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Des Nîmois violentés par la police ?
Vendredi, le Nîmes Olympique se déplaçait sur la pelouse du Havre pour le compte de la 23e journée de Ligue 2. Une belle victoire pour les Gardois grâce à un but de Gragnic à la 55e, mais aussi des incidents entre leurs supporters et les forces de l’ordre… Selon la police, des supporters nîmois auraient proféré des insultes à leur encontre en fin de match, ce qui aurait motivé une intervention plutôt musclée et l’interpellation de deux Nîmois.
Du côté des fans de Nîmes, on n’a pas vraiment la même version des faits. « Tout a commencé avec l’interpellation d’un jeune mineur de notre groupe, explique un des responsables des Gladiators, le principal groupe de supporters du club. Il était suspecté d’avoir cassé un siège pendant le match. Siège qui a cédé lors d’un chant où les supporters sautent en même temps. Pour l’interpeller, des policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité, ndlr) ont usé d’une violence extrême. Menotté au sol, il est ensuite roué de coups. Ce qui provoque évidemment l’indignation de plusieurs présents… La tension monte et plusieurs policiers chargent. Un autre jeune, voyant les forces de l’ordre charger, met son pied en opposition par réflexe. À son tour immobilisé à cause de ce qui est considéré comme un coup de pied, il est matraqué brutalement à la tête et perd connaissance pendant quelques instants. »
C’est là que la situation dégénère : « D’autres supporters arrivent, certains entourent le jeune au sol pour le protéger de l’agitation, d’autres invectivent les policiers. Quelques insultes fusent. Ça chauffe, mais sans violence. Pourtant, les flics décident de continuer leur charge et matraquent tout ce qu’ils trouvent, une véritable chasse à l’homme. Aucun autre supporter n’est interpellé, mais on compte un bras cassé et plusieurs autres blessés. Le second interpellé ira se faire recoudre (trois points de suture, ndlr) à l’hôpital avant d’aller en garde à vue. »
Domengue, un autre supporter de Nîmes de 52 ans, cadre dans une grande entreprise et également présent sur les lieux au moment des faits ,a livré un récit similaire sur francebleu.fr : « On a passé une excellente soirée, tout était parfaitement calme (…) jusqu’à une légère bousculade qui se produit à la porte qui menait à la sortie. À ce moment-là, j’ai assisté à un matraquage comme j’en ai rarement vu. (…) Lorsque nous avons continué sur le chemin qui nous conduisait au parking visiteurs, dans le couloir juste avant la sortie, il y avait à nouveau un attroupement. L’un des jeunes qui s’était fait frapper était inconscient. Du coup, ses amis s’étaient regroupés autour de lui pour éviter qu’on ne le bouscule et surtout qu’on ne le piétine. C’est vrai qu’il y a eu une certaine tension. Mais à ce moment-là, sans que je ne puisse comprendre ce qu’il s’est passé (…), ils (les policiers, ndlr) se sont mis à donner l’ordre de pousser. Ils nous ont poussés dehors comme du bétail. (…) Et des policiers, une fois de plus casqués et matraques à la main, qui se trouvaient sur le côté n’ont rien trouvé de mieux à faire que de larder de coups de matraques toutes les personnes qui passaient là. Les coups partaient à la volée. (…) Honnêtement, on se serait cru à Kiev, je n’ai jamais vu un comportement pareil. »
Du côté des interpellés, le mineur est sorti au bout de deux heures. Quant au second, il n’a quitté le commissariat qu’à 11h du matin, le lendemain. Ils seront normalement convoqués à une date ultérieure pour s’expliquer. Stupéfaits par cet évènement sans précédent pour eux, plusieurs supporters nîmois, qui ont assisté à ces incidents, ne comptent pas se laisser faire et ont décidé de monter un dossier pour porter plainte.
AA