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Ce qu’il faut retenir de la saison du FC Nantes

Par Ronan Boscher
10 minutes
Ce qu’il faut retenir de la saison du FC Nantes

Interdits de recrutement sur la ligne de départ en août 2014, les Nantais ont réussi à se maintenir et à offrir quelques émotions cette saison : la révélation Bammou, le match dingue contre Lyon en Coupe de France et un mur jaune à la française en tribunes.

L’analyse définitive

Sans le buteur Filip Djordjevic, laissant le canari pour un aigle romain – la Lazio Rome – et interdit de recrutement après une erreur de procédure sur le contrat d’un joueur qui ne joue presque pas (Ismaël Bangoura, qui sera finalement prolongé…), la saison nantaise s’annonçait compliquée. Mais, comme la saison dernière, les Canaris ont emmagasiné tout ce qu’il y avait à prendre en première partie de saison (une série de 9 matchs sans défaite entre septembre et novembre se terminant au Vélodrome) et ont capitalisé sur une défense plutôt solide (la 6e défense de L1, avec 40 buts encaissés), à défaut de compter sur une attaque performante (29 buts seulement, dernière attaque de l’élite française). Les éliminations dans les coupes nationales ont cependant grippé un jeu canari en progression : une qualité de jeu un poil plus enthousiasmante que celle de la saison dernière et enfin des victoires, depuis leur remontée en Ligue 1, contre les gros à la Beaujoire (Bordeaux et Marseille). Pourtant, s’il ne fallait en rester qu’aux chiffres, le FC Nantes pâtine : 13e avec 46 points en 2013-2014, il termine cet exercice 2015 à la 14e place, avec 45 points.

Le match chef-d’œuvre : Nantes 3-2 Lyon / Coupe de France / Seizièmes de finale / 20 janvier 2015

Nantes ne pouvait que craindre le pire. Depuis le match nul concédé contre les Canaris à Gerland en début de saison (1-1), ces Gones arrivent à la Beaujoire en janvier 2015 avec une attaque déchaînée (Lacazette-Fekir) et seulement deux revers dans la manche : une défaite lors du derby contre Saint-Étienne (3-0) et une élimination en Coupe de la Ligue contre l’ASM, aux tirs au but. Pas de quoi rassurer des Nantais en difficulté depuis la reprise : une qualif facile contre le Club Franciscain en Coupe de France certes, mais surtout une triste défaite en Coupe de la Ligue contre le LOSC (2-0), un nul vraiment nul à Metz (0-0) et une défaite à Monaco en Ligue 1. Pas de quoi rassurer non plus le public ligérien lorsqu’Alexandre Lacazette ouvre le score dès la 5e minute, après une combinaison magnifique et rapide. À ce moment-là, impossible de penser que Vincent Bessat, alors en renégociation de contrat plutôt houleuse avec le président Kita, allait devenir l’homme du match. Et pourtant, lui, le natif de Lyon fan de l’époque Sonny Anderson, présent aussi, plus jeune, à l’inauguration d’une boutique OL en présence de Jean-Christophe Devaux et Joseph-Désiré Job – « j’avais pu discuter avec eux quelques minutes, c’était exceptionnel » – a bien mis les Lyonnais à terre. Auteur d’un doublé irréel autour de la 20e minute, il se crispe un peu, comme toute l’équipe, quand Fekir égalise à l’heure de jeu, mais trouve les ressources pour offrir à la 89e une victoire de prestige à Nantes et à cette Beaujoire incandescente. 3-2.

Le tournant de la saison : PSG 2-0 Nantes / Coupe de France / huitièmes de finale / 11 février 2015

Irréguliers dans le jeu, mais toujours solides derrière, les Nantais ont conservé leur saison vivante, émotionnellement parlant, jusqu’à ce huitième de finale de Coupe de France et un tirage pourri contre le PSG, au Parc des Princes. Défait sans avoir espéré une seule fois durant la rencontre, après un but de Cabaye et un coup franc lointain de David Luiz, Nantes subira le premier – et seul – coupe de gueule de la saison de Waldemar Kita, dans les colonnes de Presse-Océan : « Une chose m’a surpris à Paris, on voit que le banc de touche est mort. C’est dingue : on dirait des morts alignés. Je n’ai jamais vu Michel comme ça. » Après la désillusion parisienne, les hommes du Zak vont peiner à trouver une source de motivation pour terminer la saison, pourtant bien démarrée, comme l’année dernière. Les Canaris enregistreront en effet 8 défaites en 14 rencontres, glanant un petit point sur 12 possibles durant le mois de mai. Dommage.

