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Caen, Lens et Angers matent la Ligue 1

Par Martin Grimberghs
7 minutes
Caen, Lens et Angers  matent la Ligue 1

L'élimination d'Ajaccio par Caen (0-2), la défaite de Sochaux à Angers (1-0) et de Bastia à Lens (2-1). Les pensionnaires de Ligue 1 ont passé une bien mauvaise soirée en 16e de finale de Coupe de France. Dans le même temps, Sète (CFA 2) s'inscrit déjà comme la bonne surprise 2014.

Les inconditionnels de la surprise peuvent déjà être heureux. Après Caen tout à l’heure, c’est Lens, Angers et Sète qui sont venus poursuivre la tradition de la surprise en Coupe de France. Quatre équipes qui peuvent d’ores et déjà espérer agrémenter leur fin de saison d’un joli parcours en Coupe de France.

Caen fait fort

À la rue en Ligue 1, Ajaccio n’espérait plus grand-chose d’une saison déjà ratée. Mieux, mais pas au top espéré en Ligue 2, Caen voulait donner de la profondeur à sa saison. Et au final, et comme souvent dans ces cas-là, c’est l’équipe qui en avait le plus envie qui a fini par émerger de ce duel. Grâce à Mathias Autret, le jeune Breton prêté par Lorient, Caen allait déjà prendre une sérieuse option sur la qualification à l’heure de jeu. Dix minutes plus tard, c’était au tour de Fayçal Fajr, l’éclaireur caennais, d’entériner définitivement la qualification normande. Deux petits buts qui suffisent à assurer le bonheur de Patrice Garande et qui permettent aux Caennais d’être les premiers à obtenir le précieux ticket pour les huitièmes de finale.

Lens s’en sort

Le Nord contre l’Île de Beauté, Pierre Bachelet face à I Muvrini et, aujourd’hui, Danijel Ljuboja versus Kharzi dans un duel enflammé à la mi-temps, ce Lens-Bastia sentait bon les seizièmes de finale de la Coupe de France qu’on aime. De ces matchs où on oublie très vite qui est le favori désigné. Et de fait, après 15 minutes, trois occasions et déjà une multitude de centres signés Chavarria, les Lensois étaient déjà parvenus à inverser la tendance. La faute à des Corses parfois bien laxistes au marquage, à la reconversion sur le tard de Danijel Ljuboja en numéro 10 et aussi et surtout à un public lensois toujours aussi prompt à mettre le feu. Bref, tout ça pour dire qu’après une entame de match plus volontaire à tout point de vue, Lens va se coltiner le froid réalisme de Corses habitués à souffrir pour prendre des points. À la demi-heure déjà, Bastia est tout proche de refroidir la belle ambiance de Bollaert. Par Cahuzac d’abord, bien lancé par Khazri, par Ilan ensuite qui verra sa frappe s’écraser sur la transversale d’un Rudy Riou drôlement bien inspiré. L’orage n’est pas passé. À l’heure de jeu, les Corses vont au bout de leurs idées, et cette fois, Rudy Riou ne peut rien sur le puissant coup de casque asséné par Wahbi Khazri (0-1). Pourtant, l’impression de maîtrise est toujours l’apanage de séduisants – mais jusqu’ici trop stériles – Lensois. Et si les Sang et Or vont souffrir jusqu’au bout pour trouver l’ouverture, la bande à Kombouaré sera finalement justement récompensée. Pas grâce aux frappes non cadrées de Ljuboja, mais bien grâce au jusqu’au-boutisme du meilleur Lensois sur le terrain, en la personne de Pablo Chavaria (1-1, 87e). L’Argentin venait d’offrir la prolongation, mais surtout la qualif’ à Bollaert. Car même si Kombouaré a déjà effectué ses trois changements, l’on se dit alors que Bastia a sans doute laissé définitivement passé sa chance. La confirmation viendra de la frappe lourde d’ N’Diaye (2-1, 95e) et de la solidité affichée par les Nordistes en fin de match.

Rennes assure, Angers mange Sochaux et Sète poursuit

En déplacement à Boulogne, Rennes s’était promis d’éviter le traditionnel coup de froid de la Coupe. Déjà bien mal en point en championnat, Philippe Montanier avait donc décidé de faire tourner. Pas bête quand on n’arrive plus à prendre de points en Ligue 1. Car c’était peut-être ça la chance de Rennes ce soir. Pas folichons, mais réalistes, les Bretons ont fait le boulot avec des joueurs volontaires. Volontaire, mais pas pour autant très à l’aise, ce Rennes-là était bien heureux de voir sa tâche grandement facilitée par l’ouverture du score rapide d’Anders Konradsen après 10 minutes de jeu. Les 80 suivantes paraîtront longues, parfois éternelles, mais Rennes finira pourtant par doubler la mise grâce à Romero. Une victoire qui prouvera peut-être dans quelques mois que c’est dans l’adversité que débutent parfois les plus belles histoires. Une belle histoire, la cuvée 2014 de la Coupe de France en tient déjà une avec la qualification de Sète, CFA 2, pour les huitièmes de finale.

