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Les Bleus s’en sortent plutôt bien
Comme en 1998, la France se retrouve dans le groupe C. Un signe encourageant, surtout que les Bleus ont hérité d'un tirage au sort logiquement favorable avec le Pérou, le Danemark et l'Australie.
Pérou
Le joueur clé : Paolo Guerrero
Les Lyonnais encore hantés par le non-penalty de Nilmar penseront d’abord à Jefferson Farfán, détonateur de ces usurpateurs du PSV Eindhoven en 2005.
Mais le joueur à suivre, ce n’est pas lui, même si l’ailier du Lokomotiv Moscou (où il est coéquipier avec Eder) ne sera pas dépaysé par l’air russe et arrivera au Mondial gonflé à bloc après avoir inscrit le but de la qualification de son pays. Buteur vedette et capitaine de sa sélection, l’attaquant de 33 ans Paolo Guerrero est censé être le joueur qui peut apporter de l’espoir au peuple péruvien. Suspendu pour les barrages face à la Nouvelle-Zélande car on a retrouvé de la cocaïne dans son organisme lors d’un contrôle antidopage, il aura à cœur de remercier ses partenaires qui ont dû faire sans lui en assurant lors de la phase finale. Ne jamais sous-estimer un Péruvien revanchard.
Le parcours en éliminatoires
Le parcours du Pérou en éliminatoires peut être résumé en deux mots : abnégation et pragmatisme. Deux mots qui plairaient sans aucun doute à Didier Deschamps. Cinquième de la zone Amérique du Sud, le Pérou a par exemple réussi à arracher deux fois le match nul face à l’Argentine et a su jouer la sécurité en s’arrangeant avec la Colombie pour faire match nul lors du dernier match. Mettant ainsi le Chili et le Paraguay hors course. Une attitude polémique qui s’est révélée payante, puisque les Péruviens ont fini par disposer de la Nouvelle-Zélande en barrages.
L’historique contre les Bleus
Face au Pérou, la France fera face à l’inconnu. Les Bleus n’ont affronté qu’une fois les Péruviens, en préparation du Mondial en 1982. Défaite 1-0 face aux coéquipiers de Michel Platini. Anecdotique.
Danemark
Le joueur clé : Christian Eriksen
Depuis quelques années, l’import de joueurs danois en Ligue 1 est à la mode. Simon Kjær (Lille), Martin Braithwaite (Toulouse), Jonas Lössl (Guingamp), Lukas Lerager (Bordeaux) ou encore Daniel Wass (feu Évian) auront à cœur de briller face à quelques anciens coéquipiers ou adversaires.
Mais l’homme dont il faut se méfier comme du choléra n’a jamais foulé les pelouses de Ligue 1. Avec onze buts, en plus de ses trois passes décisives, le joueur de Tottenham a littéralement porté son pays durant les éliminatoires et a terminé troisième meilleur buteur derrière les machines Lewandowski et Ronaldo. Pas mal pour un milieu de terrain. Au sommet de son art chez les Spurs, le meneur de jeu au visage inoffensif est clairement le joueur à éteindre pour neutraliser les Danois. Et si cette tâche incombait à son ancien coéquipier Étienne Capoue…
Le parcours en éliminatoires
Dans le groupe E, le Danemark s’est certes classé deuxième, mais a été la seule équipe capable de résister aux Polonais. Mieux que résister, les Danois ont même infligé une cuisante défaite 4-0 aux coéquipiers de Robert Lewandowski à Copenhague. Mais le principal fait d’armes des Scandinaves a bien eu lieu lors du match couperet, le barrage retour face aux réputés solides Irlandais. Après avoir concédé le nul à domicile, les Danois n’ont pas cédé à la pression, loin de là, et sont allés se défouler à Dublin. Victoire 5-1 après avoir été mené 1-0. Et même l’immense Nicklas Bendtner y est allé de son petit but.
L’historique contre les Bleus
Fut une époque où le vainqueur d’un France-Danemark dans une grande compétition internationale remportait toujours le trophée à la fin. À l’Euro 1984, à la Coupe du monde 1998 et à l’Euro 2000, les Bleus disposent des Danois à chaque fois (1-0, 2-1 et 3-0) et finissent par remporter les trois compétitions qui garnissent aujourd’hui leur palmarès. Lors de l’Euro 1992, c’est le Danemark qui s’impose 2-1 et qui finit par soulever la Coupe. La loi des séries s’achève en 2002 avec la victoire des Scandinaves 2-0, avant de se faire sortir par l’Angleterre dès les huitièmes. Mais on préfère oublier ce moment. Vraiment.
Australie
Le joueur clé : Tim Cahill
Certes, c’est Mile Jedinak qui a donné la qualification aux Australiens en inscrivant un triplé contre le Honduras.
Mais tout ça ne serait jamais arrivé si l’immense Tim Cahill n’avait pas fait son taf au tour précédent avec un doublé contre la Syrie. Car oui, à 37 ans, le joueur du Melbourne FC est encore le principal fer de lance de sa sélection. Le premier joueur australien à avoir marqué un but en phase finale de Coupe du monde et de loin le joueur le plus expérimenté et le plus talentueux de son pays. Nommé au Ballon d’or 2006, fort de plus de 200 matchs et de plus de 60 buts en Premier League avec Everton, il reste toujours aussi redoutable, notamment grâce à son jeu de tête de dingue.
Le parcours en éliminatoires
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le parcours des Socceroos a été laborieux. Seulement troisièmes de leur groupe en zone Asie derrière le Japon et l’Arabie saoudite, les Australiens ont failli permettre à la Syrie d’écrire une belle histoire en barrage de zone. Après un match nul en Malaisie (où les Syriens étaient contraints de « recevoir »), les Australiens ont dû attendre la prolongation au match retour et le but de l’inévitable Tim Cahill pour sortir la Syrie. Et ensuite, c’est donc Jedinak qui a pris le relais dans le dernier barrage contre le Honduras, après un vieux 0-0 à l’aller.
L’historique contre les Bleus
Entre la France et l’Australie, le passif est faible. Les Bleus ont affronté les Socceroos à seulement quatre reprises, et une seule fois en compétition. Il s’agit d’un match de poule de Coupe des confédérations en 2001, remporté 1-0 par les Australiens. Mais ça n’avait pas empêché les Bleus de remporter le tournoi. Les trois autres matchs sont donc amicaux, avec une victoire 1-0 en 1994, un nul 1-1 en 2001 encore, et une démonstration des hommes de Didier Deschamps 6-0 en 2013.
Le point logistique
Basés à Istra, les Bleus vont faire du voyage pour disputer leurs trois matchs à Moscou, Kazan et Ekaterinbourg. En supposant que la France revienne à son camp de base après chaque match, les Bleus parcourront donc environ 5 550 kilomètres pour disputer ces matchs de poule. Des matchs qui se dérouleront à 13h, 15h et 17h, des horaires qui font déjà grincer les petites dents de Didier Deschamps. Jamais content.
Par Kevin Charnay