Le but de David Luiz contre Nantes

Le but de Yohan Cabaye contre Nantes

Le meilleur joueur : Kian Hansen

On aurait pu décerner le titre au public de la Beaujoire, mais restons sur le terrain. Arrivé à l’été 2014 en provenance d’Esbjerg en qualité de défenseur central et un tatouage de Laurel et Hardy sur le bras gauche, il aurait pu former une paire parfaite avec Papy Djilobodji. Kian Hansen s’est pourtant imposé, buns sur le crâne, en sentinelle devant la défense. La relance juste et esthétique – des amours de transversales, coups de pied -, le Danois était aussi loué par Der Zakarian pour sa capacité à « couper les trajectoires des ballons et gagner beaucoup de duels » . Mais, déçu de ne pas évoluer à son poste de prédilection, ne sachant pas parler français et ayant le profond mal du pays – la « saudadsen » ? – Kian Hansen n’est déjà plus sur les bords de l’Erdre et vient de signer pour 4 saisons chez le champion du Danemark, le FC Midtjylland. Le Danois avait déjà eu du mal à quitter son pays, car signé par Nantes en janvier 2014, mais prêté à Esbjerg dans la foulée. Kian ne voulait pas laisser son club dans le fond du classement danois.

Le joueur révélation : Yacine Bammou

L’histoire a tourné en boucle dès la première journée, lorsque Yacine Bammou inscrit le but de la victoire contre Lens, offre les pizzas à tous ses coéquipiers le lendemain et une chanson de Willy Denzey en guise de bizutage. Préparateur de commandes dans un entrepôt de la boutique du PSG, Yacine, habituellement milieu de terrain, est repositionné au début de l’année 2013 attaquant d’Évry, pas au top dans son groupe de CFA2. Repéré par le FC Nantes, il signe d’abord un contrat amateur pour la réserve canari à l’été 2013, avant de parapher un contrat pro en janvier 2014 et de partir s’aguerrir un semestre en CFA, en prêt à Luçon. Dur. Pourtant muet lors de cette parenthèse vendéenne, il revient à la Jonelière pour la préparation de cette saison 2014/2015 et explose. Deuxième meilleur buteur du club avec 4 buts (Veretout est premier avec 7 pions), Bammou s’est présenté finalement comme l’alternative la plus crédible au départ de Djordjevic, a mis le salto à l’honneur sur ses célébrations de buts, a joué plus de duels aériens que n’importe qui en Ligue 1 (206) et est désormais international marocain. Ce qu’on appelle une saison réussie pour lui.

Le flop : Fernando Aristeguieta

Avec le départ sans un rond de Filip Djordjevic pour la Lazio, on voyait mal qui pouvait reprendre le flambeau de l’attaque nantaise. Avec un Serge Gakpé irrégulier et parfois terriblement maladroit (cf Serge qui tire un corner, mais rate le ballon pour shooter dans le poteau de corner….), avec la vachette Schechter, le Vénézuélien Fernando Aristeguieta, chouchou d’une Beaujoire qui l’encourageait d’un tout aussi vrombissant qu’énigmatique « Roux ! Roux ! Roux ! » , avait sa carte à jouer, mais s’est complètement planté. Dépassé par la concurrence inattendue de Yacine Bammou, qu’on pensait dévolu à la réserve, celui qui est surnommé El Vikingo ou El Colorado au pays n’a joué que 170 minutes de Ligue 1 pour aucun but. Pire, en janvier, il est prêté sans option d’achat à Getafe pour 15… jours. Faisant sauter son plafond de masse salariale, le club espagnol a en effet été contraint de laisser revenir El Colorado à la Jonelière. Une année vraiment pourrie.

La belle décla : Michel Der Zakarian – Nantes 1-0 Guingamp / 27e journée de Ligue 1 / 1er mars 2015

Pour un de ses derniers dimanches d’hiver 2015, Nantes reçoit Guingamp et sort les muscles. Djilobodji s’essuie le pied sur le crâne de Pied, mais récolte la clémence du corps arbitral, au grand dam de Jocelyn Gourvennec. Mâchoires serrées, Michel Der Zakarian, après la rencontre, déroule : « Ils ont beaucoup de pleureuses dans leur équipe. Il faut dire les choses. Mandanne ne fait que rentrer dans les joueurs et il ne fait que pleurer. Je veux bien qu’ils ne soient pas contents sur leur banc, mais qu’ils arrêtent de chialer, on va leur acheter des Kleenex. » Une phrase qui pèse, venant d’un mec avare en sourire. Une phrase qui confirme surtout une théorie de Lucas Deaux, en novembre 2014, avant de rencontrer Saint-Étienne : « Ça fait plaisir de voir que les adversaires ne nous prennent pas pour une équipe de baltringues. »

Le plus beau but

On vous laisse le choix, mais il s’agit de deux chiches hors-sol et hors-surface. Si celle de Nkoudou donne la victoire aux Canaris contre Guingamp, celle de Bedoya ne servira que le prestige nantais, car inscrit au Parc des Princes pour une défaite rocambolesque 2-1.

