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La chance de Giroud
En général, quand on mélange la France, la Belgique et les USA, ça donne Jean-Claude Van Damme. Ou alors la liste des Bleus pour affronter les Diables Rouges et les États-Unis au Stade De France.
Gardiens : Lloris, Mandanda, Carrasso.
Le triumvirat est dans la place depuis plus d’un an. La hiérarchie semble même établie. Figée. Fixée. Lloris-Mandanda-Carrasso, dans l’ordre d’arrivée. Comme au PMU. Une manière de fermer la porte à double tour aux Ruffier, Landreau, Douchez, Costil ou autres fada des bois. Sauf blessures, les trois gardiens en place iront à l’Euro. Il faudra être sacrément costaud pour aller les déloger. Il se pourrait même que Lloris débarque en Pologne-Ukraine avec le brassard au bras. Comme ça, pour montrer l’exemple. Celui de la France du football qui bosse et qui ferme surtout sa gueule. Ça change. Surement le poste sur lequel Laurent Blanc a le moins de soucis.
Défenseurs : Abidal, Rami, Sakho, Réveillère, Debuchy, Koscielny, Mathieu.
Éric Abidal, c’est le premier choix de l’ancien défenseur qu’est Laurent Blanc. A gauche ou au centre, le Barcelonais – dans les 23 pour le Ballon d’Or 2011 – est de toutes les compositions d’équipe. Un mec qui a survécu à Knysna ET à une tumeur du foie peut facilement se coltiner la moitié des attaquants mondiaux. L’absence prolongée de Philippe Mexès sur blessure a obligé Blanc à revoir ses plans. Abi se coltine le côté gauche de l’axe (à moins qu’il ne soit utilisé côté gauche, sachant que Mathieu est le seul autre spécialiste de la liste). Même s’il est passé au travers en Roumanie, Adil Rami conserve la confiance du Président qui a toujours répété qu’une charnière avait besoin de temps et d’automatismes.
Derrière, malgré des performances en dents de scie à Londres, Koscielny confirme qu’il faudra compter sur lui. Une manière de dire à Mamadou Sakho que sa blessure du mois d’août est tombée au pire moment. Alors qu’il semblait proche d’une place de titulaire il y a six mois, le Parisien apparait aujourd’hui comme un quatrième choix. Il a deux matches pour bouleverser la hiérarchie. Deux matches que Younès Kaboul regardera de son canapé alors qu’il restait sur plusieurs sorties solides.
En revanche, Mathieu Debuchy continue son chemin de croix et profite de la blessure de Sagna pour assurer la doublure lumière de Reveillère. Côté gauche, Patrice Evra et son melon sont restés à quai. Un choix qui profite à Jérémy Mathieu, mais pas à Gaël Clichy. Raphaël Varane, lui, est avec les Bleuets, et c’est mieux comme ça. Pour le moment.
Milieux : M’Vila, Cabaye, Martin, Ribéry, Malouda, Diarra, Nasri.
Yann M’Vila, c’est l’assurance d’un mec à 120 sélections à 30 piges. Intouchable. François Cluzet peut aller se rhabiller. A ses côtés, Yohan Cabaye commence à se faire un trou en Bleu. Invaincu avec Newcastle, l’ancien Lillois devient un habitué de la sélection. Un peu comme Marvin Martin qui ne paye pas le début de saison moyen de Sochaux. Samir Nasri, malgré les multiples coups de pied au cul de Laurent Blanc, est toujours de la liste. Une partie de la caution technique du jeu français est d’ailleurs entre ses crampons. Franck Ribéry et Florent Malouda font partie des cadres. Malouda, c’est le crachoir public. Il est malheureusement habitué. On en oublie son expérience et sa polyvalence. Francky, lui, c’est l’homme en forme du Bayern. Un mec fou, dans tous les sens du terme. Sur un terrain de football, ça peut toujours servir.
Alou Diarra, par contre, reste encore et toujours un mystère. Mais Blanc connait son bonhomme et lui voue une confiance infinie. Mais qu’en sera-t-il quand Matuidi et Diaby seront opérationnels ? A ce rythme-là, on se dit que Benoît Cheyrou rejoindra Benoît Cauet au rang des mecs monstrueux sans sélection. La théorie du prénom. Pas de prénom, mais un manque de temps de jeu pour Lassana Diarra qui a quitté les Bleus en étant titulaire avec une phlébite avant le Mondial 2010, et se demande encore aujourd’hui comment accrocher de nouveau la sélection. Enfin, Gourcuff a beau se refaire une santé à Lyon, il semble être encore à la bourre. Insupportable sur le terrain, Valbuena reste également à la maison malgré son statut de meilleur passeur du championnat. Quelqu’un a des nouvelles de Toulalan ?
Attaquants : Rémy, Benzema, Menez, Gameiro, Giroud.
Karim Benzema a tout changé en un an. Tricard en 2010, Rim-k est aujourd’hui indispensable aux Bleus. La flèche, c’est lui. Le boss, c’est lui aussi. Derrière, ça se bat pour choper la place de numéro 2. A ce jeu-là, Kevin Gameiro semble quasi assuré d’une place dans les 23 pour le prochain Euro. Efficace en club, le renard est bien mieux qu’une simple doublure. Idem pour Loïc Rémy et Jérémy Menez qui deviennent incontournables sur les côtés. Polyvalents, rapides et déroutants, les deux joueurs sont sur les rails. Les médias voulaient Giroud en équipe de France, ils ont obtenu gain de cause. Co-meilleur du buteur de Ligue 1, le Sudiste reprend le credo jusque-là occupé par Hoarau. A savoir la grande tige offensive, fixeur de défense et bon dans les airs. A la différence que l’ancien Tourangeau marque des pions, lui. Il a deux matches pour se faire remarquer.
Il y a un mois, la plèbe réclamait Djibril Cissé, Le lion. Le fou. Le fantasque. Aujourd’hui, Djib est resté à Rome. Tout le monde s’en fout. La hype est déjà (re)démodée. Comme celle de Gomis. Pendant ce temps, Guillaume Hoarau et son épaule de verre semblent de plus en plus loin des Bleus. Profil atypique ou pas, le Francilien va devoir ramer pour revenir dans son émission favorite, « Rendez-vous en terre inconnue : l’équipe de France ».
Par Mathieu Faure