- Euro 2012
- Quarts de finale
- Angleterre/Italie (0-0 ap, 2-4 tab)
L’Italie finalement
Les premiers tirs au but de l’Euro ont désigné le dernier demi-finaliste. Ce sera donc l’Italie, qui a dominé tout le match sans marquer avant de finalement s’imposer 4-2 dans l’ultime épreuve contre l’Angleterre.
Angleterre/Italie : 0-0, 2-4 tab
Le voilà donc, le premier 0-0 de l’Euro. Alors que la critique a élu l’Espagne-France d’hier soir comme « pire match de la compétition » , c’est bien le seul quart véritablement équilibré qui a logiquement accouché du score nul et vierge, avant que les tirs au but n’envoient l’Italie en demi-finale. Il y eut dans cette partie un peu plus d’une heure de jeu agréable aux yeux avant que l’enjeu ne calme un peu les ardeurs réciproques. Durant les 120 premières minutes, c’est l’Italie qui a montré le meilleur visage, se révélant très offensive et se procurant un bon paquet d’occasions qu’elle n’a pas su concrétiser. Au bout d’une séance de tab qui l’aura vue descendre au fond du trou avant de remonter tout en haut, la Squadra a finalement conclu par une qualification une soirée qui avait bien débuté pour elle.
Après s’être installée dans le camp anglais pour les sommations d’usage, l’armée italienne donne le premier coup de canon à la 3e minute, lorsque De Rossi envoie sans contrôle une reprise de 25m qui gifle le poteau adverse. Johnson répond pour la forme, à la conclusion d’un joli jeu en triangle (5e), mais l’antique stratégie militaire cadenassée de la Botte semble avoir fait long feu. Pirlo et Montolivo sont là pour distribuer les munitions aux hommes de la première ligne, Balotelli et Cassano, qui pour le moment ne parviennent pas encore à faire du dégât dans les troupes adverses. Mario Bros voit d’abord son lob contré par un retour de Terry (25e), puis loupe un frontkick devant Hart (32e) et enfin ne concrétise pas une remise de la tête de son compère de l’attaque (41e).
Guerre Froide
En face, l’Angleterre tente de placer ses contres. Gerrard fait son travail, Johnson se paie quelques montées bien senties en première période, mais Rooney et Welbeck n’ont pas assez de ballons pour faire la différence. La domination italienne fait donc que l’Anglais le plus exposé reste Joe Hart. Le portier des Three Lions sort d’ailleurs une frappe lointaine de De Rossi, puis la reprise de Balotelli avant de voir Montolivo frapper au dessus, le tout en deux secondes top chrono (52e). Trois minutes plus tôt, De Rossi a complètement foiré une reprise de volée alors qu’il était seul face à lui. C’est exactement le moment où tout spectateur commence à se dire que l’Italie va chialer ce soir si elle ne concrétise pas très vite. Et Ashley Young est du même avis, lui qui a une chance de faire pleuvoir les larmes sur une frappe de l’entrée de la surface contrée en corner (65e).
Et soudain, le champ de bataille s’apaise. Ce n’est pas une trêve, plutôt une guerre froide. Les deux équipes semblent flippées à l’idée d’une explosion nucléaire qui les rayerait de la carte européenne, alors elles se terrent dans l’équilibre de la terreur. À la dernière seconde, Rooney tente de déchaîner l’apocalypse d’un retourné en pleine surface, mais il loupe le cadre et envoie tout le monde en prolongation. Diamanti, très actif suite à son entrée à la place de Cassano, envoie un centre-tir sur la base du poteau pendant ces trente minutes de paralysie partielle où la Squadra Azzurra maintient malgré tout sa domination. Passé le frisson de l’ouverture du score de Nocerino, annulée pour hors-jeu, ce sont les tirs au but, et les tirs au but s’en foutent de savoir quelle équipe a dominé. Montolivo loupe le cadre, Pirlo met une panenka, Young éclate la barre, Buffon bloque le faible tir de Cole et toute l’Italie peut souffler. Contre l’Allemagne, elle n’aura peut-être pas autant de chance si elle oublie encore de mettre la balle au fond pendant les 90 ou les 120 premières minutes…
Thomas Pitrel