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La mort sur scène de Jock Stein

Marcelo Assaf, avec Thomas Goubin
4 minutes
La mort sur scène de Jock Stein

Le 10 septembre 1985, le mythique entraîneur Jock Stein décède dans les derniers instants d'un match crucial entre Écosse et Pays de Galles. Retour sur la carrière d'une légende des bancs de touche.

Jock Stein respire un peu mieux. A la 81 minute, Davie Cooper, entré à la place de Gordon Strachan, transforme un pénalty. Ce résultat nul offre à l’Écosse l’opportunité de disputer un barrage de qualification pour la Coupe du Monde 1986, face à l’Australie. Reste à ne pas céder dans les derniers instants de la rencontre dans un Ninian Park de Cardiff plein à craquer. Cette rencontre 
décisive avait pris une tournure critique pour les hommes de Jock Stein dès le premier quart d’heure, et l’ouverture du score de Mark Hugues. A la mi-temps, Jim Leighton, le gardien titulaire de l’Écosse, perd ses lentilles, et doit laisser sa place à sa doublure. Sous la pression galloise, les dernières minutes de la rencontre deviennent insoutenables pour Jock Stein. A quelques poignées de secondes du coup de sifflet final, il s’effondre. Victime d’un infarctus. Le plus grand manager écossais de tous les temps s’éteint à 62 ans. Son adjoint, Alex Ferguson, prendra sa succession, et dirigera l’Écosse lors du Mondial mexicain.

« Un football pur, beau et inventif »

Jock Stein est entré dans la légende le 25 mai 1967. Ce jour-là, le Celtic Glasgow donne au football britannique sa première Coupe des champions. Face à l’Inter Milan façon catenaccio d’Helenio Herrera, les Bhoys proposent un « football pur, beau et inventif » selon les propres mots de leur entraîneur. Deux ans après avoir pris le club en main, Jock Stein réussit le tour de force de conquérir l’Europe en misant sur des joueurs nés à Glasgow (dix, au total). Il s’agissait de la première participation à la compétition reine pour le Celtic. « Maintenant, tu es un immortel » lui glisse son homologue, Bill Shankly.

La méthode Stein s’appuie sur la confiance donnée aux joueurs, à leurs capacités techniques. Son Celtic n’a rien de la caricature d’équipe britannique plus à l’aise pour combattre dans les airs que pour manœuvrer au sol. L’ancestral fighting spirit est toutefois loin d’être remisé au placard, mais cette ressource ne fait pas de la conquête du ballon une fin en soi mais le point de départ du déploiement d’un jeu d’essence continentale. Tout ressemblance avec le style imprégné par Alex Ferguson à Manchester United ne serait pas forcément fortuite. Confiant envers ses joueurs quand ils se trouvent sur le terrain, Stein l’est toutefois moins dès qu’ils déchaussent leurs crampons. Son efficace réseau d’espionnage mis en place dans Glasgow a ainsi valu à ses ouailles parties vider quelques pintes quelques rappels à l’ordre musclés.

Un protestant au Celtic

S’il a passé les six dernières saisons de sa carrière de footballeur au Celtic, « Big Jock » , son surnom, ne pensait pas pouvoir prendre un jour les rênes du club vert et blanc. Une question religieuse. Stein était protestant. Son ère sur les bancs, Stein la débute donc à Dunfermline. Il offre sa première Coupe d’Écosse au modeste club, et le guide vers un quart de finale de Coupe des Coupes. La qualité de son CV commence à l’emporter sur les querelles de paroisse. En 1965, après un court passage à Hibernian, il est recruté par le Celtic Glasgow. Stein y restera treize ans, le temps de remporter dix championnats, dont neuf de rang, et huit Coupes d’Écosse. En 1970, Big Jock conduit le Celtic vers une nouvelle finale de Coupe des champions, cette fois perdue face au Feyenoord. Ses préceptes, Stein va finir par les appliquer à la tête de la sélection nationale. En 1978, sa Fédération le débauche de Leeds, où il n’aura séjourné que 44 jours… comme Brian Clough. Le manager bardé de titres échoue à qualifier son pays pour le championnat d’Europe, mais l’emmène au Mondial 1982.

En Espagne, l’Écosse se montre audacieuse, mais échoue pour une différence de buts inférieure dans un groupe où elle cohabite avec le Brésil et l’URSS. En 1986, avec Ferguson à sa tête, l’Écosse ne fera pas mieux, comme le veut la tradition de la sélection marine. Le jour du décès de Jock Stein, l’actuel manager de Manchester United est abasourdi. « Je n’ai pas versé une larme avant la sortie de l’avion, conte-t-il,j’ai alors pris la route de Glasgow à Aberdeen, je me suis arrêté sur une aire de repos, et là je me suis effondré. Pour moi, Jock a été le précurseur de tous les succès et défis auxquels on devait aspirer. Les éloges glissaient sur lui. Il préférait se féliciter de disposer d’équipes magnifiques. Cette générosité dit tout de lui. Pour toute personne qui cherchait à améliorer sa formation footballistique, Jock Stein était une université à lui seul » . Le jour de son décès, « Big Jock » avait préféré ne pas prendre son traitement contre ses problèmes cardiaques. Il voulait être certain d’être totalement lucide pendant cette rencontre qui pouvait être fatale à ses joueurs…

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