Georges-Kévin Nkoudou / Guingamp 0-1 Nantes / 9e journée de Ligue 1 / 5 octobre 2014

Alejandro Bedoya / PSG 2-1 Nantes / 17e journée de Ligue 1 / 6 décembre 2014

La décision arbitrale qu’on n’a pas aimée : PSG 2-1 Nantes / 17e journée de Ligue 1 / 6 décembre 2014

Après deux défaites en cinq jours (à Marseille et contre Toulouse à la Beaujoire), le souvenir d’une manita prise la saison précédente au Parc (5-0), Nantes n’arrive pas ultra-confiant contre le PSG, ce 6 décembre 2014, face au PSG. Les Canaris ouvrent pourtant le score par Bedoya dès la 8e minute de jeu. Le Parc se glace à la 11e minute, après un rush d’un Georges-Kévin. Filant vers le but de Sirigu, N’Koudou est alors taclé, à la hanche, par Marco Verratti. L’arbitre siffle, mais sort à la surprise générale le carton jaune. Sur le coup franc consécutif à la faute, Djilobodji score du crâne, mais M. Bastien remet un coup « d’arbitredge » en inventant une faute préalable de Vizcarrondo. Grâce à un doublé d’Ibra, le PSG s’en sortira par une courte victoire (2-1). « Apparemment, les règles ne sont pas les mêmes pour tout le monde » , résumera Rémy Riou, portier des Canaris.

Le coup de sang : la Brigade Loire en cagoule

Saoulée par le traitement des autorités réservé aux supporters en déplacement, la Brigade Loire se met devant la caméra, porte les armes en plastique et regrette d’être considéré en France « comme des terroristes » . Le coup de com’ de l’année.

Pourcentage de résistance à la blessure

79%

Très peu contrarié par les blessures cette saison, mis à part un début retardé de Rémy Riou dans les cages, le FC Nantes ne tape pas les 100%, car dispose de Johan Audel dans son effectif. « Attention, j’ai 30 ans et je suis un sprinteur. J’ai un corps plus fragile que les autres » , prévenait Johan Audel dans les colonnes de 20Minutes en septembre dernier. Sa cuisse ne l’a en effet pas totalement laissé tranquille. 100 – 21 (le numéro de Audel) = 79 %.

Le joueur dont le club a besoin cet été

Dernière attaque de Ligue 1 cette saison, il ne faut pas chercher bien loin pour connaître la priorité numéro un de la nouvelle cellule de recrutement nantaise (Ayache, Monterrubio et Blanchet) : un attaquant. À un prix abordable, la Beaujoire pourrait se satisfaire d’un Guillaume Hoarau, qui s’est bien retapé en Suisse chez les Young Boys de Berne, et qui pourrait revivre, en tant que fan de reggae, l’amour de Bob Marley pour le FC Nantes. L’option Barrios pourrait aussi être intéressante, même si vraisemblablement plus chère. Enfin, avec Kian Hansen reparti au pays, un défenseur central ne serait pas de trop. Et pourquoi pas un Michaël Ciani, free agent depuis que la Lazio ne l’a pas prolongé ?

Ce qui va se passer la saison prochaine

Nantes, comme à son habitude, va démarrer tambour battant le championnat, avec un très grand Jordan Veretout, qui a enfin pu profiter de vacances cet été. Les performances de Jordan sont telles que le FC Séville décide de lâcher 8 millions d’euros deux jours avant la fin du mercato estival. Waldemar Kita, qui s’était fait un nom à ses débuts dans le 44 en signant Ivan Klasnić moins un rein, tente le coup de poker ultime – après avoir essuyé le refus du PSG pour un prêt de Cabaye – en arrachant au nez et à la barbe de tous les sceptiques Abou Diaby, grâce à une grosse prime à la signature et des coupons de réduction sur les activités de médecine intime de « Waldi » . La greffe prend, notamment entre Abou et la révélation made in Jonelière, Valentin Rongier, et le FC Nantes tutoie le podium durant toute la saison, remporte la Coupe de la Ligue sur une panenka de Rémy Riou, pour terminer en mai 2016 à la 6e place de Ligue 1. Abou Diaby sera du groupe France à l’Euro, chipant la place de Yohan Cabaye, tanké dans le Crystal Palace d’Alan Pardew depuis janvier 2016.

Dans cet article :
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