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OL/Real : Les notes
Trop dur, trop vite, trop fort. Ces nouvelles retrouvailles entre Lyonnais et Madrilènes n’ont fait que confirmer ce qu’on avait vu 15 jours plus tôt : le Real est taillé pour jouer le titre en Ligue des Champions, l’OL pour ne pas descendre trop vite en Europa League.
Olympique Lyonnais
Lloris (8) : Sale nouvelle pour Hugo, il reste le meilleur joueur lyonnais de la partie. Et de loin. Si la vie de San Iker ressemble à celle d’un bienheureux, celle de Saint Hugo n’est pas loin de virer au martyr.
Reveillère (4) : Avec ses dix rencontres disputées face au Real, on s’est senti de demander à Antho si ces Merengues-là étaient bien les plus forts jamais rencontrés. « Peut-être » a fini par souffler le latéral. Façon de rappeler aussi que c’était toujours plus facile avec Juni, Tiago, Djila, Nino et les autres…
Cris (3) : Un match sous carton (jaune) pour un mauvais tacle sur Özil dès la 7ème. La suite, le Policier la passe à se faire embarquer par Benzema. Dans leur grande mansuétude, les chœurs de Gerland se mettent alors à résonner un peu plus fort. Pour ne plus entendre le corps du Cris qui couine dans tous les sens. Oubliez l’uniforme ! C’est Godefroy et son armure qui prend le bouillon.
Lovren (6) : Trente-cinq minutes à valider son statut de défenseur qui sait y faire question interventions de la dernière chance : tête sur la ligne, tacles glissés bien nets et jeu de corps qui en impose. Si la police lyonnaise a pris un sacré coup sur le képi avec l’affaire Neyret et maintenant Cris, Lovren pourrait bien dépoussiérer une figure oubliée du folklore Guignol, celle du gendarme. Mobile de préférence. Raison de plus de s’inquiéter de sa sortie sur blessure.
B. Koné (5) : Il y est sans doute pour rien, mais son entrée correspond à la bonne période de son équipe en fin de première période. Dépassé comme le reste du collectif lyonnais, Koné s’est montré inspiré pour anticiper quelques transmissions madrilènes. Un peu moins pour relancer loin devant lui.
Dabo (4) : Un match passé quelque part autour de la ligne de flottaison. Au dessus ? En dessous ? On sait pas. En vrai, on s’en fout. Comme pour le pénalty qu’il provoque à la 68ème. Entre ses montées cœur vaillant et sa défense à l’arrachée, le match de Dabo se situe peut-être ailleurs. Auquel cas, il faudrait lui donner un nom. Pourquoi pas l’OuDéPo : ouvroir de débâcle potentielle.
Gonalons (4) : Sans lui, l’OL en avait pris quatre à Bernabeu. De quoi renforcer un peu plus l’idée de la belle trouvaille du début de saison. De là à en faire le grand joueur du moment, il n’y avait qu’un pas que s’est chargé de faire Stéphane Paille, au service de la cellule recrutement du Real. Max n’y a pas résisté. Entre courses dans le vide et relances poisseuses, il est resté un joueur lyonnais comme les autres. Moyen.
Källström (3) : Plus tracteur que suédois. A moins de se dire que le John Deere lyonnais a passé sa soirée à se faire démonter en kit. Sous pression permanente, Källström n’a jamais pu envoyer ses transversales qui savent faire respirer le jeu de l’OL. Sauf sur coups de pied arrêtés. Mais c’est tout de suite moins intéressant.
Briand (6) : La légende de Jimmy ressemble chaque match un peu plus à une légende à la Sid. Activité de tous les instants dans son couloir, appels à répétition, technique qui lui fait manquer l’essentiel et réussir l’improbable. Manque encore ce doublé face au Bayern pour rejoindre Govou au OL Of Fame. Ce qui fait une bonne raison de se qualifier en 1/8ème.
