- International
- Trophée
- Ballon d'or 2012
Le lundi de Cristiano Ronaldo dans un monde parallèle
Après avoir inscrit un joli doublé face à la Real Sociedad, Cristiano Ronaldo s'est envolé vers Zurich où se déroulera la cérémonie du Ballon d'or 2012. Sans Mourinho, qui « a un match à préparer » mais avec Irina Shayk, Gérard Depardieu, et beaucoup de suspens...
Nœud papillon ou cravate ? Cristiano ne sait pas quoi choisir. Voilà deux jours que le Portugais se demande quelle tenue il va enfiler pour recevoir le trophée de presque meilleur joueur du monde. Mais le problème est ailleurs. Son smartphone vient de vibrer et affiche « faire 2000 abdos et 500 pompes » . Comme d’habitude, CR7 plie l’affaire en un quart d’heure et se regarde dans la glace. « Lui, il a peut-être trois ou quatre ballons d’or, mais moi, j’ai des abdos partout. Même dans le dos. Et puis nœud papillon ou cravate, je m’en fous, je serai forcément le plus beau. Et en plus ça rime. » Après plusieurs heures de préparation, une gueulante d’Irina au téléphone qui reproche à Cristiano de lui avoir piqué tout son maquillage, et un peu de bacalhau au petit déjeuner, CR7 sort enfin de son hôtel cinq étoiles basé à quelques kilomètres de Zurich. Direction le Palais des Congrès. En limousine, évidemment.
Arrivé à destination, Cristiano sort du bolide et ne manque pas de se reluquer dans le reflet des vitres teintées de la limo. « Qu’est-ce que j’suis beau, putain ! Avec le Ballon d’or et une petite retouche sur photoshop, je pense que je pourrais viser les trois millions de like sur Facebook. » Malheureusement pour lui, Messi rafle un quatrième Ballon d’or consécutif. Quand le verdict tombe, c’est le coup de théâtre : Ronaldo fond en larmes comme Federer devant Nadal en 2009. Tout le monde est ému, sauf Messi qui s’en tape. Les médias diront qu’il a été humble. Michel Platini, dépossédé de son record, prend le Portugais dans ses bras et chiale avec lui. Les deux hommes demandent la nationalité russe sur conseil de Gérard Depardieu, invité par Sepp Blatter à l’occasion. Entre-temps, Cristiano Ronaldo essuie ses larmes, exige qu’on le remaquille et prend part à l’habituelle photo des trois finalistes. Même si ses yeux sont encore rouges et que son nez coule comme s’il avait dix ans, CR7 reste photogénique. Surtout à côté d’un Espagnol au front dégarni qui se force à sourire – il faut dire qu’Iniesta en a aussi ras-le-bol de vivre dans l’ombre de Messi – et du nouveau lauréat qui porte encore et toujours son traditionnel costard-pyjama avec en bonus le nœud-pap’ de travers. Comme d’habitude, Messi surnage. Enfin là, il flotte carrément.
Et soudain : le coup de théâtre
Furieux de voir le joueur du Barça triompher devant Ronaldo, Jorge Mendes choppe son poulain dans un coin du Palais des Congrès et lui tend une lettre qu’il est sommé de lire sans réfléchir devant les journalistes. « Ayant observé des anomalies dans le processus de l’élection du Ballon d’or 2012, mon agent et moi-même demandons à ce que les voix soient recomptées par une commission neutre dirigée par José Manuel Barroso et François Fillon. » Mendes a en effet remarqué que les votes de l’Angola, du Cap-Vert, du Timor oriental et de Saint-Maur n’ont pas été comptabilisés. Le trophée est repris à Messi dans la foulée tandis que Mendes et CR7 prennent un jet privé en direction de Paris. Le programme est chargé : interview en direct du consulat portugais réalisée par Nicolas Vilas et Rui Pataca, un hipster et un immigré à l’accent sorti tout droit de Radio Alfa. Le tandem se dirige ensuite vers le Parc des Princes afin de rencontrer Leonardo et Nasser Al-Khelaïfi pour discuter du contrat de Cristiano qui rejoindra la capitale l’été prochain. Le Portugais impose ses conditions : que le club paye son salaire en pots de gel et qu’il construise une boutique CR7 sur les Champs-Élysées à la place du Virgin. Après deux heures de négociations, les deux parties trouvent un terrain d’entente… Sur le second point.
La course contre-la-montre continue pour Cristiano Ronaldo, toujours en lice pour le Ballon d’or 2012, et Jorge Mendes, qui pourrait gratter quelques millions de plus au Paris Saint-Germain si jamais l’attaquant du Real remportait la récompense individuelle suprême. Alors qu’ils se dirigent en taxi vers la Gare du Nord pour rejoindre Bruxelles et José Manuel Barroso, CR7 se recoiffe, parce que sa coiffure ne tient plus très bien en place avec tout ce stress. Mais surtout, le téléphone de Jorge Mendes sonne – comme toutes les trois minutes. Coup de tonnerre. L’USADA vient de publier un rapport indiquant l’existence d’un réseau liant Lance Armstrong à Lionel Messi. La Fifa se saisit immédiatement du dossier qui démontre également que l’Argentin a été contrôlé plusieurs fois positif à l’EPO, la cocaïne et l’ecstasy. À 23h37, Sepp Blatter annonce que le Catalan est déchu de ses titres et qu’il est suspendu pendant trois ans. Le ciel s’éclaircit au-dessus de la tête de Cristiano. Ce lundi, c’était vraiment lui le plus beau.
Par William Pereira