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La L1 se joue de la crise

Par Mathieu Faure
5 minutes
La L1 se joue de la crise

Grèce, Euro, couple franco-germanique, dette publique. On l'a compris, 2011 a mal à la gueule. Pourtant, après six mois d'exercice financier, la Ligue 1 se porte plutôt bien. Certains titres ont pris de la valeur même si d'autres se sont effondrés. C'est beau un monde qui spécule.

Trop gros pour tomber (Paris-SG)

« Too big to fail » ( « trop gros pour tomber » ) est un concept économique complètement fou qui décrit la situation d’une institution financière dont la faillite aurait des conséquences apocalyptiques et désastreuses sur l’économie et qui, par conséquent, se retrouve renflouée par les pouvoirs publics dès lors que ce risque de faillite est avéré. C’est ce qui a sauvé les miches du géant AIG en 2008. A ce jeu-là, le PSG est devenu trop grand pour tomber. A coup de millions d’euros qataris, le club de la capitale est passé d’une vulgaire note CCC+ au fameux triple A en trois jours. Depuis, le Qataris-SG est devenu un très bon payeur auréolé d’actions de première main. C’est simple, l’arrivée de Leonardo a déréglé tout le système français. C’est le bordel. Partout. Tout le temps. Les postulats ont sauté et les logiques de raisonnement avec. Même Antoine Kombouaré, pourtant un investissement à moindre frais, a dû quitter l’établissement comme un vulgaire comptable. Les cartons sous le bras et son jogging de fonction dans l’autre. Pour le moment, la bulle francilienne n’a pas explosé et dicte la loi du marché. Jusqu’à quand ?

La valeur refuge (Lille)

Dans chaque tourmente financière, il y a toujours un petit malin qui s’en sort sans trop de dégâts. Aux States, c’est Bank of America qui avait évité la vague. En France, c’est Lille. Fidèle à ses principes boursicoteurs, le LOSC n’a pas changé ses habitudes. Son pot belge est une action qui s’échange à près de 50 millions d’Euros sur le marché, alors autant le faire fructifier. A celà, on peut ajouter des devises venues de l’étranger comme la Livre Sterling Joe Cole, qui a repris son envol, ou alors le Franc CFA du Sénégal dont les billets ornés de la ganache de Moussa Sow s’échangent toujours avec passion. Sans prendre de positions trop dangereuses sur les différentes bourses européennes, Lille a gardé sa valeur marchande après son euphorie du printemps dernier (à l’époque, un action rapportait double) et continue de monter en puissance sur un marché très fermé. Oui, l’escouade de Rudi Garcia vaut de l’Or.

La spéculation inattendue (Montpellier)

Avant le gong de la bourse, personne n’avait misé un Louis d’or sur Montpellier. Ville sympa du Sud de la France et dont l’emblème prend les traits de Rémi Gaillard. On se disait que l’équipe était bonnarde, agréable, gentille, un peu rustre de temps en temps, mais loin d’être calibrée pour tutoyer les sommets. A l’image de son Président Nicollin qui a fait du mot « bite » un signe de ponctuation. Trop bizarre pour être crédible sur le moyen terme. Quoi qu’il en soit, la valeur du MHSC a triplé en six mois. Aujourd’hui, un Giroud vaut deux Hoarau sur le marché de l’attaquant international. C’est dire la progression réalisée par l’équipe coachée par René Girard. N’obéissant à aucune règle connue, certains hommes de l’ombre de l’Hérault ont fait péter les bonus et parachutes dorés tout au long de la saison. La belle vie, en somme.

Le Lehman Brothers award (Sochaux)

Lehman Brothers était une institution centenaire jusqu’en 2008. Depuis, elle n’est plus rien. Ou si peu. Le FC Sochaux est en train de sombrer de la même manière. Brillants cinquièmes du dernier championnat, les Lionceaux avaient régalé la chique lors du dernier exercice. Jeu haut, spéculation sur toute la largeur du pré, des valeurs montantes (Martin, Boudebouz, Maïga, Anin), de la folie, de la joie et des prises de position osées. Bref, tout allait bien. Sauf qu’en six mois, l’indice à chuté de 13 points et les Doubistes sont dix-neuvièmes au tableau des valeurs. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, la salle des marchés est un bordel organisé. Maïga balance les infos à ses copains, Anin la joue perso sur son golden parachute, Martin se fait draguer par tout Wall Street et Boudebouz est motivé un jour sur deux. A ce petit jeu-là, la faillite est proche. Très proche. Nantes, par exemple, ne s’en est jamais relevé.

La chaîne de Ponzi (Lyon)

Bernard Madoff est le dernier génie à s’être servi de ce circuit financier. On rémunère les investissements avec les fonds des nouveaux entrants. Ca marche tant que les sommes procurées par les nouveaux suffisent à couvrir les rémunérations des clients. Oui, c’est casse-gueule. Mais Jean-Michel Aulas tient encore debout malgré tout. En dépit d’un passif financier moyen-plus, d’un manque de liquidités avéré et d’un divorce mal négocié avec Claude Puel, c’est un OL économe qui a repris le chemin de la bourse. Malgré tout, l’alchimie est là et l’équipe est équilibré. Certes, on est loin des folies de la décennie précédente, mais le système se regénère. Le coach peut notamment s’appuyer sur ses valeurs sûres (Gomis, Lisandro, Bastos, Lloris) et des spéculations express (Koné, Lacazette) pour combler la banqueroute de sa pièce maîtresse bretonne. Même si l’équilibre est léger, ça se tient. Et c’est déjà pas mal.

Les valeurs à la hausse

Les rumeurs de transfert du PSG, Maxime Gonalons, l’OM, Mathieu Valbuena, le pied droit de Mathieu Valbuena, les simulations de Mathieu Valbuena, les relations José Anigo-Didier Deschamps, les recettes du Parc des Princes, Pierrick Aubameyang, Cédric Barbosa, le repli défensif de Nenê, le verbatim de Francis Gillot, Benjamin Corgnet, Etienne Capoue – le meilleur 6 du pays -, Jonathan Zébina.

Les valeurs en chute libre à la clotûre

Nancy, Kamel Chafni, l’arbitrage, Yoann Gourcuff, Mickael Ciani, Eric Roy, Diego Lugano, le moral de Mevlüt Erding, Devlin Ndinga, Georges Mandjeck, le pouce de Leonardo, le jeu du FC Lorient, l’ambiance au Parc des Princes, les ambitions de Gérard Bourgoin, Umut Bulut, le moral de Mécha Bazdarevic, l’ulcère de Jean Fernandez.

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