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Le journal de Zlatan
Pour son premier match dans le championnat de France, Zlatan a déjà claqué un doublé. Après quoi, il a vu l'équipe de Suède se faire démonter par le Brésil et Joey Barton arriver en France. Si le Suédois prenait la plume pour raconter ses impressions, voilà ce que cela donnerait. Sans doute.
« Cher journal,
Pour la première fois depuis mon arrivée à Paris, c’est le cœur rempli de larmes que je t’écris. Non, ce n’est pas à cause du fait que la Suède s’est pris une branlée contre le Brésil. Ça, je m’en tape, puisque je n’ai pas joué. J’avais la flemme d’y aller, du coup j’ai fait croire au sélectionneur que j’étais blessé. Le couillon. Non, la vraie raison de mon chagrin, cher journal, c’est que j’ai fait du mal. J’ai fait du mal à une petite brebis égarée. Il trainait, là, dans la surface de réparation. J’ai simplement tiré. Comme j’avais l’habitude de le faire avec mes potes à Milan. Je peux te dire qu’Antonio, Clarence et Rodney en ont pris, des savates. Mais là, le type en face avait visiblement une jambe en mousse. On m’a dit qu’il n’allait plus pouvoir jouer pendant six mois. Tu t’en rends compte, six mois ? Non mais quel tocard. Tout ça parce qu’il a tenté de s’opposer à Zlatan. Par contre, impossible de te dire son nom. A vrai dire, j’ai même cru qu’il était resté sur la pelouse pendant toute la rencontre, alors qu’il était sorti à la mi-temps.
Mais d’ailleurs, je ne t’ai pas raconté mon premier match en Serie A avec le PSG ? Nous n’avons pas réussi à gagner, non… 2-2, putain. Pourtant, je peux te dire que j’ai régalé mes coéquipiers. Mais ils n’avaient pas envie de marquer. C’est bien beau d’avoir des tatouages partout ou de se foutre une pince à linge dans le nez, mais quand il s’agit de pousser un ballon dans des cages, là, il n’y a plus personne. Bah du coup, j’ai marqué les deux buts de mon équipe. Sur le premier, je crois qu’un mec a essayé de me prendre la balle, puisque j’ai senti une caresse sur mon épaule. Le second, c’est un péno. Apparemment, Nenê aurait voulu le tirer. Mais il est sérieux, lui ? J’ai pris le ballon. Il m’a regardé. Je l’ai regardé. Il m’a regardé. Je l’ai regardé. Il a baissé les yeux. Bref, c’est moi qui tire les pénaltys. Le gardien l’a touché. J’espère qu’on ne va pas m’annoncer qu’il ne pourra plus jouer pendant les six prochains mois à cause d’une fracture des doigts…
Sinon, je commence à connaître mes nouveaux coéquipiers. Bon, je ne vais pas te mentir, je sens que la plupart veulent me flatter pour m’amadouer. Tiens, le petit blondinet là, Chantôme, il a dit aux journalistes que je m’étais « comporté en leader » .C’est marrant, à l’entraînement, il ne me le dit pas, ça. Il passe, il me fait un petit sourire gêné, et il va jouer avec ses potes. On dirait un collégien qui est impressionné par la bombe du lycée. Normal, Zlatan est une bombe. Tiens, en parlant de bombes, je dois jouer dimanche soir à Ajaccio. Apparemment, mon pote Mutu va jouer là-bas. C’est incroyable : depuis que je suis arrivé à Paris, tout le monde veut venir jouer en France. Mutu à Ajaccio, Barton à Marseille… Ouais ouais, Joey Barton, le soi-disant « bad boy » . Bad boy de quoi ? Le mec s’est battu trois fois dans sa vie, a fait un peu de taule et ça y est ? Qu’il vienne taper dans mes tibias, je lui rappellerai que Dabo, Pedersen et Agüero sont tous des gens que Zlatan respecte. Presque autant qu’il respecte van Persie d’avoir quitté son club de losers qui avait voulu me faire passer un test, tiens. Je vais te laisser cher journal. Apparemment, « l’équipe qui pratique le plus beau jeu du championnat de France » joue ce soir. Laissez-moi rire. Je vais plutôt me taper un épisode de NCIS. A bientôt.
Z.
NB : Juste une petite note pour me faire penser à ne plus donner de cours de pénaltys à Hoaro et Gaméro. Aucun intérêt : ils n’auront jamais l’occasion d’en tirer tant que je serai là.
PS : Une photo de moi en train de montrer à tous qu’Usain Bolt est un imposteur. Si Zlatan décide de courir vite, Zlatan court plus vite que tout le monde. Plus vite même que le petit blondinet qui, vu comment il me regarde, est clairement amoureux de moi. »
Ceci est évidemment une fiction. Toute ressemblance avec des faits réels et avérés serait fortuite. Enfin, pas vraiment.
Eric Maggiori