- International
- CAN 2015
- 1/4 de finale
- Tunisie/Guinée équatoriale (1-2)
La Guinée équatoriale se paye une demi-finale
Le mot « scandale » n'est peut-être pas assez fort pour qualifier la manière dont la Guinée-Équatoriale a obtenu son penalty en fin de rencontre face à la Tunisie. Un match chiant à mourir pendant 75 minutes, et électrique jusqu'à la 120e. Le pays organisateur se qualifie pour la première fois de son histoire en demi-finales de la CAN. La Tunisie gagne l'empathie du reste du monde.
Tunisie – Guinée équatoriale (1–2)
A. Akaichi (69′) pour Tunisie , J. Balboa (93′), J. Balboa (102′) pour Guinée équatoriale.
Quand on organise une compétition sur le continent africain et qu’on perd à quelques minutes de la fin, il n’y a plus qu’une solution : s’écrouler dans la surface et obtenir un penalty. Si, si, ça marche. Bolado l’a fait, et grâce à sa simulation, Balboa a pu maintenir la Guinée-Équatoriale en vie dans ce quart de finale haché (pendant 75 minutes, du moins) et à chier. La suite, elle, relève de la blague.
75 minutes de néant
La Tunisie commence son travail de sape, en découpant tout ce qui bouge. Le Nzalang, qui avait pris le contrôle du ballon en début de rencontre, prend légèrement peur et recule. La Tunisie en profite pour s’emparer du cuir. Et, dans ce stade où ils sont seuls contre tous, les Tunisiens continuent de se défendre bec et ongles. Et comme la meilleure défense, c’est l’attaque, Aymen Abdennour fait bobo à la main du double Ovono. Les Équato-Guinéens se vengent en crachant sur Khazri. Heureusement qu’il y a ces moments d’action, car le match est sans vie. Zéro rythme, que dalle. On s’éclate beaucoup plus devant la vidéo d’un bébé qui rit, c’est dire.
Après les citrons, la Tunisie décide quand même de prendre les choses en main. Derrière, ça tamponne toujours autant, tandis que devant, Akaichi (51e), puis Khazri (58e) titillent les cages d’Ovono. On croit à un réveil, mais non : il y a sûrement plus de rythme dans n’importe quel match amical que dans celui-ci. En fait, les deux formations ont peur : les Équato-Guinéens ont peur de décevoir leur public, les Tunisiens ont peur de se la prendre à l’envers. Malgré tout, les Aigles continuent à imposer leur physique. Et à un moment, ô miracle, Ahmed Akaichi (qui avait inutilement taclé le portier du Nzalang quelques minutes auparavant) surgit pour reprendre un centre de Mathlouthi et finit par faire trembler les filets. Le quart de finale commence enfin. La Guinée-Équatoriale se met à attaquer, et Nsue pense égaliser, mais « Balbouli » remporte son duel face à l’attaquant de Boro (82e). Les Tunisiens gagnent du temps comme ils peuvent. On leur a coupé l’eau et l’électricité à Ebebiyin, ils coupent le match à Bata.
Balboa place deux uppercuts
Mais à force de trop tirer sur la corde, la Tunisie finit par se faire avoir à son propre jeu. Bolado s’écroule dans la surface, Balboa transforme son penalty (90+3e). Malgré le ménage de « Balbouli » , Abdennour et ses camarades n’y sont plus. L’arbitre mauricien de la rencontre ne siffle plus que les fautes côté tunisien. L’une d’entre elles permettra notamment à Balboa d’inscrire un fabuleux coup franc. En allant en prolongation, la Tunisie a perdu le match. La Guinée-Équatoriale gagne par KO. Et par décision de l’arbitre.
Par Ali Farhat