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Le PSG rêve aussi au féminin

Par Florian Dacheux
5 minutes
Le PSG rêve aussi au féminin

Depuis l'arrivée au pouvoir des Qataris en 2011, le PSG rêve d'aller très haut et imposer peu à peu une marque multisports. Une ambition qui se dessine fortement du côté de la section féminine. Immersion au sein de la dernière journée de détection organisée par le club le 1er mars dernier au stade Charléty et rencontre avec des formateurs qui prennent de l'envergure.

C’est sous la pluie et une grisaille conforme à Paris que soixante filles âgées de 12 à 16 ans et originaires d’Île-de-France se sont retrouvées sur le synthétique niché au pied du stade Charléty, là où les dernières finalistes de la Ligue des champions brillent chaque semaine, sous la direction de Farid Benstiti. C’est notamment depuis l’arrivée de l’ancien technicien de l’Olympique lyonnais en 2012 que le PSG rattrape son retard chez les féminines, bien décidé à marquer son territoire en matière de formation. Ce mercredi de mars, quatre ateliers sont proposés à des adolescentes qui rêvent de revêtir un jour le maillot rouge et bleu. « Parmi les 140 postulantes, seules 60 ont été sélectionnées, précise d’emblée Pierre-Yves Bodineau, responsable de la formation et de l’équipe U19 nationaux. On leur a demandé de constituer un dossier et de nous l’envoyer. On les présélectionne d’abord par rapport au dossier scolaire, leur lieu de résidence et leur expérience sportive. On les évalue par un atelier de coordination avec ballon pour pouvoir juger de leur qualité et vitesse d’exécution, un atelier jonglerie pour la maîtrise technique individuelle, un atelier de jeux réduits où on peut sentir leur sens tactique et comment elles évoluent dans de petits périmètres, et un exercice de contrôle frappe enchaînée suivi d’un centre pour savoir si elles sont capables de se situer devant le but et de se resituer, ce qui est très important. La nouveauté sur cette détection, c’est que nous avons invité des filles qui sont en formation au PSG. Elles jouent le rôle de chefs de délégation de 8 équipes qui constituent la détection. Elles sont démonstratrices des ateliers et coachent leurs équipes. Cela leur permet à toutes d’être dans un climat de confiance et de réussite. » Des ateliers où sont également évaluées les gardiennes, un poste toujours à part. « On regarde la prestance devant le but, la personnalité. Si elles possèdent des bases techniques sur les frappes, si elles peuvent se déplacer avec ou sans ballon. C’est sur la prise de balle que l’on remarque les premières lacunes. Dans le déplacement, il y a souvent un problème de coordination. Les ballons en l’air, c’est toujours difficile. Ma base de travail, c’est prise de balle, coordination et déplacement. À partir de là, on peut avancer » , explique Guillaume Lemire, entraîneur des gardiennes de but.

« Sortir les meilleurs talents de la région »

Après une première journée le 23 février au Camp des Loges à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) et une prochaine courant avril, le PSG sélectionnera au final une trentaine de joueuses. Certaines entreront directement au sein du centre de formation en internat et postuleront à une place dans le groupe des U19 nationaux. Les autres intégreront l’association PSG où évoluent les équipes U15 et U16 qui s’entraînent trois fois par semaine. « Notre but est de sortir les meilleurs talents de la région. La motivation personnelle, l’intelligence de jeu et une bonne scolarité sont très importants. Aujourd’hui, l’un ne va pas sans l’autre. De plus en plus de filles veulent venir chez nous. Le foot féminin s’émancipe et prend une dimension énorme au sein du PSG. Nous sommes centrés sur la quantité, mais surtout sur la qualité » , explique Mourad Mouhoubi, responsable technique des U7 aux U19. En septembre dernier, les dirigeants se sont également offert les services de Carles Romagosa, théoricien du ballon rond de 43 ans débauché du grand Barça, modèle avoué du club de la capitale. Son but en tant que nouveau directeur technique général ? Donner un ADN commun à toutes les catégories. Professeur à l’université de Vic (Catalogne), ce dernier a créé une méthode d’entraînement appelée Ekkono, basée sur l’intelligence du joueur et sa capacité à comprendre l’environnement qui l’entoure.

« La faiblesse est de toujours comparer le foot féminin au foot masculin »

Une philosophie sportive qui ne serait rien sans les investissements considérables de Nasser Al-Khelaïfi et son QSI. À la tête des meilleures joueuses du club en U19 qui ont échoué en finale du championnat de France ces deux dernières saisons face à l’ogre lyonnais, Pierre-Yves Bodineau confirme cette tendance : « Dans le foot féminin, il y avait beaucoup d’amateurisme. Avec la montée en puissance de l’équipe de France, le travail de Lyon, Montpellier et du PSG, il y a beaucoup plus de masse, beaucoup plus de joueuses de qualité qui sont apparues. Elles ont progressé sur tous les points. Même si on est souvent absorbé par nos stars de Ligue 1, les filles sont désormais devenues une priorité de notre centre de formation et la direction veut gagner des titres. Il y a de plus en plus de coachs diplômés et compétents, elles progressent beaucoup plus vite, se sentent plus investies. Avec le progrès des uns et des autres et l’évolution des championnats, on commence à avoir une belle formation française. » Ce dernier ne veut d’ailleurs pas entendre parler de faiblesses et autres jugements infondés. « Vous savez, la femme est l’avenir de l’homme. Je ne vois pas de failles. Cela amène un plus dans la pédagogie. La faiblesse est de toujours comparer le foot féminin au foot masculin. Pour moi, c’est du football. On ne compare pas les filles et les garçons dans le handball ou le tennis. C’est un sport encore très macho. Le foot féminin est vraiment en construction. Nous étions à la préhistoire il y a cinq ou dix ans, aujourd’hui nous sommes au Moyen-Age. On peut demander des choses à un groupe de filles que l’on ne peut pas demander aux garçons. Elles sont moins solidaires au départ, mais dans des situations d’urgence, elles auront tendance à se solidariser beaucoup plus et faire abstraction de tensions soudaines pour renverser des montagnes. Elles sont mentalement plus fortes. » Des filles qui, pour l’heure, sont également épargnées par le monde du foot business. « Il n’y a pas d’argent qui gravite, ni d’agents qui viennent les perturber. C’est automatiquement plus sain. Les joueuses sont bien dans leur tête, jouent au foot et n’ont pas encore de projet de carrière » , confie Mourad Mouhoubi. En vérité, toutes restent bien conscientes de postuler au sein d’un des clubs de football les plus riches du monde.

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Et si Gyan n’avait pas tiré le penalty d’Uruguay-Ghana en 2010 ?
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