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Coutinho, du futsal au foot propre

Par Swann Borsellino et Markus Kaufmann
4 minutes
Coutinho, du futsal au foot propre

Chaque année, le Brésil délivre à l’Europe son lot de pépites et de bananes. Pendant un certain temps – du côté de l’Inter Milan notamment - on s’est demandé de quelle cargaison était issu Philippe Coutinho. Quelques années plus tard, le monde du football et les supporters de Reds peuvent être rassurés : le petit « Pipo » n’était pas dans le cargo Denilson. Aujourd’hui, quand Inter rime avec Taider, Liverpool rime avec cool et c’est en partie grâce à son Brésilien de poche.

Au panthéon des gestes élégants du football, la feinte de corps que vient de dégainer Jon Flanagan est aussi utile que délicieuse. Le dimanche 30 mars est un sunny Sunday du côté d’Anfield Road où les Reds mènent 2 à 0 face à Tottenham quand le latéral gauche anglais file le ballon à Philippe Coutinho. Une bonne idée. Insaisissable depuis le début de la rencontre, le Brésilien sait exactement ce qu’il va se passer. Devant lui, il a quelques mètres pour prendre de la vitesse et une multitude de solutions pour transformer ce contre en but en un coup de baguette magique. Sur ces phases de jeu, « Pipo » est un magicien. La preuve qu’un enfant du futsal peut aussi être un homme de grands espaces. Avec sa conduite de balle soyeuse qui rappelle le temps où il enrhumait des adolescents simplement avec la semelle, le Brésilien remonte le ballon, lève la tête, analyse la situation et décide de tirer quand beaucoup auraient opté pour un décalage. Cette frappe parfaitement croisée en bout de course qui termine dans le petit filet, Philippe en enquillait par dizaines à l’époque où pour lui, le football était un sport de gymnase. Arrivé (trop) tôt en Europe à l’Inter Milan, le créatif de 21 ans est l’un des hommes forts du Liverpool qui marche. Un gamin qui a eu besoin de temps pour épurer son jeu et trouver sa vraie place dans un football européen exigeant.

L’enfer de la Serie A

Quand Philippe Coutinho débarque à Milan à l’été 2010, la Serie A accueille donc un joueur fantaisiste formé au futsal. Le Brésil raconte les exploits d’un numéro 10 surdoué : le crochet facile, le passement de jambe naturel, la conduite de balle légère. Bien trop légère pour occuper l’axe de l’animation offensive d’une équipe de Serie A. Dans les arènes italiennes, le jeu de « Pippo » Coutinho fait face à deux problèmes insurmontables : le manque d’espace et le physique des défenseurs. Pour contrer le premier, Rafa Benítez lui trouvera une place sur le côté gauche de son 4-2-3-1 derrière Eto’o (en l’absence d’un Milito blessé, à cette époque où Biabiany avait une place de titulaire). Sur l’aile, Cou’ a plus de temps avant de devoir esquiver un violent coup d’épaule, mais se trouve incapable de faire la différence face à des défenses transalpines trop organisées. Trop loin des buts, tout simplement. Un joueur paradoxal : un corps vif, mais pas particulièrement rapide, une technique raffinée, mais un manque de consistance dans le jeu de passes.

En opération séduction en Premier League

Ainsi, entre le Brésilien et Ricky Álvarez, l’Inter choisira la tradition, et donc l’Argentine. Face au second obstacle, Coutinho gagne de la masse musculaire. Trop vite, trop mal, qui sait. Le fait est qu’à la façon d’un Alexandre Pato réduit au statut de cobaye de Milanello, Coutinho multiplie les blessures musculaires en s’efforçant d’atteindre une densité physique « européenne » . La magie de la Premier League, capable de transformer Nasri en un athlète, aura eu raison de ce dernier défi. À Liverpool, il s’éclate dans les immenses espaces des prairies défensives anglaises. Sa qualité de passe grandit à mesure que l’écart entre les défenseurs s’accroît : la défense de Norwich n’est pas celle du Chievo. Et dans la verticalité du jeu de Brendan Rodgers, peu importe s’il doit jouer devant Gerrard, derrière Suárez ou sur un côté, en 4-2-3-1 ou 4-3-3, sa conduite de balle et sa fantaisie sont devenues une arme redoutable en contre-attaque, alors que son coup d’œil et son flair l’ont même rendu utile dans les petits espaces des attaques placées. Tant qu’il joue près des buts adverses, Pippo est un vrai danger. S’il semble que Coutinho ne deviendra jamais un meneur de jeu avec la consistance nécessaire pour donner le tempo à une animation offensive, il est enfin devenu un joueur de coups à jouer redoutable dans certaines situations de jeu. En somme, le Brésilien a progressé, mais demeure un diamant à polir. Pas étonnant, à 21 ans. 21 ans, soit l’âge de Jon Flanagan qui, comme Jordan Henderson, Raheem Sterling et donc, Philippe Coutinho, n’était pas né lors du dernier triomphe de Liverpool en Premier League. L’insouciance. Elle est peut-être là, la force des Reds.

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