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Goodbye Bradley

Par Albert Marie
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Goodbye Bradley

Bradley Lowery, jeune fan de Sunderland atteint d’un cancer incurable, s’est éteint ce vendredi après-midi. Son combat, popularisé par la relation fusionnelle qu’il avait nouée avec l’attaquant anglais Jermain Defoe, et son enthousiasme sans fin ont ému et inspiré au-delà du monde du football.

Dans la Rome antique, lorsqu’un gladiateur tombait au combat sans avoir été suffisamment valeureux au goût du public, le peuple réclamait sa mort en baissant les pouces vers le sol, comme pour inciter au dernier coup de glaive. Bradley Lowery posait toujours avec les pouces en l’air. Mais ce vendredi 7 juillet, dans l’après-midi, Bradley Lowery est tombé les armes à la main. Supporter des Black Cats de Sunderland, il a lutté quatre années contre une maladie rare, un cancer pédiatrique appelé neuroblastome, arrivé en phase terminale début 2017. Une saleté de maladie pas suffisante pour gâcher les folles aventures que Bradley a vécues ces dernières mois, où son enthousiasme imparable a fait de lui la nouvelle mascotte du Royaume-Uni et, surtout, le gars très sûr de Jermain Defoe. L’histoire d’amitié entre les deux « best mates » avait commencé le 12 septembre dernier, lors d’un match face à Everton où Bradley était invité à rencontrer ses idoles. Coup de foudre immédiat avec Jermain Defoe, son joueur préféré, qu’il accompagne sur la pelouse pour le coup d’envoi après lui avoir glissé quelques conseils – de buteur à buteur – dans le tunnel.

Touché par l’admiration que lui porte le petit garçon et l’énergie qu’il dégage malgré sa maladie, Defoe s’attache, prend des nouvelles quotidiennement, plaque une photo de son nouveau copain sur son casier dans le vestiaire et rend visite à Bradley à l’hôpital, ou même chez lui pour participer à des soirées pyjama. « Le moment le plus fort que j’ai vécu ici, à Sunderland, est le jour où je suis entré sur la pelouse du Stadium of Light avec Bradley, lors du match contre Everton » , écrivait la semaine dernière l’attaquant de 34 ans dans son message d’adieu aux fans du club, qu’il a récemment quitté pour rejoindre Bournemouth.

Quelques semaines après la première rencontre Defoe-Bradley, le club de Sunderland décide d’offrir à son jeune supporter une soirée de rêve au Stadium of Light à l’occasion de la réception du leader du championnat, Chelsea. Bradley a accès aux vestiaires, il prend la pose avec les stars des deux équipes, chope un maillot dédicacé par les Blues, reçoit une ovation du stade ainsi qu’une passe décisive de Diego Costa pour inscrire le Goal of the month et va même jusqu’à participer à l’échauffement des Black Cats au beau milieu des joueurs. Cette énergie, bordel ! Si David Moyes t’avait aligné sur le terrain ce jour-là, Bradley, tu aurais sans doute foutu en l’air la carrière de Gary Cahill et David Luiz.

Plus fou encore, lors du match de qualification au Mondial 2018 face à la Lituanie, le 26 mars dernier, Joe Hart brise le protocole officiel pour que le gamin puisse ouvrir la voie à la sélection anglaise en entrant le premier sur le terrain. Avec son Jermain sous le bras, évidemment. Alors, forcément, quand les parents de Bradley ont annoncé la dégradation rapide et irrémédiable de son état en début de semaine, Jermain a eu un peu de mal à retenir ses larmes face aux journalistes au moment de parler de lui, jeudi après-midi : « Je parle à sa famille tous les jours. J’étais avec lui il y a quelques jours et c’était dur de le voir souffrir comme ça. C’est dur de voir un enfant de cet âge subir ça depuis si longtemps. Cela devient très difficile pour lui. Ce n’est plus qu’une question de jours. Mais il restera à tout jamais dans mon cœur. Sa famille sait que la mienne sera toujours là pour elle, quoi qu’il arrive. Il n’y a pas un jour où je ne me réveille pas sans regarder mon téléphone en pensant à lui. Parce que son amour est authentique et je le vois quand il me regarde dans les yeux. » Hier soir, le Stadium of Light semblait avoir été baptisé pour toi, Bradley. Alors levons nos deux pouces bien haut. So long, little striker.

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