Gourcuff (5) : Yoann a joué un match contre le Real. Il met vingt minutes pour émerger. A la 45ème, il a l’occasion de marquer son retour en grand. San Iker détourne. Il se contente de confirmer son retour en forme sur corners et coups francs. Comme tous les types qui jouent pour se rassurer, il porte encore trop le ballon. Il a encore perdu. Bref, Yoann a joué un match contre le Real.
Ederson (3) : Ederson, toujours deux fois. A faire lever Claude Puel de son canapé toute la première mi-temps pour son replacement mené à la Juni Walker. A faire hurler Bernard Lacombe en seconde sur ces situations de contre où il oublie Briand et Gomis, mais pas Lassana Diarra.
Gomis (4) : Bafé n’a pas vu Casillas de la partie. Normal, son match, il l’a joué dos au but. C’était déjà difficile de faire sans Licha. C’est maintenant impossible de faire sans Bastos.
Lacazette (5) : Le Gone de Mermoz a pu faire valoir son statut de supersub ramené de la dernière Coupe du Monde des U20. Les buts en moins, certes. Mais Lacazette mérite.
Real Madrid
Casillas (7) : A voir Lloris fumer sa défense depuis l’autre bout du terrain, on a compris qu’il aimerait juste être comme Iker. Le meilleur gardien du monde sur la foi d’un ou deux arrêts par match. Pas plus.
L. Diarra (5,5) : Plus à l’aise dans ses montées que dans son travail défensif, Lass’ a sorti un match sans qualité face au couloir gauche lyonnais le plus faiblard de l’histoire. Preuve qu’il sera toujours difficile d’être un joueur dont on dit qu’il en a trop, de qualités.
Pepe (6) : Pas la peine de s’employer plus que de raison pour prendre la mesure de Gomis. En revanche, on ne s’explique toujours pas pourquoi il a tenu à faire passer une glissade sans histoire de Källström sur Diarra pour une des pires crasses jamais vues.
Sergio Ramos (6) : Un type que l’on sait meilleur dans l’axe qu’en latéral, Lilian Thuram aime ça.
Coentrao (5): Comme son homonyme français, Cointreau, le latéral peut toujours servir pour rendre un cocktail encore plus relevé. De là à lâcher 30 millions…
Raul Albiol (9) : Les fans de Vendredi 13, de Scream et de Bill Laimbeer ont trouvé un nouveau copain super flippant. Et il s’appelle Raul Albiol.
Khedira (6) : Sur le coup-franc de Ronaldo, il ouvre le mur lyonnais en deux et offre une ligne de tir au Portugais. Utile dans le pressing merengue qui étouffe l’OL en première période, il finit par payer sa ressemblance avec Milan Baros. Trois points de retrait.
Xabi Alonso (8) : Les rares fois où Bernard Lacombe se fend d’un compliment, on s’en souvient forcément. Comme celui envoyé à Jean II Makoun à la suite du dernier match victorieux des Lyonnais face au Real. Pas pour son but décisif. Non, pour sa présence étouffante sur le dos de Xabi Alonso. Hier soir, l’ancien Red a pu distribuer à sa guise en père peinard. Un coup à droite, un coup à gauche. Comme dans un rêve de Pedretti.
Di Maria (7) : L’Argentin incarne comme personne l’esprit de ce Real nouveau. Un type prêt à se lancer à corps perdu dans un pressing étouffant, parfois éreintant, quitte à y sacrifier une partie de son talent. Un joueur Mou’.
Özil (6) : Toujours aussi à l’aise pour renifler décalages et intervalles avant tout le monde. En revanche, faudrait penser à lui rappeler qu’à son niveau, la passe en retrait au gardien adverse est interdite.
C. Ronaldo (7) : Passe de l’épaule bien jetée, occasions en pagaille, doublé qui finit par rentrer l’air de rien et célébration à la Gignac. Encore une prestation digne du Ballon d’Argent.
Benzema (8) : Il a promené la défense lyonnaise sur toute la largeur et croqué de belles occases dans la profondeur. Même sans but, Benz’ a conservé son titre de dernier joueur lyonnais de classe mondiale. Sans forcer.
Par Serge Rezza