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Les notes de la Ligue 1

Par Swann Borsellino
9 minutes
Les notes de la Ligue 1

Ça y est. Après dix mois de boulot, les 20 clubs de Ligue 1 ont le droit à des vacances plus ou moins méritées. Le moment ou jamais pour distribuer les bulletins de notes. Têtes de classe ou cancres à côté du radiateur, quel profil ont les élèves de la promo 2011/2012 ?

Félicitations :
Montpellier (9) : Quelle année ! Après une deuxième saison relativement décevante terminée à la 14e place, les joueurs de René Girard ne s’attendaient certainement pas à jouer le titre en début de saison. Auteurs d’un départ canon et d’un dernier trimestre très solide, les Héraultais ont tranquillement fait face à la rude concurrence en tête de classe. Champions costauds avec 82 points, les Héraultais espèrent bien négocier le mercato estival et mettent le cap sur la Ligue des champions. Attention toutefois aux coupes de cheveux peu catholiques qui pourraient faire tâche dans le supérieur.

Tableau d’honneur :
Lille (8) : Des étourderies qui coûtent le titre. Toujours aussi séduisants malgré les départs de Rami, Cabaye et Gervinho l’été dernier, les joueurs de Rudi Garcia ont été victimes d’accidents de parcours trop nombreux. Le genre de matchs nuls face à Trabzonspor, Moscou, Sochaux ou Auxerre qui coûtent une place en huitièmes de finale de la Ligue des champions et un nouveau trophée de champion de France. Déchu de leur titre la tête haute, les coéquipiers d’un Eden Hazard incroyable (20 buts et 15 passes décisives) ont été l’une des valeurs sûres de l’année. Il faudra persévérer et apprendre à travailler sans le Belge la saison prochaine.
Paris Saint-Germain (7,5) : L’élève doué, voire surdoué, qui ne s’est pas donné les moyens de majorer la promo. Grandissimes favoris du championnat depuis la reprise du club par les Qataris, les Parisiens ont échoué à trois petits points du titre. Après une saison blanche, l’heure est logiquement à la déception, mais les hommes de la capitale ont tout de même donné quelques motifs de satisfaction, notamment offensivement, où le trident Pastore-Ménez-Nenê a fonctionné. Déçus, les parents risquent de péter un plomb cet été et de sortir le chéquier pour que le fils prodigue arbore le plus beau cartable de la classe, l’année prochaine.

Encouragements :

Évian Thonon Gaillard (7) : Un petit retard à l’allumage, et une grosse deuxième partie de saison, passée en pilote automatique. Dix-septièmes au soir de la onzième journée suite à un nul sur la pelouse de Sochaux (1-1), les Haut-Savoyards n’ont cessé de grimper depuis, pour terminer à une honorable neuvième place. Un excellent résultat pour un promu qui a connu deux coachs cette saison, Bernard Casoni et Pablo Correa. Un Correa qui aura surpris son monde en délaissant son catenaccio nancéien pour un jeu plus plaisant. Des efforts à confirmer l’année prochaine.
Bordeaux (7) : Comme quoi, passer les vacances de Noël à prendre des cours particuliers, pendant que les autres zigotos s’amusent au ski, ça paye. Relégables après quatorze journées, les joueurs de Francis Gillot ont pris trente-huit points lors de la seconde partie de la saison, pour venir arracher la cinquième place qualificative pour l’Europa League. Les vacances s’annoncent studieuses.
Nancy (6) : Chaque année, ses camarades espèrent qu’il va se planter. Mais non. Pourtant, cette saison aurait bien pu être celle de la Ligue 2 pour l’équipe de Jean Fernandez. Relégables à la fin de l’année 2011, les Nancéiens ont redressé la barre au printemps pour ne pas sombrer. Résultat : neuf journées d’invincibilité, une onzième place finale, et Bakaye Traoré au Milan AC. Si ça, ce n’est pas costaud…

Pouvait mieux faire :
AS Saint-Étienne (5,5) : Ne pas se qualifier pour la C3 avec un Aubameyang à seize buts est un crève-cœur. Une saison « Mer Méditerranée » : sans vague ni remous.
Stade Rennais (5,5) : Sixième. La place du con. Avec « Zidane » Féret dans l’effectif, c’est évidemment une grosse déception. Et dire que Gourcuff fera peut-être l’Euro…
Toulouse (5,5) : La meuf sans mental qui sort des dernières épreuves en pleurant. Mais attention, pas celle qui dit qu’elle a raté alors qu’elle se tape 18, hein, celle qui a vraiment foiré. Cinq défaites lors des neuf dernières rencontres ont eu raison des ambitions européennes des joueurs d’Alain Casanova. C’est peut-être à cause de cette salle de classe pourrie qu’est le Stadium, aussi.
Valenciennes FC (5,5) : Un beau stade, un maintien relativement tranquille, du beau jeu et surtout, la première vraie rumeur de l’été : Renaud Cohade à l’OM. Merci.

Passage de justesse :
Olympique Lyonnais (5) : Le Gruyère d’Or de l’année 2011/2012. 51 buts encaissés dont 27 à Gerland, et ce, malgré la présence de celui que l’UNFP a cru bon de nommer meilleur gardien de Ligue 1. Les vieux os de Cris et les médiocres Bakary Koné et Dejan Lovren ont coûté cher à des Lyonnais capables de belles prestations offensives. C’est la première fois depuis la saison 1997/1998 que les Rhodaniens ne terminent pas sur le podium. JMA pourra se consoler avec ses meufs. Au moins, avec elles, il aura gagné deux C1.
AC Ajaccio (5) : Le gros coup de panache de l’année. Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Encore moins si l’ours est corse.

