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Dans un mois, l’Euro !
Le 8 juin prochain, la phase finale de l’Euro débutera. L’actualité foot foisonnante nous ferait presque oublier qu’en fait c’est presque demain que le sommet de la saison débute. L’occasion de faire un point complet à l’attaque de la dernière ligne droite. Car soyons francs : on a hâte !
C’est dans un mois et autant le dire c’est quasiment demain. Oui le 8 juin, la phase finale de l’Euro 2012 débute et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on est un peu inquiet. Car c’est encore un beau bazar qui sert de prélude à la co-organisation du sommet international de la saison. On ne va pas se mentir, on se doutait un peu que la préparation conjointement menée par l’Ukraine et la Pologne n’irait pas de soi, dans des pays où il y a parfois tout à faire dans certaines régions. Et forcément quand les choses ne sont pas installées, on n’est jamais bien loin de la zizanie. Ici des infrastructures encore loin du compte, là des responsables européens qui envisagent de boycotter la compétition pour protester contre le sort réservé à l’opposante ukrainienne Ioulia Timochenko incarcérée depuis l’an dernier, sans oublier un membre de l’opposition polonaise qui remue terre et ciel pour déplacer la finale de Kiev à Varsovie, ou encore Platini obligé de faire la chasse à l’arnaque face aux prix des hôtels à vous faire passer un Formule 1 pour la Plaza Athénée. N’en jetez plus ! La rançon sûrement de la tactique de Michel Platini qui a fait son beurre électoral en draguant les pays de l’Est avec naturellement le renvoi d’ascenseur qui va de soi, même si sur le principe c’est aussi une bonne chose que le football se rende partout, y compris sur terre d’accueil moins bien préparée. Mais toutes ces tergiversations ne doivent pas faire oublier que sportivement, l’affaire commence à sérieusement se dessiner.
Les Bleus, outsiders principaux ?
Evidemment, on connaît les favoris de l’histoire qui s’apprête à être écrite : l’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas, dans cet ordre. Même si plus on s’approche du rendez-vous ukraino-polonais, moins les choses paraissent limpides. La Roja lâche désormais un paquet de rendez-vous amicaux face à de grandes sélections, son seul révélateur après avoir survolé un groupe en bois, les Oranje se sont fait fracasser par la Nationalmannschaft (0-3) qui elle-même a pris une petite leçon de foot par… la France. Et ça c’est une divine surprise. En février à Brême, les Bleus ont fait oublier, au moins le temps d’un match, la misère footballistique qui a fait sa marque de fabrique sous le mandat de Laurent Blanc, une ligne fidèle aux deux années précédentes sous Raymond Domenech. Une métamorphose tellement saisissante qu’on en arrive à s’interroger à la fois sur le niveau réel de l’Allemagne et sur celui de la France. Côté germain, on sait que Joachim Löw n’avait pas tout le monde à disposition mais ça ne peut pas être qu’une explication partielle. Car en face, les Bleus ont donné le sentiment d’une montée en puissance. Une thèse appuyée par le sentiment de libération probable générée par le soulagement d’une qualification, ce stress nourri aussi par certains fantômes pas totalement exorcisés. Et du coup, on en arriverait presque à se demander si la bande à Laurent Blanc n’est pas bêtement l’un des très gros outsiders de cet Euro. Une idée appuyée par d’autres signes que ce voyage à Brême à relativiser.
Les plans de Blanc… inversés !
Car dans une équipe qui a couru derrière des leaders techniques depuis plus de deux ans, il faut sans doute voir un signe dans la dimension prise par Karim Benzema, l’année pétaradante de Franck Ribéry, la fin de saison consistante de Samir Nasri ainsi que l’enchaînement d’exploits ahurissants parfois d’Hatem Ben Arfa, auxquels on ajouterait bien le caractère décisif pris par Jérémy Menez à Paris. Un afflux de bons indicateurs créatifs bienvenus au moment où le secteur défensif est au bord de la rupture (Mexès sur le banc, Rami épuisé, Sakho détruit, Sagna et Abidal indisponibles, sans oublier des demis def’ dans la même détresse de M’Vila à Diaby en passant par Diarra et Diarra). Ce mercredi, Blanc inaugurera un drôle de processus en annonçant une liste de Bleus de l’étranger pour sa pré-liste avant de compléter dans une semaine avec ceux de la Ligue 1. Sûr que le Président se serait bien passé de cette cascade de mauvaises nouvelles derrière… Comme un pied de nez à sa stratégie initiale qui était, à la façon d’Aimé Jacquet, de sécuriser d’abord le secteur défensif avant de plancher sur l’animation offensive. Mais à bien y regarder, c’est peut-être bien cette équipe de France dans son ensemble qui est un pied de nez à la logique. Un peu comme toute l’organisation de cet Euro au fond. Un bon signe pour les Bleus ?
Dave Appadoo