques, injurieuses ou commerciales » .
Partant de ce constat, et sachant après une réunion entre la sécurité du MHSC et celle du PSG que leur matériel allait finir en consigne, les Pailladins ont décidé de « prendre les devants » , comme l’explique Sylvain. « On en a discuté entre nous : au départ, on a hésité à boycotter totalement ce match, d’autant que le tarif de 20 euros, bien supérieur à tous les autres parcages de France, est scandaleux. Et puis finalement, on a décidé de combattre ces interdictions. C’est dans la continuité de la manifestation ultra à Montpellier en octobre et du combat qu’on mène pour faire respecter nos droits. » Et pour s’assurer que ces droits soient bien respectés, les supporters montpelliérains ont annoncé dans la lettre transmise au PSG, publiée par le site Médiaterranée qu’ils sont prêts à s’attacher les services d’un huissier de justice « afin de faire constater ce qui, en cas de refus, nous semblerait alors comme la privation de l’une de nos libertés les plus fondamentales. »
Après des échanges de mails avec le club de la capitale, le directeur de la sécurité du MHSC a assuré aux supporters que le PSG avait donné son accord concernant les demandes transmises dans la lettre. Contacté dans la matinée, le MHSC a confirmé : « Le PSG nous a donné son accord sur les banderoles des groupes de supporters et les drapeaux qui ne dépassent pas 1m20 mais pas sur les tambours, ni sur les mégaphones. Comme ils interdisent à leurs propres supporters mégaphones et tambours, ils appliquent un principe de réciprocité pour les supporters visiteurs. » Cependant Sylvain reste prudent : « Pour le moment, on n’a pas de preuves de notre côté, on veut une confirmation écrite de cet accord, et puis de la part du PSG on ne serait pas étonné par un revirement de situation… En tout cas, on va transmettre cette lettre-type à tous les autres groupes de supporters afin qu’ils puissent faire de même à l’égard du PSG. »
Déjà en décembre dernier, lors du déplacement à Lille, certains ultras pailladins s’étaient vus refuser l’entrée en tribune avec leur T-shirt « Justice pour Casti » (supporter blessé à un œil par un tir de Flash Ball, ndlr). Tous avaient donc refusé de pénétrer dans le Grand Stade de Lille. « Malheureusement, confie Sylvain, ça risque d’être de plus en plus compliqué avec les conditions de sécurité drastiques des nouveaux stades. »
AC