Passage d’extrême justesse :
Sochaux (4) : Vous l’aimiez vous, le mec qui faisait rien de l’année à part la dernière semaine du dernier trimestre pour choper un passage de justesse ? Lui, c’est Sochaux. Il faut dire que le mec n’a pas été trop aidé en début d’année. Excellents l’an passé sous la houlette de Francis Gillot, les pauvres Sochaliens se sont retrouvés avec Mécha Baždarević en prof principal. Un habitué des ZEP qui a fait de l’établissement doubiste une calamité, dernier au classement français. Appelé à la rescousse, Éric Hély a fait du bon boulot depuis son arrivée au soir de la 26e journée. Quelques victoires cruciales, comme la dernière, à Caen, pour sauver ce qui pouvait encore l’être. Avec les départs de cadres comme Bréchet, Martin, Boudebouz ou Perquis, l’année prochaine s’annonce difficile.
Lorient (4) : Chaque année, Lorient se fait plomber ses meilleurs éléments, mais parvient, on ne sait trop comment, à revenir aussi fort. Cette saison, et pour la première fois depuis un bout de temps, Christian Gourcuff n’a pas trouvé l’alchimie. Toujours aussi solides au Moustoir, les Bretons n’ont pris que neuf points à l’extérieur, parmi lesquels une seule victoire, sur la pelouse de… Paris, au soir de la première journée. Sauvés in extremis de la relégation, les Lorientais savent qu’ils ont été lourdement pénalisés par le départ de Jérémy Morel. On déconne ! L’avantage, c’est qu’après une année aussi difficile, personne ne partira.
OGC Nice (4) : Ce qui est bien, avec cette Ligue 1 super serrée, c’est qu’on peut être menacé jusqu’à la dernière journée, mais dire « ouais, j’ai fini 13e, tu vois » . C’est le cas des Niçois de René Marsiglia, qui, sans une fin de saison correcte (trois matchs sans défaite), aurait certainement été voir à l’étage du dessous si l’herbe était plus verte. Au final, emmenés par leurs deux sérial-buteurs, Renato Civelli et Fabian Monzon, les Azuréens signent pour un an de plus dans l’élite. Avec Claude Puel sur le banc, la saison s’annonce radieuse au stade du Ray.

Réorientation en BEP :
Olympique de Marseille (3) : Chaque année, c’est la même rengaine. Non, cette bonne note en EPS obtenue au stade de France face à l’Olympique Lyonnais ne sauve pas le bulletin. Cette année, l’OM, c’est l’élève qui, on ne sait pas pourquoi, revient en cours à la mi-octobre, comme si de rien n’était. « Ouais, j’étais au bled avec mes darons. » Bon, pourquoi pas. Après ce début d’année manqué, les Phocéens ont produit un gros effort en début de deuxième trimestre, avant de se relâcher par la suite. Et quel relâchement… 12 contrôles consécutifs sans avoir la moyenne et une indigne dixième place finale. Il va falloir sortir les cahiers de vacances. Fissa !
Dijon FCO (3) : Le fameux coup du redoublant qui bosse un trimestre, histoire de faire illusion. Arrivés pleins de bonnes intentions à la rentrée, les joueurs de Dijon terminent l’année comme ils l’ont commencé : en prenant cinq buts dans le buffet. Entre ces deux copies blanches, quelques fulgurances, face à Paris en Coupe de la Ligue ou face à l’OM en championnat, et beaucoup de défaites, 20, un record cette saison. Du coup, c’est l’ascenseur. Bonjour au revoir, comme on dit. Voilà ce qu’il se passe quand le taulier de l’équipe s’appelle Abdoulaye Meïté.
Brest (3,5) : Dans une classe, il y a toujours un élève qui passe sans jamais que ses camarades ne comprennent pourquoi. Cette année, ce salaud, c’est le Stade Brestois. Menacés jusque dans les ultimes journées, les joueurs d’Alex Dupont – car oui, il faut bien le dire, personne n’a envie de souligner que Corentin Martins a décroché le maintien – se sont finalement sauvés. Le tout en jouant un football horrible, en n’inscrivant que 31 buts et en appelant Issam Jemâa à la rescousse au soir de la 38e journée. Oui, ça fait beaucoup.
Caen (3,5) : Caen n’a été relégable qu’à deux reprises, cette saison. Une fois au soir de la 30e journée et une fois au mauvais moment, à la fin de la saison. Capables de battre Lyon à l’aller et au retour, de tenir en échec le PSG ou l’OM, les joueurs de Franck Dumas ont perdu le titre face aux concurrents directs pour le maintien. Symbole de cette incapacité à jouer ces « finales » , la défaite concédée à domicile face à Sochaux (1-3) lors de l’avant-dernière journée. Ciao ciao.

Redoublement, avertissement travail et conseil de discipline:
Auxerre (1) : Voilà ce qu’il se passe quand les parents ne s’occupent pas bien de leur mioche. Malgré les allocations « rentrée scolaire » , le Père Bourgoin n’a pas acheté de quoi bosser à son fiston. Du coup, une année après avoir disputé la Ligue des champions, la sanction est irrévocable. Des notes en baisse dans toutes les matières (9e attaque, 15e défense, 13 nuls et 18 défaites) et un changement de tuteur en fin de saison qui n’aura servi à rien. Malgré les belles promesses d’Alain Traoré, le redoublement est logique. Très énervée, la famille de l’élève à tenu à le faire savoir lors de la dernière réunion parents-profs, et ce n’est pas en son honneur. L’été s’annonce mouvementé.

Dans cet article :
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