On dit que tu es le petit jeune qui s’affirme actuellement aux Girondins. Qu’est-ce que ça fait, exactement ?
Ça me fait plaisir, parce que ça montre que le travail que j’ai effectué est en train de payer… Mais bon, il faut continuer pour aller encore plus haut.
C’est quoi « plus haut » ?
C’est être l’un des meilleurs ici, dans le club, déjà. Progresser et apprendre tous les jours, un maximum.
En même temps, tu as 24 ans, ce qui n’est finalement pas si jeune… Mais sinon, ça fait quoi d’être considéré comme un « bleu-bite » , à cet âge-là ?
C’est vrai ! (Rires) Au début, j’étais considéré comme un jeune joueur, mais par la suite, même si je suis venu avec beaucoup d’humilité, au contact des plus anciens, j’ai appris, j’ai parlé et, au fur et à mesure, je me suis fait respecter. Mais après, l’âge, ça ne fait pas l’homme… Il faut savoir se faire respecter, et c’est ce que j’ai réussi à faire.
Tu es passé de l’US Lormont (amateurs) à la réserve bordelaise en CFA, et Willy Sagnol a fait appel à toi très vite. Pourquoi ?
Il faudrait demander ça au coach… Mais parmi mes qualités, il y a mon mental. Je ne lâche jamais, j’ai un mental de guerrier. C’est peut-être ce qui lui a plu, ainsi qu’au staff. Mais j’ai travaillé avec la réserve, aux côtés de Patrick Battiston et Marius Trésor, et j’y ai toujours cru. Willy Sagnol m’a fait confiance, et j’essaie de lui rendre chaque jour, que ce soit à l’entraînement ou en match.
Tu as connu une première en pros face au PSG, au Parc des Princes : y a pire, non ?
Ah ouais, c’était beaucoup d’excitation… du stress aussi, et comme c’était une première, forcément, on se dit qu’il ne faut pas passer à côté. Personnellement, mais aussi collectivement, parce qu’on veut toujours gagner. Mais bon, là, euh… (défaite 3-0, 11e journée de Ligue 1, ndlr).
Et passer ces dernières semaines du marquage de Zlatan, et des stars du PSG, à Toulouse ou Lens, c’est supportable psychologiquement ?
Disons que j’ai énormément appris en jouant face au PSG, et que j’ai vu ce qu’était le haut niveau. Après, non, c’est pas du tout compliqué… Chaque match est important, et chaque joueur a son style de jeu… Ceci étant, jouer contre Zlatan, qui est un grand champion, c’est quelque chose d’énorme !
Et tu ne t’es pas fait bouger, tu as même plutôt bien résisté…
Oui, il le faut ! Soit on te marche dessus, soit on marche sur l’adversaire ! Et moi, je préfère marcher sur l’adversaire… Mais sinon, Zlatan ne m’a pas chambré, il est bien resté dans son match.
Dimanche, face à Lens, il y aura quatre suspendus (Khazri, Sané, Chantôme, Plašil) et Planus blessé. Tu vas jouer où ?
Je ne sais pas, c’est le coach qui va faire ses choix. Mais que je sois dans l’axe ou en milieu de terrain, je me donne à 200 %. Je dois être au niveau pour aider l’équipe à gagner.
Tu préfères quoi : arrière central, « milieu-sentinelle » , voire arrière latéral ?
Latéral : j’ai fait, dans une défense à trois… Et c’est aussi arrivé en réserve, oui. Mais j’aime bien milieu, parce que j’ai l’impression que je cours encore plus. Parce que je suis quelqu’un qui aime bien courir, et se défoncer sur le terrain. Mais j’aime aussi jouer en défense centrale, avec notamment des un-contre-un à jouer, et des duels à gagner…
La comparaison avec Alou Diarra, ça te gonfle ?
Ah mais non, au contraire ! Elle me fait plaisir, parce qu’avant, quand j’étais plus jeune, Alou était l’un de mes joueurs préférés. C’est pour ça que, déjà, au poste de milieu de terrain, on faisait la comparaison… C’était mon joueur phare – même si je ne l’ai jamais rencontré –, donc c’est flatteur. Et ça reste un boost pour travailler chaque jour. Ici, c’est Marius qui a fait la comparaison…
Quels sont tes perspectives et objectifs de carrière ?
Je veux me poser durablement à Bordeaux, dans ce club. Viser un titre de champion, une Coupe d’Europe et jouer aussi dans un grand club européen.
Et as-tu des vues sur la (ou les) sélection(s) ?
J’ai été approché par le Centrafrique (ou République centrafricaine) quand je suis arrivé ici, et j’ai dit que je donnais priorité à ma carrière en club. Maintenant, je suis dans le monde pro, et vu la fin de saison qu’on a, palpitante, je vais rester concentré sur les Girondins. Le choix… Mais l’équipe de France, c’est vrai que ce serait quelque chose d’énorme…
Le « Bordeaux bashing » touche le club depuis plusieurs saisons, finalement plus du fait des médias que des supporters adverses. Ça te fait quoi ?
Alors, ça ne fait jamais plaisir, c’est sûr. Mais je pars d’un autre constat : je suis de nature à laisser les gens dire ce qu’ils veulent, parler à tout-va… Ça n’avance à rien. Ce qui compte le plus, ce sont les actes. Et nous, forcément, dans notre domaine, c’est le terrain. Donc, si l’on fait de bons matchs, et qu’on les gagne, puis qu’on arrive à atteindre nos objectifs, on fera taire beaucoup de gens…
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