En venant à bout de Jura-Sud, CFA, les Sétois ont fait rêver les 43 000 habitants de la commune et quelques Montpelliérains déjà inquiets du sort que leur réservera le PSG demain soir. Bref, Sète est en huitièmes, c’est une bonne nouvelle. La moins bonne, c’est qu’après Ajaccio, il y a ce soir un deuxième club de Ligue 1 qui n’aura plus rien (mais alors là plus rien du tout) à jouer au cours des cinq mois à venir. En s’inclinant sur le terrain d’Angers – deuxième de Ligue 2 certes – Sochaux a encore une fois prouvé qu’avec cet effectif-là, il ne dépareillerait certainement pas dans un beau ventre mou de Ligue 2. Sa place y est en tous les cas déjà assuré. En attendant, c’est la Coupe de France que quittent ce soir les Doubistes, la faute à Djibril Konate. Trop faibles, les hommes d’Hervé Renard font définitivement peine à voir.

Lille et Guingamp se font du bien

Les Lillois n’ont pas tremblé longtemps pour venir à bout de leurs voisins de Croix. Et si René Girard avait, lui aussi, décidé de faire tourner quelques-uns de ses habituels titulaires, Simon Kjær était, lui, bien aligné. Bien vu, parce que c’est le Danois qui allait avoir la bonne idée de lancer ses partenaires sur la voie du succès (17e). Suffisant pour en libérer quelques-uns, à commencer par le revenant Túlio de Melo (57e) et la jeune, mais prometteuse pépite belge Divock Origi en deuxième mi-temps (88e). Sans forcer, sans trembler, Lille accède aux huitièmes de finale et permet à Sète d’être la seule équipe de CFA 2 de la soirée à avoir validé son ticket pour le tour suivant. Dans le Finistère, il n’aura fallu que 120 petites secondes de folie au cours d’une prolongation débridée pour permettre à des Guingampais bien bousculés par de courageux Concarnois de faire la différence. Mais que ce fut compliqué. À la fin du temps réglementaire et alors que l’EAG pensait avoir fait le plus dur en déflorant la marque à la 64e minute via Yatabaré, c’est finalement au mental que les pensionnaires de Ligue 1 vont se faire remonter comme des benjamins. Encore une preuve que suffisance et Coupe de France font rarement bon ménage. À la 83e minute, c’est Kargam qui vient sonner la révolte des hommes du Finistère. Concarneau accroche la prolongation et est alors bien décidé à aller au bout de son rêve : sortir le voisin du Nord breton. Du coup, Kargam récidive (99e) et laisse entrevoir la porte des huitièmes à Concarneau. Un rêve qui ne durera que quelques minutes, le temps pour Yatabaré et Beauvue ( 104 et 105e) de rétablir l’ordre. Dur.

Le CA Bastia s’offre un peu de plaisir

Déjà condamné à évoluer en National l’année prochaine, le CA Bastia misait beaucoup sur ce seizième de finale pour redonner un peu de couleurs à sa saison. Niort n’avait lui plus grand-chose à y gagner, mais au vu de la mentalité affichée ce soir, n’avait manifestement pas tout à fait envie de terminer sa saison en roue libre. D’abord mené au score à la suite de l’ouverture du score corse des œuvres de Camara (35e), les Niortais attendront la toute fin de match pour enclencher la rébellion. Sur un penalty transformé par Lafourcade dans un premier temps (72e), sur un triste csc d’Oswald enfin (86e). Mais alors que l’on pense les Corses six pieds sous terre, la réaction que tout un stade n’attendait plus vraiment finit tout de même par arriver des pieds de Mba (89e). Une égalisation délicieusement improbable qui offrait la première séance de tirs au but de la soirée aux hommes de Stéphane Rossi. Une séance qui sourira aux Cabistes qui sauvent ainsi l’honneur de la ville et s’offrent une petite réjouissance au milieu de leur quotidien morose de lanterne rouge en Ligue 2.

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La Ligue 1, une saison déjà pliée ?
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