On te sait fan de l’OM. Tu penses quoi de cette version 2014/2015 ?
Pour l’instant, je ne peux penser que du bien. On est premiers, on marque des beaux buts, on joue bien et on a un entraîneur charismatique. Tous les voyants sont donc au vert.
Tu penses que c’est l’effet Bielsa ?
Je me suis renseigné un peu sur lui car, pour tout te dire, je ne le connaissais pas avant qu’il signe à l’OM. En regardant un peu sa carrière, ce qui m’inquiète, c’est que soit il gagne 3 à 0, soit c’est l’inverse. On verra dans les prochaines semaines.
Tu es plus Bielsa ou Labrune ?
Je ne sais pas si c’est vraiment possible de choisir entre un président et son entraîneur. Ils font partie du même club après tout. Ce qui est sûr, c’est que Bielsa a tous les arguments pour plaire à l’OM et aux amateurs de football en général. Il a ses mimiques, sa manière de se transcender à chaque fin de match et ses habitudes un peu délirantes, comme lorsqu’il s’assoie sur sa glacière ou lorsqu’il touille son café quand l’OM marque. Ce genre d’attitude, très peu de présidents peuvent se le permettre, sauf peut-être Tapie qui était un vrai showman.
Le football actuel manque-t-il de personnages aussi charismatiques que Bielsa ?
Oui, totalement. Ce que j’aime chez lui, ce sont ses interviews d’après-match. Par exemple, après la défaite contre Montpellier, il n’a pas dit un truc cliché comme « On est tombé sur une bonne équipe » . Non, il a été franc et a dit qu’il avait honte de son équipe. Il ne se cache pas derrière des excuses.
Tout à l’heure, tu parlais de sa glacière, qu’est-ce qu’il y cache selon toi ?
À mon avis, il doit avoir un double des maillots avec le bon nom derrière depuis ce qu’il s’est passé avec Ayew.
Une période de l’OM te rend particulièrement nostalgique ?
Étant supporter de l’OM depuis très longtemps, il y en a forcément plusieurs. Néanmoins, si je devais en citer une, ce serait celle de 1990/1991, et particulièrement le quart de finale à San Siro contre le grand Milan avec l’égalisation de Papin. C’étaient les débuts de la conquête européenne de l’OM, l’époque où on commençait à faire peur. Quand ça s’est stoppé en 1994, je pensais que ça n’allait plus jamais revenir, mais c’était faux. Après ça, il y a eu l’époque avec Pires, Ravanelli et Köpke, celle avec Drogba ou encore celle avec Niang, Lucho et Ben Arfa. Ben Arfa, par exemple, c’est typiquement le genre de joueur parfait pour l’OM, le genre de mec qui peut faire vibrer les supporters, même si c’est par intermittence. Je me souviens d’ailleurs d’une talonnade qu’il avait faite pour Lucho contre Montpellier, j’avais l’impression de me retrouver à l’époque de Waddle et Pelé.
Le nouveau Vélodrome, tu en penses quoi ?
J’y suis allé plusieurs fois durant sa conception, mais je m’y suis réellement rendu pour le match contre Rennes. Je dois dire que c’est un très beau stade. On était un peu désarçonné au début parce qu’il fait beaucoup de bruit et que l’on n’est pas trop habitué à ça à l’OM. Ça résonne beaucoup, un peu comme dans un hall de foire. Ça fait plaisir en tout cas d’avoir un grand stade couvert, d’autant que la circulation entre les tribunes y est plus logique. Ça se fait rapidement, avant on était presque obligés de reprendre la voiture (rires).
Ton nom vient d’Enzo Francescoli. L’autre fan de ce joueur, c’est Zidane. Tu penses quoi de ses premiers pas en tant qu’entraîneur ?
Il n’est pas flamboyant, mais ça ne m’étonne qu’à moitié. Contrairement à Deschamps ou Blanc, Zidane n’était pas un joueur de poigne sur le terrain. C’était un leader charismatique grâce à sa classe et son talent, mais il ne râlait jamais. Je peux me tromper, mais je pense qu’il n’est pas fait pour ce genre de fonction. Un peu comme Platini à l’époque, même si j’ai aimé sa version de l’équipe de France avec Papin.
Il paraît que tu as joué avec Stuart Murdoch de Belle & Sebastian. Comment s’est faite cette rencontre ?
À une époque, j’étais un fan hardcore de la scène de Glasgow, celle de Mogwai, des Pastels, de Belle & Sebastian et de Teenage Fan Club. Un été, je décide donc de partir en Écosse avec un pote pour voir ce qu’il se passait réellement là-bas. Et là, je pense qu’on a eu un coup de pouce du destin : on tombe sur Gerard Love de Teenage Fan Club dans la rue et on lui explique qu’on est à Glasgow parce qu’on adore la scène rock de la ville. Il nous prend alors sous son aile, nous emmène en festival, nous dédicace une chanson sur scène et nous emmène à l’after-party où l’on se fait payer des verres toute la soirée. Là, on tombe sur Stevie Jackson de Belle & Sebastian qui nous invite le lendemain midi à manger. C’était comme dans un rêve, mais ce n’était encore qu’un début. Au moment de commander, je vois la tête de mon pote se décomposer en voyant Stuart Murdoch arriver. Il faut bien se dire qu’à l’époque, le mec était un dieu pour nous. Il est venu s’asseoir à notre table et, au fil de la discussion, nous demande si on joue au foot. On lui répond que oui, et c’est là qu’il donne rendez-vous le lendemain pour jouer avec tous ses potes.
Comment était le match ?
Très bien. Avec Stuart, on formait un très bon duo d’attaque. On s’est chacun fait une passe décisive. Ce qui m’a plutôt rassuré, car l’idée de devoir donner ou non le ballon à l’auteur de Me And The Major me perturbait beaucoup (rires). Ce qui était marrant aussi, c’était de jouer contre des Écossais purs et durs. Pour nous, qui venons d’une tradition plus latine, ce n’était pas évident. D’ailleurs, mon pote s’est écroulé à un moment alors qu’il avait à peine été touché. On s’est gentiment fait huer (rires). Ils nous disaient « On est en Écosse, pas à Marseille ! » C’est un de mes plus beaux souvenirs.
Tu fais régulièrement du foot en tournée ?
Non, j’ai pas mal de soucis physiques qui m’empêchent de jouer. Ce qui m’attriste parce que je jouais tout le temps au foot plus jeune. Je jouais le mercredi, le vendredi et le dimanche avec le club, le soir avec mes potes et même seul dans ma chambre. En y réfléchissant, j’ai passé plus de temps dans ma jeunesse à pratiquer le foot qu’à faire autre chose.
Tu attends quoi de cette année ?
Que l’on finisse dans les trois premiers. Il faut que l’OM fasse une année pleine, en gardant la même équipe dirigeante, le même entraîneur et les mêmes joueurs jusqu’à la fin de saison. Et puis, comme l’OM c’est un peu Dallas, ce serait bien d’éviter les clashs cette année.
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