- International
- CAN 2015
- 1/4 de finale
- Côté d'Ivoire/Algérie (3-1)
La Côte d’Ivoire élimine l’Algérie avec malice
Les Algériens pourront regretter une domination stérile. Au terme d'une drôle de rencontre, ce sont bien les Ivoiriens, vainqueurs 3-1, qui verront les demi-finales.
W. Bony (26′), W. Bony (69′), Gervinho (94′) pour Côte d’Ivoire , E. Soudani (51′) pour Algérie.
Jamais vainqueur de la CAN avec sa génération dorée, la Côte d’Ivoire, désormais en plein renouvellement générationnel, souhaitait à tout prix aborder cette rencontre dans une position d’outsider. À mi-chemin entre superstition, humilité et peur de son propre destin, le staff et les joueurs n’ont ainsi cessé de renvoyer dans les jours qui ont précédé le match la pression sur l’Algérie, aussi angoissée que son adversaire à l’idée d’assumer un tel fardeau. Un mind game emporté haut la main, puisque les Éléphants se sont défaits habilement d’une équipe d’Algérie qui n’a jamais su transformer sa domination dans le jeu, dans les faits. Tout l’inverse des hommes d’Hervé Renard qui ont manoeuvré en contre et joué à leur main.
Bony and Clyde
Un coup du foulard et une talonnade dans son camp, Serge Aurier est d’humeur taquine en ce début de rencontre. Pas les hommes de Christian Gourcuff. Sérieux et appliqués, les Algériens tiennent la balle dans le camp ivoirien sans pour autant se procurer d’occasions franches. Deux tentatives de Soudani et Mahrez ne donnent rien. L’Algérie est rassurée. À tort. Sur un coup franc de Gradel, Aurier trouve le poteau. Premier coup de chaud. Quelques minutes plus tard, Hervé Renard lève le pouce et claque un sourire freedent. Bony vient d’ouvrir le score de la tête, sur un nouveau centre de Gradel. Après une phase de poules en trompe-l’œil, l’Algérie poursuit sa CAN étrange et se délite un peu. Mahrez et Feghouli tâtonnent quand Brahimi mouline dans le vide. Les Ivoiriens ont le scénario avec eux, alors ils ne se privent pas de le protéger. Ils défendent proprement et jouent les contres avec Yaya Touré en rampe de lancement.
Lil’Gbohouo
Bizarrement, la Côte d’Ivoire oublie son discours d’avant-match, ses principes et prend le match à son compte en début de seconde période. Une erreur, puisqu’à trop se livrer, l’Algérie égalise rapidement. Après une succession d’hésitations de Gbohouo et Bailly, Soudani peut gentiment aligner Gbohouo à bout portant. L’histoire de la première période se répète en miroir inversé. C’est désormais la Khadra qui joue à son aise avec le sens de l’histoire et la motivation de l’équipe en état stationnaire qui a su égaliser rapidement. Oui, mais non, la roue va encore tourner à toute vitesse. L’Algérie domine, et Soudani manque un but tout fait face à Gbohouo, toujours à bout portant. Du coup, et parce que ça en devient arithmétique, la Côte d’Ivoire, qui subit, plante sur l’action qui suit. Coup franc de Yaya Touré + tête de Bony = 2-1. Les Fennecs poussent pour revenir, Gbohouo sort un coup franc et le mal est fait. Gervinho alourdit même le score dans les arrêts de jeu face à une défense dissoute. Les Ivoiriens gagnent le match parce qu’ils ont gagné l’avant-match. Ils seront donc en demi-finales de cette CAN. L’Algérie pourra toujours maudire ce foutu statut de « favori » .
Par Antoine Mestres