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K.Constant : «Ronnie, mon idole absolue»
Kévin Constant cartonne en Serie A au moins autant que Griezmann en Liga. En un an, il pourrait passer de Châteauroux au Milan AC. Entretien lors de son escale à Chievo.
Kévin, comment es-tu passé de Châteauroux au Chievo Vérone ?
A la base, je ne voulais plus évoluer en Ligue 2. J’étais ouvert à tout, même les championnats un peu moins regardés. Au final, ça s’est décanté le dernier jour, le 31 août. Marco Simone, mon agent, a pu me faire signer au Chievo. En fait, des émissaires italiens m’avaient déjà observé lors d’un match à Marseille contre le Mali. C’était pour le Torino à la base mais il faut croire que l’écho a été bon.
A Châteauroux, on avait l’impression que Papin t’avait donné les clés de l’équipe.
C’est vrai que l’an passé, Jean-Pierre Papin nous a fait beaucoup de bien. C’est grâce à lui que l’on s’est maintenus. Il nous a fait passer toute son expérience et il nous a permis, à moi comme à Titi Buengo, de porter l’équipe, de prendre nos responsabilités. Ça a bien marché, on a fait une bonne deuxième partie de championnat et on s’est finalement maintenus.
Paradoxalement, l’équipe marche mieux sans ses stars, comme toi ou Bakary Sako.
Je pense qu’il y a des joueurs qui se reposaient peut-être un peu trop sur nous. Devant, que ce soit moi, Titi ou Bakary, on était très sollicités. C’est normal, on sortait peut-être du lot. Mais le fait que l’on soit partis, ça a permis à certains de se prendre en main, de se dire qu’ils avaient eux aussi des qualités et qu’il fallait les montrer.
Comment s’est passé ton intégration en Serie A ?
J’ai été très agréablement surpris. Je n’avais jamais mis les pieds en Italie. Rien que sur le fait d’apprendre une nouvelle langue, j’étais sceptique. Mais les autres joueurs de l’équipe sont venus tout de suite vers moi, comme le capitaine Pellissier, qui parle français. Les deux premiers matchs, je n’étais pas dans le groupe. Ça m’a fait drôle, mais ils sont tous venus me voir pour me dire qu’il ne fallait pas s’en faire, que ça se passe comme ça en Italie. Ça m’a mis en confiance pour la suite.
A tel point que l’on a parlé de toi au Milan AC.
C’est vrai que lors du match contre la Juve, Monsieur Braida est venu me voir. En fait, tout était bouclé pour que je rejoigne le Milan AC le 1er janvier. Mais comme j’avais déjà joué pour Châteauroux et qu’on ne peut pas jouer dans trois clubs lors de la même saison, c’est tombé à l’eau. Mais c’est pas grave. Je dois de toute façon encore faire mes preuves. Et si je suis encore bon, le Milan reviendra peut-être me chercher.
On t’aurait raconté ta saison il y a quelques mois, tu ne l’aurais sans doute pas cru…
Au milieu du mois d’août, je me voyais repartir pour une saison avec Châteauroux, ce que je voulais vraiment éviter. Et puis le Chievo, je me suis dit bon, si ça se trouve, il me faudra deux trois ans pour m’imposer mais ok. Si on m’avait dit ça à mon départ de Toulouse…
Tu as digéré ton départ du TFC en 2008 ?
Oui, je n’ai aucune revanche à prendre. Elie Baup est un super entraîneur et les gens du club ont toujours été super avec moi. Le président Sadran par exemple a toujours cherché à m’aider. La seule chose qui me gêne dans cette histoire, c’est moi. Je n’ai jamais réussi à leur montrer que je pouvais réussir. C’est pour ça que si un jour je peux revenir au TFC, ça sera avec plaisir.
En tant qu’élément offensif, ne trouves-tu pas que le Calcio est plus spectaculaire aujourd’hui ?
C’est vrai qu’avant d’arriver, je croyais que c’était le catenaccio, avec des mecs qui ont pour seul objectif de garder leur cage inviolée. Au final, je trouve que le championnat est ouvert. La preuve, il y a trente buts marqués chaque week-end. C’est très relevé mais en même temps, il y a des espaces. Pour moi, le Calcio, c’est l’idéal.
Quels sont les plus gros joueurs que tu aies affronté jusqu’à maintenant ?
Sneijder, c’est vraiment impressionnant. Que ce soit dans la frappe, dans la passe, il fait tout comme il faut. Sinon, il y a Cavani, l’attaquant du Napoli, qui est pas mal et Pastore, qui est vraiment extraordinaire. Et puis il y a les classiques Ibrahimovic et Ronaldinho.
Et à qui tu es allé prendre le maillot à la fin du match, comme un gosse ?
Ronaldinho, c’est mon idole absolue. Le jour où j’ai signé, je me voyais déjà en train d’échanger mon maillot avec lui. Là en plus on a pu un peu discuter, j’ai vu que c’était un bon gars, alors tu penses, j’étais aux anges.
T’as eu de la chance qu’il accepte. Parce que le maillot du Chievo est quand même bien moche.
Ouais, c’est vrai que les couleurs, c’est pas trop ça mais échanger un maillot, c’est un symbole, c’est fair-play. Ça montre que tu respectes l’autre. C’est important pour les footballeurs. Il faut arrêter de croire que l’on s’intéresse qu’aux voitures et aux fringues.
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